L'ART DE BA... BA... BAFOUILLER

Lecteur, avez-vous en mémoire le maître du bafouillage, le grand Pierre Repp ?

Ce génial renverseur de mots jonglait agilement avec des inversions pour notre plus grand délice.

Il n'aurait peut-être pas imaginé que ce talent qu'il s'était donné d'énoncer avec une fausse difficulté ses phrases puisse être reproduit dans le sérieux d'un conseil municipal. C'est chose faite.

Alors, il faut bien l'avouer, les trois cafés qui ont été bus durant le conseil par Gérard, les deux coca par Jeanne et un Red Bull par Jon n'ont plus suffi à les tenir éveillés durant les longues, trop longues envolées de certains. Fort heureusement, grâce à ces sketchs involontaires de baragouinages qui émaillent les conseils municipaux, leur est donné l'occasion de réveils en sursaut et de franches rigolades.

En cette période, toute opportunité de rire est à prendre !

Vous pensez bien qu'après cinq ans de conseils municipaux, les qualités et les travers de chacun ont bien été notés par tout observateur lambda.

Entre l'éternel absent, la permanente muette - respire-t-elle toujours ? Pincez-la ! -, l'immuable endormi, l'adroite grimacière, le rêvasseur qui - ça se voit ! - préférerait être ailleurs, le radoteur, la machouilleuse, la bredouilleuse en chef, le poseur, la wannabe actrice, l'émotive anonyme, le pédagogue niveau CP, et la hilare chronique, on a cerné les personnages.

Mais ce qui est désolant - et pour le coup, plus du tout drôle - c'est quand certains adjoints ou, plus rarement, conseillers municipaux, sont désignés pour lire les délibérations dont leur attribution relève.

Si certains d'entre eux ont fait usage de leur miroir domestique pour s'entraîner à parler en public, d'autres préfèrent se jeter dans l'arène, coûte que coûte. Alea jacta est !

Alors que les textes sont préparés par les services et que ces extraits sont disponibles à leur lecture depuis plusieurs jours, bien des élus de la majorité semblent en découvrir le contenu... en même temps que nous ! Feuilles emmêlées - oui, faut comprendre, il y en a trois -, baragouinage incompréhensible et, au final, un misérable charabia que ne peut déchiffrer le brave citoyen Biarrot qui écoute patiemment.

Nous n'en sommes pas à la contrepèterie... mais presque.

À moins d'être dyslexique - et cela ne peut être le cas de tant d'élus de la majorité -, là ils seraient tout naturellement pardonnés -, comment envisager qu'un adulte ânonne - dans le meilleur des cas ! - son texte de la sorte, et que d'autres bredouillent de manière si navrante leur court énoncé ?

La maire - un brin inquiète, ça se voit - passe la parole à l'adjoint... Un ange passe.

Certains retiennent leur souffle. Y arrivera-t-il cette fois-ci ? Se plantera-t-elle encore ?

Bien sûr, cet Art de discourir, ce talent oratoire est parfois inné mais souvent appris. C'est un talent qui s'acquiert, à condition d'être conscient de ses défaillances et de vouloir donc améliorer ses capacités. Tout s'apprend.

Sans cela... espérons que le sous-titrage sera bientôt proposé aux spectateurs des conseils municipaux ! À défaut, munissez-vous d'un «Dictionnaire du Marmonnage».

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