QUAND LES BABY-BOOMERS DEVIENNENT UNE CIBLE DE MARKETING POLITIQUE
Les seniors seraient-ils perçus - à Biarritz - comme une clientèle à fidéliser absolument dans les urnes ?
C'est la question que se posent nombre de Biarrots - seniors ou pas -, de même que les élus de l'opposition et, bien entendu, Sauvegarder Biarritz.
À la réception, dans leur boîte aux lettres ou sur support numérique, du dernier numéro du Biarritz Magazine, la réponse devient évidente. À l’intérieur y a été inséré un «questionnaire» à l'intention de ce que la maire nomme la «génération 60's».
De ce document de communication - encore et toujours la com' ! -, Sauvegarder Biarritz tire plusieurs réflexions :
-) qu'à partir du moment où l'on s'adresse à une communauté, l'on ne parle plus à la population dans son entièreté. Cela s'appelle faire du clientélisme,
-2) que toutes proportions gardées, nous l'avons dernièrement vu aux USA, une candidate qui parle de manière catégorielle à des citoyens, ne remporte pas forcément leur adhésion, car ces personnes ciblées souhaitent faire partie d'un tout - d'une nation - et non être essentialisées.
La pire discrimination n'est-elle pas d'être considéré SEULEMENT pour son appartenance de genre, raciale, ethnique ou d'âge ?
Réagit-on, au quotidien, par rapport à un seul de ces paramètres ?
-3) que la maire et les élus concernés ne sont pas aux prises avec la population, ne sont pas sur le terrain et n'ont pas non plus d'idées à apporter aux Biarrots du troisième âge,
-4) que les données personnelles (nom, adresse, mail, portable) recueillies lors de ce sondage-questionnaire, vont constituer un précieux carnet d'adresses - et un sacré fichier - pour la candidate Arosteguy aux prochaines municipales.
-5) que madame Arosteguy a décidément l'intention de mener campagne pour les prochaines municipales au frais des contribuables biarrots. Faut pas se gêner surtout ! Car sous le sceau de ce pseudo-questionnaire, l'intention de la maire est évidente : faire du mailing le moment venu !
Dans une ville qui compte plus de 45% de seniors, la tentation est sans doute grande pour une maire/candidate - de surcroît LR - d'avoir un public cible. Mais, au fond, quelle vilaine arrière-pensée !
S'il s'agissait de caresser dans le sens du poil les seniors biarrots avec des résultats palpables - même en faisant du clientélisme avec une arrière-pensée électoraliste - Sauvegarder Biarritz se réjouirait que cette fraction de la population y trouve son compte ; mais le réel est tout autre.
La liste est longue, beaucoup trop longue, des mauvais effets de la politique de madame Arosteguy à l'encontre des seniors :
-L'affaire de l'association des 3A, en début de mandat, allait marquer de son empreinte une politique destructrice de cette majorité municipale envers des personnes isolées qui trouvaient un réconfort dans ce rendez-vous quotidien, entourées d'amis. Les activités proposées ont dû être arrêtées après l'inexcusable renvoi de ses adhérents du local dédié - depuis 45 ans - à cet effet, en centre-ville. Sordide !
-L'absence d'aide apportée aux associations biarrotes, dont beaucoup sont animées bénévolement par des seniors et fréquentées assidûment par ces derniers.
-Le non-entretien de la voirie qui met constamment en danger les personnes âgées.
-Le manque de navettes dans bien des secteurs de notre ville qui conduit à l'isolement des personnes qui n'ont pas leur propre moyen de transport.
-La piétonnisation loufoque, empêchant bien des personnes âgées à profiter de la proximité de leur centre-ville, ou encore l'interdiction de circulation vers notre mythique Rocher de la Vierge.
-Aucune création de nouveau parking - pourtant promesse de campagne - rendant difficile pour bien des seniors de profiter tranquillement de leur ville.
-L'impossibilité de voir, dans son intégralité, l'écran au cinéma Le Royal quand on mesure moins d'1m80.
-L'absence, en période de canicule, de mises à disposition de salles climatisées ouvertes aux seniors, pour leur offrir un répit à leurs intérieurs surchauffés.
-La disparition d'une politique culturelle ambitieuse pour un public qui dispose pourtant de temps et d'intérêt.
-L'installation de bancs publics en nombre, partout, dans tous les quartiers.
-L'absence d'une vraie politique de tranquillité publique pour que les personnes âgées qui vivent en centre-ville puissent enfin se déplacer la nuit en toute quiétude et dormir paisiblement sans bruit.
Les élus d'opposition Guillaume Barucq, Corine Martineau et Patrick Destizon ont fait part de leur avis sur ce questionnaire :
Pour Guillaume Barucq «(...) c'est une étude de marché au timing dérangeant». La fin du mandat approchant, faut-il que cette majorité remue de l'air pour donner l'impression d'agir ?
Corine Martineau devine que «La maire prépare sa prochaine campagne, alors que les Biarrots ne sont pas contents de son mandat actuel qui est sans vision, dans une attitude méprisante de ses électeurs.». En effet, ce mépris est inexplicable pour des habitants que la maire est censée servir.
Patrick Destizon relève «qu'un certain nombre de publications à vocation culturelle, festive ou catégorielle dans lesquelles figure un éditorial en général de la maire, voire d'un adjoint et qui ne donne bien entendu aucune place à une expression de l'opposition.». Il est vrai que bien des supports à vocation promotionnelle sont davantage des faire-valoir de la maire, qu'a intention informative pour la population.
À l'approche du 25 décembre, il semble que certains, en mairie, se mettent à croire au père Noël. Pensent-ils vraiment que le traitement subi par les seniors biarrots va les pousser à voter en faveur de celle qui leur a été si négative et néfaste ?
Note aux agences de communication qui travaillent pour la maire : il faudra trouver autre chose pour convaincre les électeurs qui sont de moins en moins naïfs...