LES SEMPITERNELS ABSENTS

Vous avez été si nombreux à vous offusquer auprès de Sauvegarder Biarritz des absences répétées du conseiller municipal subdélégué aux «grands projets environnementaux» Louis Bodin. Jusqu'à même nous demander quel était le levier légal pour démettre de ses «fonctions» un élu perpétuellement défaillant.

Et bien, dans une entreprise, quand un salarié décide de ne plus venir à son travail, il peut être licencié. Mais pas un élu ! Non, un élu peut choisir de jouer l'Arlésienne et ne rendre de compte à personne, pas même aux électeurs.

Dans le cas de monsieur Bodin, l'on peut tout de même s'interroger sur cette obstination à se maintenir dans une majorité qu'il a désertée et un conseil municipal qu'il n'a pratiquement jamais fréquenté.

Quel intérêt trouve-t-il à occuper une place qu'un autre de la liste pourrait remplir avec une assiduité citoyenne ?

Ce monsieur n'éprouve-t-il pas quelque honte ou gêne d'être ainsi débusqué et catalogué comme le roi de l'abstention ? Qu'en est-il de son amour-propre ?

Si certains nous soufflent que ce titre d’élu à Biarritz fait très bien sur son CV, d'autres nous indiquent qu'il serait difficile pour la maire de le démissionner de force, car il est le gendre des imprévisibles Jean-Bernard et Anne Pinatel - adjointe à la Culture et aux Anciens combattants.

Ces considérations importent peu aux Biarrots qui souhaiteraient que l'on prenne avec davantage de sérieux l'engagement au service des citoyens.

Remettre la gestion des «grands projets environnementaux» à un individu dont la maire avait conscience de son indisponibilité physique à Biarritz, est révélateur de la pauvre part qui est réservée lors de cette mandature à la question de l'Environnement.

D'autre part, curieux qu'une personne dont les préoccupations professionnelles le retiennent loin de notre ville - mais qui semble être inscrite en résidence principale à Biarritz puisque présente sur la liste de madame Arosteguy (!?) - accepte une mission qu'il sait pertinemment ne pouvoir honorer.

Mais comme tout cela a si peu d'importance car notre météorologue - malgré son contrat de confiance rompu avec les habitants de notre ville - s'est vu décerner la Légion d'Honneur. Oui, un de plus ! C'est à croire que la Haute Chancellerie manque d'inspiration de noms ces temps-ci.

Ces décorations - en veux-tu, en voilà - sont décidément délivrées, ces derniers mois, avec quelque légèreté. En voilà un dont nous ignorons le parcours professionnel, mais dont on a un triste aperçu de son «engagement» citoyen. Reste à croire que cela n'a pas été mis dans le dossier pour l'attribution du ruban.

Après ce «Roi» de l'abstention, nous ne pouvons omettre d'évoquer la «Reine» de l'abstention - une autre élue de la majorité - Morane Pinaud-Bosque. Cinq ans sont passés depuis l'élection de l'assemblée et nous sommes dans l'impossibilité de vous décrire cette dame : son âge, sa couleur de cheveux, ses idées, ses convictions, sa vision du monde... Tout reste mystérieux sur cette inconnue qui n'a pas daigné montrer son visage plus de deux fois.

C'est à se demander si quelques personnes n'ont pas fait office de bouche-trous au moment de clore la liste - composée de 37 âmes - à la préfecture.

Nos longues oreilles ont entendu dire que sa démission était prête depuis longtemps, mais toujours refusée.

Évidemment, quand on veut vraiment démissionner, il suffit à l'intéressé de faire une lettre ouverte au préfet, à la maire et à la presse et d'y faire valoir les raisons de son renoncement, et l'affaire est réglée.

En d'autres temps et dans d'autres communes de la côte - Saint-Jean-de-Luz et Anglet - les élues Laurence Ostolaza (mandat Peyuco Duhart) et Nathalie Tauziat (mandat Robert Villenave) avaient renoncé à leurs sièges car leurs métiers respectifs dans le journalisme et le sport rendaient difficiles leur mission citoyenne.

Entre le perpétuel absent - monsieur Bodin - qui ne démissionne pas, l'invisible absente - madame Pinaud-Bosque - qui se décide à acter sa démission à presque un an de la fin du mandat, et les virtuels démissionnaires - ils sont plusieurs - qui ne se décident jamais à passer à l'acte : quel joli spectacle de démocratie !