LE PHARE DE BIARRITZ

 

À l'admirer de nos jours, l'on pourrait aisément l'assimiler à une architecture Art Deco, tant sa modernité et sa simplicité de ligne nous renvoient aux années 30. Et pourtant ! Si le phare a bien vu le jour en 34, il s'agit du siècle précédent, c'est-à-dire 1834.


Judicieusement bâti sur la pointe nommée Saint-Martin - saint patron de Biarritz - le phare se dresse majestueux et imprenable, face aux tempêtes qui l'entourent si souvent.

La première trace que nous trouvons, à Biarritz, de ce qu'il convient, après description, de nommer «phare», se trouve dans une lettre patente datant de 1650 et dans laquelle notre bon Roi Soleil Louis XIV fait référence : «les habitants de Bearrids sont obligés d'entretenir le feu qu'ils font en une tour hautement élevée servant de fanal et signal en temps d'orage, aux vaisseaux qui sont sur la mer.».

L'ingénieur Augusin Fresnel (1788-1827) s'inspire de ses plans du phare de Goulphar, à Belle-IIe-en-Mer, pour établir ceux de Biarritz et présente aux autorités un projet abouti en 1827. Hélas, ce dernier succombe à la tuberculose à l'âge de 39 ans et ses travaux sont poursuivis par son frère Leonor, lui-même ingénieur et polytechnicien.

Les événements politiques de 1830 - la Révolution de Juillet - ne permettant pas une cérémonie officielle pour la pose de la première pierre, une séance de rattrapage se tiendra pour la pose de la dernière pierre, en 1833, par le préfet d'alors monsieur Leroy.

Fait important, durant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands procèdent à la dissimulation du phare en le recouvrant intégralement de peinture noire, lui permettant de se faire oublier dans la nuit. L'organisation Todt croyant à un débarquement des alliés sur nos côtes, avait procédé à la construction de bunkers pour créer ce que l'on nomme aujourd'hui le mur de l'Atlantique. Le phare, avertisseur lumineux, représentait un grand danger pour les positions allemandes.

Sa hauteur atteignant 47 mètres, les plus hardis peuvent toujours gravir les 248 marches - et les redescendre ! - pour admirer, d'en haut, notre côte escarpée mais aussi sa lentille de Fresnel dont la remarquable invention, datant de 1822, permet d'augmenter la portée d'un phare.

 

Son esplanade Elizabeth II est une invitation à la promenade, et ses bordures offrent, à n'en pas douter, les plus beaux points de vue de Biarritz.

Symphonie de bleus - grâce au grand large - et de verts - grâce aux tamaris aux troncs sculpturaux -, les bancs tout proches nous convient au repos et à la contemplation.

Ce site merveilleux a été inscrit dans sa totalité aux Monuments Historiques en 2009, et nous voilà ainsi rassurés quant à sa pérennisation.

Chose étonnante en ce lieu : lors du sommet du G7 qui s'est tenu en 2019 sous une météo bénie des dieux, sur l'esplanade du phare un dîner a été servi aux chefs d'État Macron, Trump, Merkel, Johnson, Abe, Trudeau et Conte.

Posts les plus consultés de ce blog

LES NOUVEAUX BANCS PUBLICS DANS NOTRE VILLE : L'APOTHÉOSE DU MAUVAIS GOÛT 

BIARRITZ OLYMPIQUE : TRISTE FIN !

DES AMITIÉS ENCOMBRANTES ?