MANGEZ, BUVEZ, DORMEZ, C'EST GRATUIT ! ENFIN... PAS POUR LES CONTRIBUABLES
Ils ne se cachent même plus. Non, non, ils assument complètement.
Vous comprendrez qu'il leur reste dorénavant peu de temps jusqu'au bout du mandat. Faut profiter tant qu'il est temps.
Il n'est donc rien de surprenant que la Ville de Biarritz - quel merveilleux paravent cet intitulé ! - lance un «avis d'appel public à la concurrence» pour «référencer des prestataires susceptibles de fournir les prestations d’hôtellerie et de restauration à destination des invités de la Ville de Biarritz à l’occasion de diverses manifestations se déroulant tout au long de l’année».
En mots simples, un hôtel pouvant héberger des visiteurs et un traiteur qui serait à même de préparer des repas et des cocktails pour la ville de Biarritz.
Il est précisé, dans cet appel d'offres, la nature de ces «manifestations» qui seraient pour :
-«la venue de personnalités à Biarritz,
-d’invitations à l’occasion de manifestations culturelles et autres,
-de déjeuners/petits déjeuners de travail /de presse
-et d’accueil presse».
Nous avons déjà évoqué cet esprit d'entre-soi qui règne dans les agapes organisées par la municipalité biarrote et où seuls quelques «happy few» - toujours les mêmes - ont la faveur d'être conviés.
Agapes : le mot est bien choisi. N'est-ce pas le nom qui est donné au rituel du repas qui suit l'assemblée des francs-maçons ? Vraiment à-propos ce terme d'agapes pour ce petit microcosme. Faut-il imaginer que le temple a été déplacé en mairie de Biarritz ? L'on peut aisément s'interroger.
Le «maître des cérémonies» - décidément, le vocabulaire de la franc-maçonnerie... Est-ce un hasard ? - est là, qui veille aux opérations. Ne rentre pas qui veut !
Dans ces réunions entre amis, où il faut se munir de son «mot de semestre» pour avoir le privilège d'en être et de pénétrer dans la «salle humide», des informateurs de l'intérieur nous disent être stupéfaits. Stupéfaits que l'argent des Biarrots serve à cela, à ces rencontres politique/business desquels une très grande majorité d'habitants sont exclus et qui ne servent que des intérêt particuliers.
Ici, à la sortie des agapes, pas de traditionnel «tronc de la veuve» à disposition des invités, mais une fête aux frais des contribuables biarrots.
Nous devons rappeler que les Biarrots attendent toujours la publication des factures réglées par la Ville de Biarritz pour la réception d'amis, en mairie, le 14 juillet - jour de prise de la Bastille qui précède la revendication des droits du peuple et l’abolition des privilèges, ça ne s'invente pas ! Est-ce si embarrassant que cela d'en donner lecture à tous ? Pourquoi ne pas dissiper cet écran de fumée ? Ce flou entretenu rend très clair pour les observateurs que nous sommes tous.
Il n'a jamais, non plus, été communiqué aux élus d'opposition Corine Martineau et Jean-Baptiste Dussaussois-Larralde qui en avaient pourtant fait la demande expresse, les factures - réglées ! - des agapes servies après la cérémonie de remise de la Légion d'Honneur à madame Arosteguy, toujours à l'Hôtel de Ville.
Il ne serait pas souhaitable que la Maison du Peuple ou Maison des Biarrots soit utilisée à des fins privées et abrite des cocktails intimes pour le «plaisir» de quelques-uns.
Or cet appel d'offres insinue une institutionnalisation de ces rencontres dinatoires.
Du besogneux à l'argenté, du bourgeois au prolétaire, la colère et le constat sont les mêmes. Les citoyens ne sont plus disposés à accepter ces dérives.
Ce qui est surprenant - à une époque où la transparence est parfois outrancière - c'est que la maire s'adonne à ces pratiques qui pourraient attirer l'attention de la Chambre régionale des Comptes, et susceptibles d'entraîner, de facto, la responsabilité de la Ville de Biarritz.
Pendant ce temps, un ton pleurnichard et lancinant nous est délivré par la maire dans ses interventions en conseil municipal pour nous parler d'un budget contraint par la faute d'un État qui serait avaricieux, et de dépenses fixes augmentées. La maîtrise d'un budget passe aussi par une utilisation stricte de l'argent public, à des fins d'intérêt général et non particulier. Quand on pense avec quelle parcimonie les subventions sont versées à des associations biarrotes, elles qui n'agissent que dans un esprit de bénévolat !
Face à cette gabegie, que la maire et les siens aient au moins le bon goût ou du moins l'esprit de ne pas associer soirée de petits fours et discours geignard.
Quand on joue un rôle, il faut décider de son personnage : soit le mondain, soit le pauvre.
Tenter de jouer les nécessiteux la coupe de champagne à la main, cela ne marche pas.