DU RISQUE TEMPORAIRE AU RISQUE PERMANENT

Nous vivons une triste époque. Celle où le périmètre des édifices religieux est aujourd'hui dans le radar des forces de sécurité intérieures qui font des tournées régulières pour s'assurer du respect et de l'intégrité de ces sites.

Nous nous intéressons ce jour à deux risques : celui du terrorisme et celui du péril imminent ayant trait à un bâtiment. 

Dans le premier risque - permanent -, nous parlerons de la synagogue de Biarritz se trouvant rue Pellot. Bien que tous les autres édifices soient à égal danger face au terrorisme - les multiples incidents survenus en France le prouvent - , cette bâtisse - de style romano-byzantin - qui est ouverte de temps à autre aux fidèles, ne fait pourtant pas l'objet d'une attention particulière sauf celui d'un coupable enlaidissement.


Mais face aux risques, la municipalité a choisi, depuis de nombreuses années, de retirer le stationnement se trouvant à proximité directe du lieu de culte, actant par là une menace pesante et réelle.

Hélas, ce risque n'ira pas en diminuant et le mélange à la fois de l'obscurantisme et de la haine faisant un cocktail des plus nocifs, il serait judicieux de songer à créer un aménagement en harmonie avec - en premier lieu - la synagogue et - en deuxième lieu - le paysage architectural exceptionnel, à deux pas du Palais, de l'église orthodoxe et de la chapelle impériale. Ce qui n'est pas le cas actuellement !

En surcharge d'anciens marquages au sol ont été placés des plots en plastique que le temps a bien amochis. Le paysage actuel offert aux yeux de tous ne respecte ni Biarritz, ni les fidèles, ni les riverains, ni les commerçants, ni les touristes. Cette laideur est choquante alors qu'un autre aménagement pérenne, dont on sait que le coût serait limité, aurait dû être envisagé. 

Dans le deuxième cas touchant au risque - celui-ci temporaire - nous évoquerons la mise en péril de l'église Sainte-Eugénie dont la fermeture en mars 2023 a contraint la municipalité à sécuriser les abords. Mesure de précaution indispensable pour un site pouvant réunir des centaines de personnes lors de cérémonies religieuses et de concerts.

Puis, en novembre 2023, sans surprise, le couperet tombe. Impossible d'en autoriser l'ouverture au public jusqu'à, au moins, 2025, car les études effectuées sur l'édifice doivent être réalisées sur le temps long pour en tirer des conclusions fiables.

 

Ainsi, depuis des mois et des mois une affligeante suite de barrières métalliques cerne ce lieu de culte. Alors même qu'il était impensable d'envisager une réouverture du site avant plus d'un an, aucune installation respectueuse du site religieux et de l'environnement naturel n'a été envisagée par la maire et les adjoints concernés !

D'autant que si ces immondes barrières ont pour fonction d'empêcher que des promeneurs enfreignent la zone de sécurité, leur efficacité est plus que contestable. Mieux aurait-il valu de hautes palissades de bois, qui auraient été rentabilisées par la durée de la fermeture et auraient pu, par la suite, être réemployées sur d'autres sites en travaux. Ces palissades auraient pu être des supports explicatifs à l'intention des visiteurs pour leur conter l'histoire de l'église, de ses vitraux, y compris des raisons de sa fermeture avec une information sur les études qui y sont menées.

Au lieu de cela, nous devons subir la laideur qui nous est imposée.

En ces deux points de Biarritz - la synagogue et l'église Sainte-Eugénie - la laideur a été envisagée comme un choix dans un premier temps et une fatalité dans un deuxième temps.

Si le choix de la laideur, par la municipalité, l'emporte toujours sur celui de l'esthétique, vous êtes nombreux à nous dire ne plus supporter cette pollution visuelle, encore moins s'agissant de monuments biarrots.

Nous vous comprenons et adhérons à la théorie selon laquelle le Beau doit toujours gagner face au Laid, d'autant plus lorsqu'il aboutit au même coût pour le contribuable.

La maire de Biarritz avait lancé la campagne de communication «Je respecte Biarritz» pour nous engager nous tous à honorer l'espace public, les espaces naturels et la population.

Les Biarrots attendent que la ville mette à exécution son slogan en se l'appliquant à elle-même.

Posts les plus consultés de ce blog

LES NOUVEAUX BANCS PUBLICS DANS NOTRE VILLE : L'APOTHÉOSE DU MAUVAIS GOÛT 

ABSENCE DE LA PELOTE AUX JEUX OLYMPIQUES : FALTA !

LA THÈSE DE LA PRIME AU SORTANT ?