LE BATEAU PREND L'EAU : TOUS AU CANOT DE SAUVETAGE
Nous prenons connaissance de la démission de l'adjoint «au Tourisme, aux Relations internationales et aux Jumelages» - Richard Tardits - et nous devons avouer que cette nouvelle nous surprend peu.
Sauvegarder Biarritz vous avait fait part, le 1er octobre 2024, des velléités d'adjoints de la majorité de démissionner. Ces rumeurs de l'intérieur nous étaient parvenues dès l'été 2024, mais ces six élus prétendus frondeurs n'officialisaient jamais leur intention.
Monsieur Tardits faisait partie de ces rebelles de l'ombre.
Ce 26 février 2025, monsieur Tardits ouvre la porte à d'autres démissions d'élus qui ne voudraient plus voir leur nom associé à celle qui est désormais notablement perçue comme le pire maire du Pays Basque de tous les temps. La respectabilité et la réputation de tous ceux qui siègent dans la majorité municipale ont été, de fait, lourdement entachées, et même s'ils manifestent aujourd'hui leur indépendance vis-à-vis de la maire, il n'est pas certain que les Biarrots leur accordent à nouveau leur confiance.
Concernant monsieur Tardits : que lit-on dans l'article qui lui est consacré dans le quotidien Sud-Ouest ?
Une première déception concernant «des promesses non-tenues» par madame Arosteguy, avec laquelle il confesse et déplore une communication/relation difficile ; puis une deuxième déception de n'avoir pu décrocher auprès de la maire aucun des deux postes qu'il convoitait pour le prochain mandat.
Ses propos méritent d'être clarifiés auprès des Biarrots car ils ne sont pas compréhensibles en l'état.
En effet, quelle est la vraie raison de sa démission ?
-Est-ce le dépit de n'avoir pu obtenir de madame Arosteguy l'assurance de la place de 1er Adjoint ou celle des «Finances» et «Grands Travaux» pour le prochain mandat ?
-Est-ce à cause de son légitime mécontentement face au non-respect des promesses de campagne, des nombreuses dérives constatées au cours du mandat et le mauvais management de madame Arosteguy ?
-Est-ce dû à une volonté de porter sa propre candidature en 2026 et de regagner, à un an de la prochaine consultation, une forme de virginité pour prétendre à se représenter devant les Biarrots ?
-Est-ce une manœuvre pour tenter de se sécuriser une place de choix sur la liste d'un candidat crédible ?
-Est-ce une compréhensible réaction d'orgueil suscitée par une mise à l'écart qu'il ressent comme une injustice ?
Si la formule «Je reprends ma voix, ma liberté et je voterai contre le budget 2025» est belle, toujours est-il que cette démission vient tard, très tard - trop tard ? - alors que les Biarrots auraient tant apprécié qu'une voix de la majorité se fasse entendre publiquement - en conseil ou dans la presse - pour dénoncer le comportement honteux de la maire envers le BOPB, la dilapidation du patrimoine communal, le déclassement de notre ville, l'abandon d'une politique culturelle, l'utilisation contestable des deniers publics, la discrimination et l'invisibilisation des seniors, la diffamation et l'exclusion de personnalités biarrotes, les tarifs de stationnement excluants, l'insalubrité sur le domaine public : la liste est si longue, trop longue.
Nous avons tous connaissance d'employés municipaux qui ont subi harcèlement, humiliations, placardisation au CCAS, à la mairie, à la Police municipale, à la médiathèque et... à l'office de tourisme où plusieurs cadres ont vécu l'invraisemblable. Ces derniers auraient certainement apprécié la médiation de leur adjoint référent : peine perdue.
Richard Tardits se vante d'avoir été «un bon soldat» en faisant «son job» et indique «Je ne me suis pas opposé publiquement».
Mais c'est bien là le problème ! Qu'attendent les électeurs d'un élu ? Pas qu'il soit «un bon soldat» mais qu'il agisse dans l’intérêt des citoyens. Comment et pourquoi se taire face à l'ignominie, l'injustice et la médiocrité ?
À qui monsieur Tardits doit-il sa fidélité ? À qui a-t-il fait allégeance ? Au maire ou aux électeurs ?
Décidément, une clarification du passé est nécessaire pour déterminer l'avenir.
La contradiction qui consiste à dresser un bilan négatif de madame Arosteguy, tout en n'excluant pas de repartir à ses côtés en 2026, dans le cas où elle lui assurerait la place d'adjoint qu'il convoite, questionne. Aurait-il, alors, mis dans une boîte à couleuvres les nombreux griefs qu'il énumère fort justement ?
Dans l'article qui lui est consacré, nous pouvons regretter que monsieur Tardits soit plus prompt à étaler ses états d’âme, plutôt qu'à se concentrer sur le sujet qui devrait être prioritaire : Biarritz et les Biarrots.
Bref retour en arrière : rappelons que monsieur Tardits avait déjà tenté l'aventure personnelle des Municipales en 2014, face à sept autres listes.
Revenu d'un long séjour aux États-Unis, il avait fait équipe avec le médecin biarrot Jean-François Zunzarren, lequel avait largement participé à la constitution de la liste. Ce dernier avait posé comme condition - sous aucune circonstance - de faire alliance au deuxième tour avec le candidat-à-tout UMP Max Brisson, condition à laquelle avait souscrit Richard Tardits. Arrivé en cinquième position avec 10 % des voix, monsieur Tardits renoncera à cette promesse et pactisera au second tour avec monsieur Brisson. Nous connaissons la suite de ce mariage explosif entre candidats de droite - Max Brisson, Jean-Benoit Saint-Cricq et Richard Tardits - qui se détestaient cordialement, sans parler des antipathies exprimées par les personnes composant les trois listes qui se sont ensuite réparties façon puzzle. L'échec est rarement rassembleur ! Les électeurs de monsieur Tardits s'étaient logiquement reportés sur le candidat Michel Veunac, lequel avait remporté, au second tour, la confiance des Biarrots.
En ce qui concerne Edouard Chazouilleres - actuel adjoint aux Finances qui a officialisé sa reconduction auprès de madame Arosteguy pour les prochaines municipales -, il lui faudra réviser sa version Bisounours rose bonbon, relatée dans un petit hebdomadaire local. Voici ce qu'il déclarait le 14 février dernier : «(...) notre équipe a montré sa solidité au cours des cinq dernières années. Nous avons su travailler ensemble, sans dissonances ni conflits majeurs, ce qui est rare. C’est aussi l’avantage d’avoir reconduit la liste du premier tour, sans alliance : cela a permis une cohésion et une efficacité de travail qui, je crois, sont reconnues par les citoyens. Les Biarrots [NDLR : dont nous ne sommes pas !] nous disent qu’ils apprécient cette stabilité et cette sérénité dans la gestion municipale, loin du théâtre politique national ou des conflits internes passés.». Qui était censé croire à ces calembredaines ?
Attendons donc de voir quelles sont les intentions et ambitions de Richard Tardits : sont-elles collectives ou personnelles ? Ses actions futures nous les dévoileront.
Nous applaudissons toutefois à sa prise de parole qui a pour mérite d'avoir désigné le problème qui touche Biarritz et qui porte un nom : madame Arosteguy.