LA THÈSE DE LA PRIME AU SORTANT ?
À un an du premier tour des prochaines élections municipales, certains «observateurs» d'une presse locale que l'on qualifierait de «bienveillante» - soyons sympas - envers les maires locaux en place, voudraient-ils nous faire prendre des vessies pour des lanternes ?
En effet, le sempiternel concept de la «prime au sortant» est dégainé dès que point à l'horizon un appel aux urnes ; certes il n'est pas toujours désintéressé de caresser dans le sens du poil ces édiles encore en poste pour de longs mois - il faut que la presse survive -, et ce prétendu optimisme sur le sort du sortant ne peut que trouver là son explication pas tout à fait gratuite. D'ailleurs, c'est à croire que ces «experts» ou «devins» - qui se gardent bien d'étayer leurs propos sur des arguments solides - n'ont semble-t-il pas retenu les expériences du passé... pas si lointain. À moins que ces «Madame Soleil» cherchent à faire la pluie et le beau temps dans le landerneau politique biarrot, usant de la «méthode Coué» pour mieux circonvenir les votants que nous sommes ?
Sauvegarder Biarritz ne s'occupe pas des affaires luziennes, angloyes ni bayonnaises, et reste concentré sur notre ville. Alors doit-on vous rappeler la «prime au sortant» dont a profité le précédent maire Michel Veunac ? : une liste arrivée en cinquième position lors du premier tour. Et pourtant... et pourtant, soyons honnêtes, le bilan de l'ancien maire était très louable, en plus de l'accueil du G7 qui a confirmé la notoriété internationale de Biarritz, jugez plutôt quelques exemples de réalisations :
ÉCOLES :
-Rénovation et extension du Groupe scolaire des Thermes avec création d'une nouvelle crèche
-Étude et vote au budget de la rénovation de l'École Victor-Duruy dont les travaux ont démarré dès l'arrivée de la maire Arosteguy
ENTRETIEN & AMÉNAGEMENT URBAIN :
-Aménagement de la Côte des Basques
-Ravalement du Casino Municipal
-Rénovation de l'Hôtel du Palais
-Rénovation des fauteuils et de la sonorisation du Cinéma Le Royal
-Achèvement et mise en service du Skate-Park
-Lancement de la ZAD d'Iraty, avec premières réalisations de logement
-Climatisation du Casino Municipal et du Bellevue par des calories marines
PATRIMOINE :
-Création de l'AVAP (Aire de Valorisation de l'Architecture et du Patrimoine)
MOBILITÉ :
-Augmentation du réseau des navettes
-Entrée du Tram' bus dans la ville
SPORT :
-Rénovation des terrains «Bendern», «Coubertin» et des tennis d'Aguilera
-Élaboration du Projet du plateau d'Aguilera (abandonné par la maire actuelle au profit d'un projet très contestable)
SOCIAL :
-Création d'un centre de jour Alzheimer
-Création de plus de 500 logements, dont 112 en accession sociale à la propriété
-Mise en œuvre du projet de logements sociaux «Gramont» (abandonné par la maire actuelle au profit d'un jardin partagé)
-Mise en œuvre du projet de 34 logement sociaux «Résidence Marne-Europe» (actuellement en cours de réalisation par la maire actuelle)
-Création d'une Maison du Logement
-Création du programme Mona Lisa en faveur des personnes âgées isolées
-Création de la Maison Sociale et Solidaire
CULTURE & ANIMATION :
-Maintien de l'agenda culturel d'expositions initié par Didier Borotra
-Soutien renforcé au Ballet Biarritz de Thierry Malandain
-Création de l'événement musical «Les Beaux Jours»
-Création de l'événement littéraire «L'invitation au Voyage»
-Relance d'Halloween et des Casetas
SÉCURITÉ :
-Création du Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance
-Création du Conseil pour la Tranquillité Publique
-Installation de caméras de protection dans différents points de la ville
ÉCOLOGIE :
-Élaboration avec la Communauté d'Agglomération d'un plan d'amélioration du fonctionnement hydraulique du réseau d'assainissement, avec études afin de localiser la création de nouveaux bassins de rétention (travaux actuellement en cours aux Jardins de la Grande-Plage)
-Mise en œuvre d'un plan «Arbres et Verdissement», avec bancs et ombrages, dont le premier projet fut celui de la Placette du Quartier Saint-Charles jugée trop minérale (travaux exécutés lors du mandat de l'actuelle maire)
-Objectif atteint de 60% d'électricité verte utilisée par la ville
-Climatisation du Casino Municipal et du Bellevue par des calories marines
-Instauration du Plan Vélo, avec création de bandes cyclables
COMMERCE :
-Création de l'Office du Commerce et de l'Artisanat afin d'harmoniser et de dynamiser l'activité commerçante biarrote
Si nous nous hasardons à comparer ce qui précède de manière non-exhaustive, au bilan que l'on peut d'ores et déjà dresser du mandat de Madame Arosteguy... Oui, nous sommes d'accord, on en redemanderait !
