L'EMBARRASSANTE EXPLOITATION DES AÎNÉS BIARROTS
Il est des sujets, ou des moments, que l'on a mauvais cœur à médiatiser à des fins politiques, à des fins commerciales.
Si l'envie peut naturellement nous y pousser, la morale nous en retient. Cela s'appelle l'éducation.
Cette éducation nous rappelle aussi qu'une bonne action ne doit pas être propagée. Faire le bien, être charitable, ne se proclame pas depuis une estrade. Cela se fait dans la discrétion. Sans caméras, sans agences de communication.
C'est pourquoi la récupération de nos aînés biarrots à des intentions de campagne nous déplaît au plus haut point.
Si l'aspect clientéliste de l'affaire ne nous échappe pas, nous avons des scrupules à en comprendre l'arrière-pensée et, in fine, le but.
Exploiter la solitude et l'image de personnes âgées pour se faire mousser et montrer une artificielle compassion n'est pas digne.
Poser une main sur une dame qui ne sait pas être un produit de communication : OUI, c'est choquant.
Abuser de la crédulité d'un monsieur qui ne sait plus très bien qui est la personne qui lui serre la main, pour ensuite le faire figurer parmi les aidés : OUI, cela est dérangeant.
Mais revenons au début de l'histoire.
Dans le Biarritz Magazine de novembre-décembre 2024 figurait discrètement une annonce qui signalait ce qui suit : «La maire invite les aînés de Biarritz à un déjeuner le 8 janvier.».
Seuls ceux qui ont des yeux de vingt ans pouvaient espérer déchiffrer le texte imprimé à une aussi petite taille de police de caractère et pourtant censé servir d'accroche envers nos seniors.
Si des Biarrots, privilégiés, ont eu l'avantage de faire partie de la liste dorée pour assister à ce repas, pour les autres... ce fut régime !
Certains Biarrots appartenant à la catégorie qui pouvait laisser imaginer d'être conviée pour l'occasion, ont été surpris de ne recevoir aucun tract dans leur boîte aux lettres. Qu'ils sachent que le «budget tracts» avait certainement déjà atteint le plafond, à l'occasion des cartes, flyers et autres posters imprimés pour les vœux de la maire, les privant donc d'être informés par un bristol papier du déjeuner qui leur était offert par la Ville de Biarritz.
À propos, dans l'intitulé de l'invitation, nous lisons «La maire invite les aînés de Biarritz...». Devons-nous comprendre que madame Arosteguy a cassé sa tirelire pour régler le repas des personnes présentes ? Avec sa rémunération qui, grâce au cumul des mandats et missions, s'élève à 8.897,93 € - oui, ils sont plafonnés : les fins de mois doivent être difficiles ! -, il n'était pas impossible de concevoir que la maire marquerait le coup pour les aînés.
Et bien non ! Sauvegarder Biarritz avait l'intention de tresser des louanges à notre édile pour cette bonne action, quand, patatras, sur le compte Facebook officiel de la Ville de Biarritz, que voyons-nous ? : que «150 Biarrots étaient réunis (...) pour le Déjeuner des Aînés offert par la Ville de Biarritz (...)». Les bras nous en tombent !
Le déjeuner était donc offert par la Ville - c'est-à-dire nous tous contribuables biarrots - et non sur la cassette personnelle de madame Arosteguy. Quelle déception !
Pourquoi alors utiliser cette désignation : «La maire invite» ?
Pourquoi ce truchement ? Qui cherche-t-on à tromper ?
Quand on sait que la Ville de Biarritz compte 45% de seniors dans nos quelques 25.000 habitants, et qu'étaient présents seulement 150 invités (!) au déjeuner du Salon Diane : le compte n'y est pas !
Se sachant TRÈS en dette auprès de nos seniors Biarrots, et voyant de surcroît approcher à grands pas les prochaines élections municipales, la maire rame, rame, rame et multiplie les opérations photos et les annonces aguicheuses pour se sécuriser une fraction de la population qui - on le sait - vote.
Mais ce qui manque avant tout dans toutes ces démarches, c'est la sincérité. Nous sommes obligés d'accumuler ici des mots qui s'imposent à nous quand il s'agit de personnes âgées et parfois vulnérables : Bienveillance, Solidarité, Douceur, Gentillesse, Indulgence, Bonté, Dévouement, Entraide, Égards, Altruisme, Attention.
Il serait bien que vous, lecteurs, preniez le temps de soupeser le sens de chacune de ces notions.
Dans une société où personne ne veut vieillir mais où tout le monde veut vivre le plus longtemps possible, nous devons nous appliquer à accompagner au mieux le quotidien des seniors - et davantage encore dans une ville telle que la nôtre.
Rappelons ici que dès sa prise de fonction de maire, l'une des premières mesures de madame Arosteguy et de son premier adjoint «délégué aux personnes âgées», monsieur Adrien Boudousse, fut la fermeture, sine die, du foyer de L'Âge d'Or, situé au square d'Ixelles, en plein centre-ville.
Décidément, les paroles sont vaines, seuls les actes comptent et définissent la personne. Cette première initiative devait marquer de son sceau une gouvernance malveillante envers les Biarrots, inefficace autant dans les petites que dans les grandes choses, et artisane d'une inexorable dégradation de la qualité de vie pour les habitants de notre cité - quel que soit leur âge.
Pendant ce temps, nous assistons bouche bée à la belle politique menée avec bénévolence par les municipalités Olive (Anglet) et Etchegaray (Bayonne) en faveur des personnes âgées. Nous les félicitons pour leurs actions concrètes, sans tambours ni trompettes, et les en remercions.
Commentaires
Enregistrer un commentaire