FINI L'ÉPOQUE DES SOIRÉES ENTRE «HAPPY FEW». VRAIMENT ?
Il est amusant de remarquer que la maire Arosteguy jette toujours l'œil dans le rétroviseur pour faire référence à ce qui se passait «avant», alors que justement elle est interpellée sur ce qui se passe «maintenant».
Cette technique bien rodée permet finalement d'esquiver le fond du problème soulevé pour ne retenir que le procès des «maires prédécesseurs». Le procédé qu'elle a maintes fois utilisé est maintenant éculé mais fonctionne toujours pour lui permettre d'éviter, avec une pirouette, un débat dont elle sait que l'issue est perdue d'avance.
Sollicitée, lors du dernier Conseil municipal, par l'élu d'opposition Sébastien Carrère sur la «privatisation» de la terrasse du Casino municipal, le soir du 15 août lors du feu d'artifice, la maire ne pouvait se priver d'une occasion de sortir ses griffes acérées.
Sébastien Carrère avance qu'il «regrette ce qui est devenue la terrasse du Casino pour cet événement qui rassemblait quand même beaucoup de Biarrots. Les temps changent et c'est dommage.».
Car ainsi que le souligne fort justement monsieur Carrère, ce lieu, en ce soir-là, servait traditionnellement à accueillir les présidents d'associations biarrotes dont le mérite est de faire vivre bénévolement, avec passion, et désintéressement, leurs groupes.
Pourtant, cette année, certains de ces présidents ont eu la surprise de se voir refuser l'entrée à la terrasse car il aurait fallu «réserver à l'avance» - l'on se demande bien sur quelle plate-forme ! - cet espace qui n'est «pas privatisé» mais qui en avait tous les aspects.
Soulignons que l'adjoint au Tourisme Richard Tardits nous donne le récit d'une jauge à respecter pour que la terrasse puisse accueillir un nombre prédéterminé de personnes de sorte que ces dernières ne soient pas mises en danger. Il aurait suffi d'indiquer, à l'entrée, que les premiers arrivés auraient accès à la terrasse dans la limite autorisée de la jauge. Et puis c'est tout.
Mais madame Arosteguy a une autre version de l'histoire et tente de se justifier en indiquant que «Beaucoup de Biarrots, non c'était du clientélisme. En fait on invitait les gens qu'on voulait pour leur faire plaisir et ça nous faisait plaisir de leur faire plaisir. Nous n'avons pas continué cette tradition que je trouvais assez opaque. Alors oui évidemment ça fait toujours plaisir quand on est invité aux frais de la municipalité pour regarder le feu d'artifice.».
Mais c'est merveilleux ! Voilà la maire de Biarritz chantre du comportement égalitaire entre tous les Biarrots ! Pas de privilégiés, pas d'arrangements avec le Ciel, pas de copinage, pas de «happy few».
Si vous êtes toujours assis sur votre fauteuil et n'avez pas roulé à terre tant vous riez, nous laissons madame Arosteguy continuer : «C'est dans un souci de traitement égalitaire pour tout le monde que le maire, les conseillers municipaux et quelques happy few regardent le feu d'artifice ni depuis l'Hôtel du Palais comme ça a été à un moment donné une certaine tradition, on se faisait inviter quand on était maire.».
Ce tacle à l'adresse cette fois-ci des maires du Pays basque - ils apprécieront - présents à l'Hôtel du Palais a un intérêt. La parabole de la paille et de la poutre prend tout son sens quand on sait que Madame Arosteguy ne rate pas, comme beaucoup de locaux, une édition de l'ouverture des fêtes de Bayonne. À ceci près que non pas en bas, comme nous tous, avec la plèbe, mais au balcon de l'Hôtel de Ville, avec son homologue bayonnais, le roi Léon et la célébrité choisie par la ville pour lancer les clés !
Alors, alors ? De quoi s'agit-il dans ce cas-ci ?
Où est la pudeur de rosière de la maire Arosteguy ? Où est la cohérence dans tout ça ?
La remarque pertinente de monsieur Carrère a ce mérite de dévoiler aux Biarrots qui pouvaient l'ignorer qu'«avant» - tiens, voilà que l'on s'exprime comme la maire ! - pour tous les 15 août, les associations biarrotes étaient conviées à passer un moment sur la terrasse. Ce petit geste de la mairie en faveur des bénévoles qui animent généreusement et inlassablement à longueur d'année les associations était ressenti par eux comme un geste de reconnaissance qui ne coûtait pas cher et faisait plaisir.
Mais voyez-vous ce geste a été perçu par Mme Arosteguy comme une réunion de privilégiés, oui les «happy few», vous savez...
Par contre, que des agapes préparés par un traiteur d'exception soit servi, en mairie, à des «happy few», des soutiens et quelques amis de la maire le jour du 14 juillet, cela ne lui pose aucun problème. Journée républicaine et symbolique s'il en est, quel message d'éthique et de cohérence cela transmet-il auprès de nous tous citoyens ?
Nous attendons de voir quel sera le joli cocktail concocté par la citoyenne Arosteguy, dans la Maison du Peuple, le 4 août prochain pour célébrer l'abolition des privilèges.