«RIEN NE DÉVELOPPE L'INTELLIGENCE COMME LES VOYAGES» SELON ÉMILE ZOLA...
«Voyage voyage...
Vol dans les hauteurs
Au-dessus des capitales
Des idées fatales
Regarde l'océan»
Vous ne trouvez pas que c'est agréable de partir en vacances au mois de novembre ? Ça repose de la grisaille et ça détend jusqu'aux fêtes de fin d'année.
Encore plus quand c'est tous frais payés. Transport, hôtellerie, restauration, inscription : c'est la belle vie quoi.
Et rien de mieux que le Congrès des Maires pour retrouver ses amis du Parti, faire travailler son petit réseau d'intérêts et se faire mousser auprès des siens !
Ce rendez-vous annuel, organisé par l'Association des Maires de France, s'est donc tenu les 19, 20 et 21 novembre, pour la plus grande joie de nos élus biarrots car ça les intéresse ce congrès parisien ! Oh oui, vraiment beaucoup et... à plusieurs d'entre eux.
Si la maire ne peut rater une telle occasion pour boire les paroles de son maître-gourou David Lisnard - président de ce club où l'entre-soi et un corporatisme malsain règnent -, plus étonnant sont ceux qui cette année ont eu la «faveur» de l'accompagner. À chacun son tour : tous les ans, nous voyons défiler des adjoints différents qui constituent une sorte de cour à la maire.
C'est bien pour cela que la maire de Biarritz a décidé d'embarquer dans ses malles, cette année encore, un certain nombre d'élus... de la majorité, bien entendu. Vous ne pensiez tout de même pas que ceux de l'opposition étaient de la fête ?
Vous souhaitez savoir lesquels ? Asseyez-vous, ça va être un peu long.
Nous avons, en compagnie de madame Arosteguy... :
-monsieur Boudousse, adjoint aux solidarités (personnes âgées, handicap...)
-madame Vals, adjointe à la tranquillité publique et à la réglementation
-monsieur Laborde, adjoint aux travaux et à la voirie
-madame Gravé, adjointe aux affaires scolaires
-monsieur Ménard, conseiller municipal délégué à l'innovation
-monsieur Courcelles, conseiller municipal délégué aux quartiers et aux espaces verts
-et bien sûr l’inséparable directrice de communication/directeur de cabinet, madame Hubert-Nasser.
Il est possible que la pensée de Montaigne - «les voyages forment la jeunesse» - ait pu leur frôler l'esprit, même si pour les précités il s'agit d'une jeunesse très relative ; mais ils ont un tel besoin d'être formés que l'on se mettrait presque à comprendre ces excursions. Presque !
Pourtant, le principe du voyage d'études pourrait être intéressant dans le cadre d'une ville dynamique et en avance sur son temps ou aussi pour des élus présents en mairie et sur le terrain, et qui ont donc connaissance des désirs de leurs concitoyens.
Mais ceci n'est pas le cas de la maire qui «gouverne», avec sa majorité, notre ville. Braquée dans une sorte de face-à-face entre élus et citoyens biarrots, la logique du dialogue a été perdue au profit d'un rapport de force incompréhensible.
Si voyager c'est apprendre, nous constatons, à regret, que cela se fait encore une fois sur le dos des contribuables biarrots. Nous avons tous en mémoire le «voyage d'études» de la maire et de plusieurs de ses adjoints à Santa Cruz (Californie) aux États-Unis pour un pseudo-jumelage dont nous n'avons pas encore vu la matérialité. Ce jumelage très discret - pourquoi si discret ? - ne figure même pas dans le listing - tant à Biarritz qu'à Santa Cruz - des villes jumelées !
Alors même que nous entendons de la part de madame Arosteguy des jérémiades à longueur d'année sur «le coût» de tout ce qui est inhérent au budget d'une ville, alors même que l'adjoint aux finances Chazouillères gémit dans la presse pour payer les assurances de notre ville, alors même que les associations sont les premières victimes d'une politique avaricieuse, les citoyens que nous sommes prennent connaissance des prodigalités municipales pour des voyages répétés en France et à l'étranger depuis 2020.
Quand on dirige une ville, la seule préoccupation qui doit animer l'élu/e c'est l'intérêt général.
Or dans ce cas-ci, où se trouve l'intérêt pour le citoyen ?
Qu'avons-nous à gagner que sept élus et une salariée municipale partent à Paris, à l'heure de la visio, à l'heure du numérique ?
Au conseil municipal du 30 septembre dernier, une délibération était consacrée à «l'attribution d'un mandat spécial»... En d'autres termes, une bourse dédiée aux dépenses !
Peut-être consciente du caractère inopportun d'une telle demande de prise en charge des frais importants pour se rendre à ce congrès, dans cette délibération la maire explique que «Le salon des maires et des collectivités territoriales est un lieu propice à la construction collective où les acteurs des secteurs public et privé, le monde associatif, peuvent collaborer, échanger des idées et des expériences et travailler ensemble pour relever les défis urgents auxquels sont confrontés les collectivités. La Ville de Biarritz doit faire face à des enjeux majeurs liés à l’environnement, au logement, à l’aménagement urbain, à la mobilité, à l’énergie... La Ville de Biarritz souhaite répondre aux attentes et aux besoins des Biarrotes et des Biarrots. C’est pourquoi, ce salon constitue un événement incontournable pour notre territoire.».
Ce qui est merveilleux, c'est que lors de cette demande d'attribution, aucune estimation des frais n'a été soumise à l'assemblée, aucun plafond n'y a été inscrit : c'est open bar ! Seraient-ils si dispendieux s'il s'agissait de prélever sur leur cassette personnelle ?
Ce sont pourtant ces mêmes élus qui ont l'outrecuidance de geindre et récriminer pour l'investissement et l'embellissement de notre ville, pour apporter des services d'entraide et une offre culturelle de qualité aux Biarrots.
Pour couronner le tout, cette joyeuse compagnie s'est retrouvée - à l'invitation du sénateur Brisson - à la bonne table du Sénat. Qui a payé ? Une goutte de plus dans la dette colossale de la France... Mais nul doute, qu'à leur retour, le quotidien des Biarrots sera considérablement amélioré...
«Voyage voyage...
Plus loin que la nuit et le jour
Voyage voyage
Ne t'arrête pas
Voyage voyage
Et jamais ne reviens.»
Un grand merci à Desireless pour sa chanson si adaptée aux protagonistes.
