PLUS C'EST GROS, PLUS ÇA PASSE ! OU PAS

Profitant de la nouvelle année pour faire du tri dans ses papiers qui s'empilaient dangereusement sur son bureau, un de nos lecteurs nous a fait parvenir la dernière page du bilan de mi-mandat de madame Arosteguy.

À court de papier journal, notre ami - monsieur S. - nous a précisé que le document a tout de même eu l'intérêt de lui servir de fond ramasse-gouttes pour un pot de peinture alors qu'il effectuait un petit bricolage dans sa cuisine. Que cet acte de recyclage soit ici reconnu et remercié.

Mais avant de placer le document au rebut, monsieur S. nous a dit avoir bien failli s'étouffer à la lecture des «12 priorités» qui sont catégorisées en trois lots : «Fait», «En cours» et «À venir».

Ils nous en a donné les raisons :

Commençons :

-1) instauration d'une permanence - à tour de rôle de quartier - par la maire, chaque mois :

Il ne suffit pas pour un maire de daigner, une fois par mois, descendre parmi la plèbe entourée de la police municipale, la dircom/dircab, et quelques élus disponibles, pour que cela réponde aux besoins des administrés. L'important, ce n'est pas la permanence mais l'écoute consentie et les résultats obtenus. Cette démagogie consiste à soi-disant écouter l'autre... pour ne pas tenir compte de ses observations... Marre de cette filouterie.

-2) maintien des écoles de quartiers et leur rénovation :

La pérennité des écoles dans leurs quartiers est certainement due à l'habile politique - durant quatre ans - de la maire en faveur de la natalité municipale ! Ah ben non, en fait, elle n'y est juste pour rien.

Après la magnifique réalisation du groupe scolaire des Thermes-Salins et la rénovation de Victor-Duruy sous l'ère Veunac, difficile de trouver des aménagements d'ampleur lors de ce mandat. Un coup de peinture par-ci, une étanchéité par-là, ce n'est pas une politique en faveur de l'école, c'est du bricolage du dimanche.

-3) lancement d'un plan de réfection des trottoirs et des rues :

Non, ne riez pas, ça ne se passe pas dans votre rue mais à... à... où en fait ? Que l'on ne nous fasse pas valoir la réfection de la rue Gambetta, qui de toute manière était soumise par la loi à sa mise aux normes et dont les travaux étaient de fait obligatoires, quel que soit le maire élu. Pour le reste de la ville, nous sommes, inexplicablement, loin d'une action volontariste ; en beaucoup d'endroits, nous ressemblons de plus en plus à une ville du tiers-monde.

-4) propreté et entretien de tous les quartiers, comme au centre-ville :

Est-ce censé nous rassurer ? Si le modèle de propreté est celui du centre-ville... et bien cela n'augure rien de bon pour les quartiers.

Biarrots des quartiers, voulez-vous des poubelles béantes et odoriférantes, des cafards à gogo, des promenades nocturnes de rats, des surfaces de voirie jamais nettoyées autrement que par la pluie ? Nous sommes contraints - Biarrots du centre et Biarrots des quartiers - à vivre dans la crasse. Où passent nos impôts ? Nous ne le savons pas.

-5) investir pour permettre la baignade à l'année dans une eau propre :

La maire - une des quinze vice-présidents à la Communauté d'Agglomération Pays Basque - y a pour mission «l'économie bleue et l'assainissement». Et rien n'a été fait depuis son élection pour indiquer qu'il s'agit d'une préoccupation majeure... Ça la fiche mal pour un maire dont la ville de tourisme vit principalement grâce à l'eau. Soyons sérieux.

-6) renforcer les navettes pour un accès à la santé :

Il vaudrait mieux que cette municipalité se penche sur l'équité entre les Biarrots qui payent tous des impôts mais n'ont pas droit aux mêmes services. Des quartiers entiers sont oubliés dans le tracé des navettes. Cette disparité n'est plus supportée par les Biarrots et nous le comprenons.

-7) permettre aux Biarrots de revenir en ville grâce à des plages horaires de qualité :

Le principe est simple. On vous offre une heure de stationnement que vous finirez par payer dans les heures qui suivent. On ne prendrait pas les Biarrots pour des idiots ? Le racket pratiqué envers ceux qui n'ont d'autre option que de stationner en ville est scandaleux, mauvais pour le commerce, et nuisible à la vie de la cité. Les Biarrots sont contraints - alors qu'ils vivent à Biarritz ! - de devoir consommer dans les villes voisines où le stationnement est bien plus abordable, et parfois même gratuit... Mais où va-t-on ?

