DE LA LIBERTÉ DE VOTE EN CONSEIL MUNICIPAL...

Lors du dernier conseil municipal, nous avons assisté à des propos qui laissent pantois sur le droit de vote.

À l'occasion d'une délibération sur la mise en place de la mesure ZFE (Zone à Faibles Émissions), en développant leurs arguments plusieurs élus de l'opposition ont invité les Biarrots à une réflexion.

Madame Arosteguy a conclu en expliquant, elle, sa position : «On n'est pas hyper convaincu. Moi je le voterai du bout des lèvres parce que je partage les arguments que vous avez développés (...) Je laisserai chacun voter en son âme et conscience sur cette mesure. Pour ma part je voterai favorablement mais avec un niveau de conviction très très modéré (...) Le vote a eu lieu. Il a donné lieu à un vote libre.»

Comme toujours, quand madame Arosteguy prend la parole, il faut décrypter ses propos pour saisir le fonds de sa «pensée».

La maire a choisi de se positionner CONTRE la mesure, mais elle a voté... POUR !

Vous ne comprenez pas ? Ça tombe bien, nous non plus.

Si votre idéologie, votre raison, ou vos convictions vous amènent à être «contre», pourquoi diable voter «pour» ? C'est à n'y rien comprendre. Comment, alors, espérer que le citoyen ait une quelconque confiance dans la parole du politique ?

Le plus invraisemblable de ce court extrait réside dans ce qui suit «(...) Je laisserai chacun voter en son âme et conscience sur cette mesure. (...) Le vote a eu lieu. Il a donné lieu à un vote libre.».

Quel aveu enfin prononcé après des mois et des mois durant lesquels nous avons assisté à des élus - adjoints et conseillers municipaux de la majorité - qui tous, le doigt sur la couture, votaient servilement toutes les délibérations.

Pourtant, lors de ces conseils municipaux, tandis que des élus d'opposition relevaient pertinemment le caractère illégal de certaines délibérations, leur aspect inopportun, leur injustice, leur impact négatif pour la ville ou les Biarrots, ces mêmes élus de la majorité fermèrent leurs yeux et oreilles et pincèrent leur nez pour voter tel qu'il leur avait été ordonné, en amont, par la toute puissante maire.

Ils ne sont donc pas libres de leur vote.

À vrai dire, nous l'avions compris, mais d'avoir un aveu direct de leur maire : c'est inespéré !

«En son âme et conscience» :

Que tous ceux qui siègent au conseil municipal le sachent : ils ont été élus pour s'exprimer à la place des Biarrots. Il en sont les représentants, avec toutes les diversités humaines que l'on puisse trouver. À partir du moment où cette diversité ne s'exprime jamais comme une individualité mais toujours en groupe, le pacte de pluralité est rompu.

Cela dessert certes l'élu, mais surtout le citoyen qui ne se reconnaît plus dans cet effet de meute.

La maire n'a eu de cesse de nous décrire son groupe comme étant multiforme en âges, en genres, en parcours professionnels, en expériences de vie. Et que cela soit clair, Sauvegarder Biarritz applaudit à cette bigarrure assumée.

Mais depuis 2020 - début du mandat - à quoi cela sert-il ?

Qui est le plus coupable ?

Celle - la maire - qui impose le vote ?

Ou celui - l'élu de la majorité - qui se soumet ?

Quand a-t-on vu un élu de la majorité demander publiquement à madame Arosteguy l'application de ses promesses ?

Quand a-t-on vu un élu de la majorité s'enquérir publiquement auprès de la maire du sort des employés communaux, de la pleine application de leurs droits, du respect de leur travail et de leur santé psychologique ? À la mairie, à la police municipale, au CCAS, à la médiathèque, à l'office de tourisme, etc...

Quand a-t-on vu un élu de la majorité se récrier contre la vente de l'Auberge de Jeunesse à des privés, à vil prix ? Le bâtiment est toujours scandaleusement fermé !

Quand a-t-on vu un élu de la majorité s'opposer en conseil municipal à la dilapidation d'un bâtiment à intérêt patrimonial - la villa Fal - toujours à des intérêts privés, toujours à vil prix, alors que nous manquons cruellement de lieux d'Art ?

Quand a-t-on entendu un élu de la majorité déployer publiquement, aimablement et poliment sa divergence de vue avec la maire sur une délibération ou un sujet qui toucherait à sa ville ?

Quand avez-vous vu un élu de la majorité municipale intervenir pour atténuer les propos blessants, insultants ou diffamatoires d'une maire qui se perd dans d'intolérables allégations et accusations ?

Qui de la majorité municipale avez-vous vu se démener pour faire fléchir la maire sur une délibération ou une décision néfaste aux Biarrots ?

Quand avons-nous vu un élu de la majorité s'opposer à la discrimination contre les personnes à mobilité réduite qui sont chassées de leur ville par une piétonnisation loufoque, inutile et excluante ?

Quand avons-nous vu un élu de la majorité s'opposer à des dépenses qui ne servent que la vanité d'une maire et de sa Cour ?

QUAND ?

Cette liste pourrait ne jamais s'arrêter tant les sujets dont auraient pu se saisir les élus de la majorité sont nombreux.

Au lieu de cela, le silence. Ce silence que nous ne pardonnons pas car des décisions irréversibles ont été prises, conduisant la ville à se priver de patrimoine, à perdre de l'argent et assister à un déclassement qui nuit à sa réputation et au bien-être des Biarrots.

Il est maintenant trop tard. Il est probable que deux ou trois adjoints démissionnent à quelques mois de l'échéance pour se recycler dans une nouvelle liste pour les prochaines municipales, mais ces considérations de basse politicaille ne nous intéressent pas.

Les rumeurs des tribunes d'Aguilera portent à nos oreilles qu'un ou des élus de la majorité - matamores de pacotille - s'abstiendraient lors du vote du budget ce 27 janvier. Quel courage !

Parce que ce qui est fait ne peut être défait, c'est tant qu'il était encore temps - qu'il convenait de faire valoir ses droits en votant de manière libre et éclairée ; le libre arbitre d'un individu ça n'existe donc pas dans la majorité municipale biarrote ? Vous savez, «l'âme et conscience»..?

L'histoire ne se réécrit pas, elle se continue.

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