DIDIER BOROTRA : DISPARITION D'UN GRAND MAIRE

Didier Borotra lors de la présentation de son ouvrage "La Renaissance de Biarritz ses vrais acteurs" au casino municipal de Biarritz, en 2017.

L'annonce du décès de Didier Borotra qui nous a été faite en fin de soirée mercredi, nous a littéralement sonnés. Une réalité soudaine que nous n'étions pas disposés à admettre. Le sentiment d'un départ qui n'était pas à l'ordre du jour et, dans tous les cas, inacceptable.

Comment se peut-il qu'un homme de cette veine puisse brutalement nous quitter, nous qui avions encore tant de choses à apprendre de son expérience, tant d'autres à partager avec lui. À l'évidence notre pensée est d'abord pour lui, car nous savons qu'il aurait aimé profiter davantage de ses proches, même si durant ces dix dernières années il s'est employé à rattraper celles de son sacerdoce pour la vie publique en s'investissant beaucoup pour sa famille, notamment ses petits-enfants. Notre compassion est bien sûr aussi pour elle, et en particulier son épouse Geneviève. Mais fort égoïstement, nous avons immédiatement ressentie cette disparition comme une amputation. Il nous faudra désormais appréhender la vie biarrote sans lui, un rempart s'est effondré.

Tous les Biarrots connaissent les réalisations que notre ville lui doit, elles seraient trop longues à recenser.

Si bien que sans aucun doute aujourd'hui nous pouvons tous faire clairement la différence entre un maire qui déconstruit, dépouille le patrimoine et un maire bâtisseur, au sens noble du terme.

-Nous pouvons tous distinguer une ambition personnelle, d'une ambition pour sa ville.

-Nous pouvons tous comparer une gestion à la petite semaine à celle guidée par une vision.

-Nous pouvons tous faire la différence avec un maire rassembleur et un maire qui injurie publiquement ses administrés quand ils ne sont pas dressés les uns contre les autres.

Certes Didier Borotra était passionné par la politique, mais cela ne suffit pas pour réussir. D'aucuns diront qu'il était doué. Mais sans une volonté féroce, pour atteindre des objectifs audacieux, sans un travail effectué sans relâche et sans concessions, sans un talent inégalé pour négocier de la manière la plus pugnace dans l'intérêt de sa ville, il n'aurait pu laisser une telle empreinte de son passage, ni réveiller et hisser vers le haut notre Biarritz.

Quand d'autres maires confondent investissements et dépenses, dilapidations de patrimoine et recettes, ne comprenant pas que sans projets notre ville recule, et qu'en bradant notre foncier elle s'appauvrit, Didier Borotra avait lui tout compris et aura réussi à métamorphoser notre ville pendant ses 23 années de mandature.

Excellence plutôt que médiocrité. Exigence plutôt que facilité.

Les amoureux de la culture se sentent aussi redevables envers celui qui a fait rayonner Biarritz grâce à une programmation culturelle haut de gamme, aidé dans cette démarche par son ami le galeriste Pierre Levai, disparu voilà peu aux États-Unis et auquel il venait de rendre hommage.

La venue des célèbres Ballets Malandain se doit aussi d'être mentionnée tant ils contribuent à honorer l'image de Biarritz dans le monde.

Car Didier Borotra savait se servir de ses relations pour Biarritz et non pour lui-même. Il s'est aussi nourri de ses liens affectifs familiaux avec le Mexique et ceux de son épouse avec le Chili, pour organiser le Foro qui avait fait de Biarritz une tête de pont entre l'Amérique latine et l'Europe, permettant chaque année des échanges entre acteurs politiques, artistiques, économiques et universitaires de ces deux continents.

Avec notre gratitude, nous devons lui rendre tous les honneurs qu'exige sa mémoire et qui sont légion.

À sa famille, nous adressons nos très sincères condoléances.


 

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