BOPB : MISSION DE COM' OU BUT POLITIQUE ?

Le BOPB nous a dévoilé des mouvements dans la constitution de son Conseil de surveillance.

Avant tout, il n'est pas inutile de s'accorder sur les missions d'un Conseil de surveillance. Ses membres ont pour fonction de veiller au bon déroulement de l'organisme en question, d'opérer des contrôles à des moments qu'ils jugent opportuns et d'en référer aux actionnaires. Il est de tradition que les personnes le constituant soient parties prenantes dans le financement de la société. Les payeurs deviennent de vigilants décisionnaires, en quelque sorte. Ce qui ne semble pas absurde, si tant est que le rôle de chaque élément du club soit respecté : actionnaires, sportifs, équipe technique, salariés de la société, supporters, sponsors, ville, etc...

À ses anciens membres Shaun Hegarty (président), Marc Baget (vice-président), Arnaud Labedan (hôtellerie), Arnaud Sehebiade (hôtellerie), Laurent Etchebarne (kinésithérapeute) se sont ajoutés six nouveaux membres : Jérémy Erlich (ancien patron de musique), Pierre Fraidenraich (dirigeant de presse), Didier Poulmaire (avocat), Marie-Baptiste Duhart (communicante), Thierry Letailleur (investisseur) et Anthony Louis Berecoechea (cabinet de gestion immobilière).

De cet ensemble masculin se détache une seule femme - Luzienne de surcroît - qui a travaillé dans le journalisme à Paris, tour à tour chez BFMTV, RTL et d'autres supports de presse.

Rappelons ici qu'elle est la fille du si sympathique et regretté maire de Saint-Jean-de-Luz Peyuco Duhart et de son épouse Christine qui vient de démissionner du poste d'adjointe qu'elle occupait aux côtés du maire Jean-François Irigoyen. Ce départ s'est opéré sur plusieurs raisons fournies par l'intéressée, mais dont l'essentielle serait le refus du maire de la cité des corsaires de débaptiser la Place Foch au nom de son époux disparu trop tôt Peyuco Duhart. Ce dernier a déjà son nom attribué par l'actuel maire Irigoyen au très beau Centre Culturel inauguré fin 2023.

Quasi concomitamment, la mère est sortie par la grande porte de la mairie de Saint-Jean-de-Luz tandis que la fille est entrée par la petite porte au BOPB.

Marie-Baptiste Duhart, que le BOPB nous présente comme sa «communicante», aura fort à faire pour rétablir la réputation du club que la maire de Biarritz n'aura eu de cesse de traîner dans la boue du temps récent où la famille Gave et Jean-Baptiste Aldigé étaient aux commandes.

-Sans parler des combinaisons formulées par madame Arosteguy au moment où monsieur Aldigé a souhaité céder le club à monsieur Arnaud Dubois,

-Puis la «recherche» par madame Arosteguy d'un repreneur à la réputation... pour le moins extrême,

-Puis la renonciation à sa promesse de campagne de rénover les infrastructures sportives,

-Puis du financement - avec les deniers des contribuables biarrots - de l'avocat qui fera condamner d'aimables bénévoles du BORA,

-Puis l'absurde projet d'un centre de formation à 3km d'Aguilera,

-Puis la déplorable agression par un joueur biarrot contre un de ses coéquipiers,

-Puis il y a eu, encore récemment, l'entrisme au BOPB de l'ultra-catholique, ultra-conservateur, ultra-politisé exilé fiscal Pierre-Édouard Stérin, par le biais de sa société Otium Capital.

Si certains supporters n'ont pas cherché à connaître l'origine des fonds qui viennent en garantie au BOPB, d'autres se sont ouvertement exprimés - avec banderole au stade - contre l'utilisation du club centenaire à des fins de plate-forme idéologique et politique.

La récente exploitation du grand salon d'Aguilera pour la venue d'un conférencier dont le groupe de réflexion CRSI est sponsorisé par le plan «Périclès» de monsieur Stérin, a fortement indisposé les Biarrots qui ne conçoivent pas un cadre sportif comme un terrain politique. La prise de parole de madame Arosteguy, lors de cette soirée, n'a fait que jeter de l'huile sur le feu.

Le BOPB a été considéré - par madame Arosteguy - comme une marionnette à agiter selon sa fantaisie, aussi bien aux dernières municipales qu'au cours de son mandat. De la même manière, d'anciens joueurs ont été embarqués par la maire, de gré ou de force, dans ses manœuvres politiciennes. Se rendant compte d'intentions inavouables, ceux-ci ont d'ailleurs pris leurs distances - et c'est un euphémisme ! - avec la maire. Hélas, elle aura réussi à entacher leur popularité et l'attachement des supporters biarrots à leur endroit. Comme tout cela est regrettable ; espérons que le temps pansera les plaies.

C'est dans ces conditions - et alors que l'avenir n'est guère rose pour notre club de cœur - que plusieurs questions méritent d'être posées face à ce nouvel intérêt de Marie-Baptiste Duhart pour Biarritz :

-Est-elle là pour veiller au bon fonctionnement du club pour le compte de monsieur Hegarty ?

-Est-elle une simple communicante cherchant à canaliser l'image du club et de ses dirigeants ?

-A-t-elle investi, à titre personnel, au BOPB ?

-Est-elle là en informateur de l'intérieur pour le compte de madame Arosteguy ?

-Proche de la fille de Brigitte Macron - Tiphaine Auzière - pour laquelle elle a travaillé dans son cabinet d'avocats - toujours en charge de la «stratégie et de la communication» -, faut-il y lire l'envie de jouer une carte personnelle ?

-S'intéresse-t-elle aux élections municipales de Biarritz en se servant du BOPB comme tremplin ?

Car la politique est une affaire de famille chez les Duhart.

À l'occasion des Régionales de 2021, la liste que conduisait Nicolas Florian pour le parti «Les Républicains» (LR), et au niveau départemental madame Arosteguy, avait pu compter sur la participation de Christine Duhart - en neuvième position. Cette présence avait grandement surpris alors même que son défunt mari avait claqué la porte de ce même parti en 2017 et que son positionnement politique s'était déplacé vers le camp macroniste.

L'on se rappelle aussi que Marie-Baptiste Duhart s'était largement investie, ainsi que sa mère Christine (directrice de campagne), dans la campagne des législatives de 2022 pour un candidat dissident - Philippe Jouvet - issu de la Macronie, mais non parrainé par elle. Alors que l'issue avait largement donné pour vainqueur l'ancien maire de Cambo Vincent Bru dans la sixième circonscription (65% à Biarritz !), cette dissonance n'avait pas été comprise dans la population et avait placé le candidat Jouvet dans une logique septième position au premier tour.

Quant à Shaun Hegarty, outre ses activités au sein du BOPB et de tourisme/événementiel, celui-ci se lance aussi dans l'opération immobilière avec son frère Brendan et deux autres associés, par le biais d'une SCI dénommée «Platanoak» à Biarritz, avenue Lahouze, pour la construction de quatre logements collectifs. Espérons donc que son énergie reste entière, malgré ses nombreuses occupations, pour mener notre club au firmament.

L'avenir proche nous permettra de démasquer les intentions véritables des uns et des autres. L'histoire nous enseigne qu'à Biarritz rien n'est aussi simple qu'il y paraît.

Nous formons le vœu que le Biarritz Olympique soit le seul axe d'intérêt et d'ambition pour tous ceux qui composent le Conseil de surveillance. Aupa BO !

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