8)appliquer une politique ferme de lutte contre les incivilités :

De deux choses l'une. Soit nos édiles imaginent les Biarrots sourds et aveugles, soit ils nous prennent pour des imbéciles. L'extension inconsidérée de terrasses, dans des zones qui en étaient dépourvues, est une illustration du double langage utilisé par cette majorité. Ce ne sont pas les comiques «chuteurs» qui ont apporté une quelconque amélioration aux riverains.

La ville a été engagée dans une voie cheap, où notre ville jadis élégante et impériale ressemble dorénavant à un bord de mer type Palavas-les-Flots, avec des boîtes à teuf en plein air. Nul besoin de pérorer sur la volonté de donner un aspect «qualitatif» à Biarritz, alors même que tout est fait par cette majorité pour déclasser notre cité.

-9) développer l'accession à la propriété et l'offre de locations à l'année :

Ce n'est pas bien de mentir sur ces deux sujets. Dans le premier cas, la préemption de biens à vendre n'a pas été effectuée par la municipalité sur des lots qui comportaient pourtant un intérêt certain afin de permettre l'accession à la propriété à de futurs Biarrots. Serions-nous encore face à de la communication non suivie de faits ? Dans le deuxième cas, l'on sait tous que la marge de manœuvre pour une commune reste minime. Dès lors, la pression sur les parlementaires - députés et sénateurs - reste le seul levier pour agir efficacement. Tout le reste ne consiste encore qu'à remuer de l'air pour faire croire à une action municipale.

-10) créer la maison des aidants pour soutenir les familles de malades :

Ce dispositif, qui peut servir de support moral à des familles, reste tout de même tout à fait insuffisant face aux sujets du Grand Âge et de la dépendance. Il ne faudrait pas chercher à capitaliser sur la misère que subissent ces familles d'aidants.

-11) la création du grand rassemblement des Basques du monde :

Cet événement mort-né n'avait pas été réfléchi dans tous ses contours. Qui peut imaginer - face au coût et à l'empreinte carbone que cela représente - l'existence d'un tel festival ? Car il se serait agi de faire venir à Biarritz les amerikanoak - ces Basques partis aux États-Unis et en Amérique du Sud - engageant donc des frais inconsidérés pour une ville comme la nôtre, sans véritable retour sur investissement. L'intention politique était claire : du saupoudrage «basquiste» pour donner des gages aux Basco-Biarrots. Raté, ils ne se sont pas laissés prendre au piège ! Ils ont besoin de davantage de gages d'amour, de gages de considération que cela. Encore une fois de l'amateurisme avéré, mais nous en avons pris l'habitude dans le secteur de la Culture.

Nous aurions pu compter parmi notre patrimoine sculptural de plein air sur une œuvre de l'artiste Louis Derbré mais elle a été refusée : nous aurions même pu la placer devant l'Hôtel du Palais. Des pots en plastique lui ont été préférées. C'est ça la Culture à Biarritz !

-12) aménagement d'un parcours sportif entre la côte des Basques et le phare :

De quoi s'agit-il au juste ? De l'installation de quelques appareils fixes - type vélo - sur quatre sites de ce parcours. Est-ce une réalisation qui mérite seulement une ligne dans un bilan ? Est-ce à la hauteur d'une ville telle que la nôtre ? Les Biarrots voient bien que la maire et sa majorité ont eu du mal à trouver des «réalisations» et ont ramé pour sortir cette «action» de leur escarcelle.

Ces 12 promesses, engagements ou priorités précités ont le mérite de cerner l'idéologie de la maire et de sa majorité.

La communication aura pris le dessus sur tout. La communication est un outil intéressant et même indispensable pour faire connaître auprès de la population des nouveautés et des réalisations. Hélas, ici à Biarritz, cet outil n'est qu'un écran de fumée utilisé contre les Biarrots avec une intention de mystification.

L'inconvénient pour un maire de rester dans un cadre clos - avec pour seuls commentateurs/conseillers des collaborateurs-adorateurs - c'est d'avoir une perception tronquée de la ville, du ressenti de ses habitants et de ses visiteurs. S'enfermer dans une tour d'ivoire avec ses certitudes, ses dogmes, ses laudateurs et son autoritarisme, n'ouvre pas l'esprit au dialogue avec l'autre.

En attendant, passez votre chemin les gueux.

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