En de telles circonstances, que d'aucuns jugent objectivement de «défavorables», il est à tout le moins présomptueux d'afficher une confiance excessive pour une candidate dont on ne connaît pas encore les rivaux auxquels elle devra s'affronter, ce qui est de surcroît déloyal et indélicat vis-à-vis de ces derniers, quelles que soient leurs identités qui ne manqueront pas d'émerger dans quelques semaines.
En conséquence, on ignore aussi, pour l'heure, les programmes à venir des uns et des autres.
Enfin, comment voir renouvelée une confiance donnée par certains à Madame Arosteguy, voilà cinq ans, alors que ses engagements auront été bafoués, piétinés. L'heure des comptes à rendre viendra. Gare au retour de manivelle !
Du côté de la mairie de Biarritz, il se dit d'ailleurs en coulisses que l'humeur n'est pas aussi euphorique quant à la réélection assurée de Madame Arosteguy. Loin s'en faut ! On parle même de «vent contraire» au «vent porteur» qui avait poussé l'épicière biarrote dans le fauteuil de maire. Des inquiétudes, il n'en manque pas dans l'entourage de la mairesse. Si bien que pour la dernière ligne droite de 2025, la maire a pris pour directeur de cabinet une directrice de communication : CQFD ! Pas besoin d'un administratif, mais d'une marchande de formules pour assurer la promotion du produit «Arosteguy» avec force flyers, plaquettes et magazines en tous genres, et messages sur sucettes JCDecaux, qui obéissent à un processus commercial destiné à l'inscrire positivement, dans l'esprit de nous tous, Biarrots.
Car il en faut de la poudre de perlimpinpin pour ravaler la façade d'un bilan désastreux.
Sauvegarder Biarritz vous a informés, tous ces mois passés, des manquements de cette majorité municipale en termes de compétences, de lucidité, d'adéquations, d'opportunités, mais aussi en matière de discriminations envers des personnalités biarrotes et des cadres municipaux, ou de désert culturel, sans parler de la honteuse dilapidation du patrimoine immobilier et des intrigues ourdies au Biarritz-Olympique qui ont suivi le renoncement de la maire à sa promesse électorale d'un centre de formation.
De tout cela, nos analystes n'en ont cure, sans doute parce qu'ils ne sont pas Biarrots et qu'ils ne vivent pas chez nous.
Sans doute n'ont-ils pas à ouvrir leurs yeux pour voir la laideur ambiante, leur nez pour respirer des odeurs entretenues par une saleté croissante, ni leurs oreilles pour ne pas subir le tapage nocturne.
Sans doute n'ont-ils pas à emprunter les trottoirs - quand il y en a - de nos quartiers où il faut slalomer entre herbes hautes et trous.
Sans doute n'ont-ils pas vu leur pauvre mère ou leur pauvre père dépérir depuis cinq années de privation de leur club séniors, après l'inhumaine éviction des «3A» qu'animait Colette Decelle.
Sans doute, n'ont-ils pas eu à pâtir de la privation de certaines zones confisquées de la ville.
Sans doute n'ont-ils jamais eu à éprouver ce sentiment confus, mêlé de colère, de tristesse et de honte, à la vue de ce qu'est devenue notre ville.
Oui, «des yeux qui ne voient pas ne pleurent pas !», mais les Biarrots sont lucides de ce que leur ville est abîmée, endormie, appauvrie, malmenée.
Alors n'en déplaise à ceux qui prétendent à la prime aux sortants pour éviter aux mêmes la déprime, tentant par la même occasion de nous en convaincre, certains élus verront à leur dépens :
-qu'après avoir eu le vent en poupe, il y eut du vent dans les voiles et autant en emporta le vent
-qui sème le vent, récolte la tempête
-qu'il ne suffit donc pas de prendre des grands airs, pour avoir l'air
-qu'il ne suffit pas de ne pas manquer d'air, quand il y a de l'orage dans l'air
Et que lors de la prochaine visite dans l'isoloir, les électeurs leur diront «Bon vent !».