CONSEIL MUNICIPAL : QUAND L'INFOX EST UNE ALTÉRATION AU DÉBAT

À l'heure où il est beaucoup question dans les médias et les réseaux sociaux du «fact-checking» - littéralement la vérification des faits - nous ne pouvons que déplorer l'absence de ce service lors des conseils municipaux biarrots.

Dans nos publications antérieures nous avons eu maintes fois l'opportunité de contester la véracité de propos tenus par la maire de Biarritz, qui pour rendre son argumentation ou sa décision inattaquable, recourait, non sans un aplomb certain, au mensonge.

Nous ne pouvons les rappeler tous ici, mais à titre d'exemple revenons sur une fake-news de la maire, dans le dossier de la Villa Fal dont nous pleurons encore à chaudes larmes la disparition du patrimoine biarrot : un prétendu principal partenaire financier de la société Name Immobilier, candidate à l'appel à projets pour un reconversion du lieu autour de la Danse et des logements danseurs l'hiver/saisonniers du tourisme l'été, aurait fait part de son retrait à la maire, permettant à cette dernière de justifier de ne pas retenir cette candidature ; sauf que la présidente de Name Immobilier avait déclaré, via la presse locale et par son avocat, que cette défection n'avait aucune incidence sur la viabilité de son projet car il ne s'agissait pas d'un financier principal, ni d'un financier tout court, mais simplement d'un prestataire qu'il était aisé de remplacer : nonobstant cette clarification, madame Arosteguy avait persisté dans une affirmation pourtant fermement et explicitement démentie par la principale porteuse du dossier...

La maire de Biarritz, qui n'a sans doute pas le monopole de la mauvaise foi, n'a-t-elle pas illustré là le vieil adage : «Quand on veut noyer son chien, on dit qu'il a la rage»..?

Mais l'escroquerie intellectuelle de tordre le cou au «vrai» pour revendiquer le «faux» comme étant LA vérité, semble se démultiplier au fur et à mesure que le temps passe. La prolifération de cette technique correspond probablement à une prise de conscience de la maire que ses administrés sont à l'affût et que les élus de l'opposition, désormais rodés à certaines de ses outrances, ne s'en laissent plus compter.

Si bien que seul le recours à de fausses informations, nécessairement assénées avec un ton péremptoire - car la forme est essentielle dans cet exercice pour emporter la conviction de ceux qui vous écoutent - permet à notre édile de se tirer d'une nasse, convaincue de donner l'illusion d'être vertueuse, objective et honnête.

L'opposition, indignée par cette tromperie et cette obstination de la maire à affirmer un propos qu'elle sait foncièrement inexact, assiste ensuite à un enfumage de cette dernière où se succèdent une manipulation psychologique destinés aux auditeurs, des sophismes, des déformations de propos tenus par les élus de l'opposition dans leur argumentaire contradictoire, à de fausses évidences, ou encore des millefeuilles argumentatifs empilant des arguments dépourvus de lien logique mais qui donnent une impression d’accumulation induisant une maîtrise du sujet débattu.

-Lors du dernier conseil municipal, alors interpellée par l'élue d'opposition Corine Martineau, la maire Arosteguy a contesté avoir tenu les propos repris par la journaliste du quotidien Sud-Ouest, à propos d'une délibération soumise au conseil et portant sur un montant de frais d'études à hauteur de 45.000 €, mais qui masquait en réalité une décision de prise en charge par la ville d'une pelouse synthétique dont le coût oscillerait entre 1.400.000 € et 1.600.000 €. Madame Martineau, à qui on ne la fait pas et qui est échappée des imbéciles, a pressé la maire de s'expliquer : nous avons alors assisté, après une tentative d'esquive, à des vocalises hors sujet de la maire, se terminant toujours par la même technique, l'art de se défausser... cette fois sur la journaliste qui n'aurait pas bien compris (?!). Sauf que l'interview aura certainement été enregistrée, rendant la méprise peu probable.

-Autre exemple, tandis que s'appuyant sur l'expérience du club de rugby montois l'élu Jean-Baptiste Dussaussois-Larralde soulignait que le coût d'installation d'une pelouse traditionnelle serait de l'ordre de 800.000 €, quand une pelouse synthèse est de 1.600.000 € (pour une viabilité d'une dizaine d'années seulement), la maire a là encore tenté de déstabiliser cette démonstration pourtant économiquement édifiante, en affirmant que le coût n'était pas de 800.000 € mais de 1.200.000 €, obligeant l'élu d'opposition à la recadrer et de lui faire remarquer que la somme de 1.200.000 € incluait aussi la réfection de la pelouse du terrain d'entraînement dacquois !!!

Ainsi, les spectateurs que nous sommes seront sortis de ce conseil municipal ulcérés par de telles pratiques de la maire. Car dans de telles circonstances, où les éléments portant débat sont altérés, les conseils municipaux sont stériles et dépourvus d'intérêt. Entre affirmations mensongères, exagérations ou sottises, confortées à la fois par l'assurance que confère une position de pouvoir et la certitude d'une totale impunité, in fine c'est notre ville qui est la grande perdante, c'est son destin qui est sacrifié.

Reste comme lueur d'espoir que le vent porteur qui a soufflé en faveur de madame Arosteguy en 2020, semble aujourd'hui amorcer un reflux qui ronge celle qui est candidate à sa réélection dès le début de son mandat et qui est manifestement contrariée par l'efficacité de son opposition.

Les méthodes de propagande n'ont pas stoppé à sa prise de fonction, bien au contraire. Forte d'un staff, de moyens économiques et logistiques et d'une presse non polémique quand certains petits supports sont carrément laudateurs - même si en privé ils vous assurent penser le contraire -, madame Arosteguy a constamment veillé à travailler son image. La récente nomination d'une directrice de communication au poste de directrice de cabinet, corrobore ce qui précède. Ainsi nous avons vu - aux frais du contribuable biarrot - fleurir des magazines à vocation promotionnelle de sa personne, la présence de l'opposition y étant exclue ; tout récemment nous avons assisté à une redondance de voeux et d'agapes, venant à la suite d'un ruban rouge octroyé dans des conditions mystérieuses car non élucidées, mais que la maire, pas bégueule, arbore fièrement au revers de sa veste.

Mais cette symphonie de poudres de perlimpinpin, ces artifices, permettront-ils à la maire de tirer les marrons du feu ? Pas sûr, car la vacuité de son mandat est, et restera, cruellement criarde... de vérité.

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