SOEUR ANNE, NE VOIS-TU RIEN VENIR ?
Dans notre landernau biarrot, s'est chuchoté lors de la période estivale, qu'à la rentrée où nous sommes maintenant, cinq ou six élus de la majorité de la maire Arosteguy quitteraient le navire.
En effet, sur fond d'un fort mécontentement partagé par ces prétendus frondeurs, l'idée d'être entraînés dans la chute de celle qu'ils ont accompagnée lors des précédentes municipales, leur serait soudainement apparue comme une réalité, à absolument éviter. Au point que naguère tête de liste, Maider Arosteguy est devenue tête de turc.
Ces supposés dissidents reprocheraient à l'édile de les tenir à l'écart des décisions, reconnaissant en même temps que de toutes manières il n'ont pas droit au chapitre et que leur avis n'est jamais pris en considération.
Si Madame Arosteguy agit avec ses adjoints dans un style qui paraît à certains d'entre eux peu démocratique voire insupportable, pourquoi en effet se maintiennent-ils dans leur mission ?
Car ainsi que le déclarait en son temps Léon Gambetta : «il faut se soumettre ou se démettre» !
À moins qu'ils préfèrent s'aligner sur le général Mac-Mahon : «j'y suis, j'y reste». D'autant que sans nous laisser glisser dans de basses considérations pécuniaires, rappelons-nous tout de même que ces adjoints perçoivent un salaire en échange de... eh bien, en fait, de leur voix conforme à la volonté de la maire.
Ce qui est surprenant, c'est que nos démissionnaires virtuels sont tous sans contrainte financière qui pourrait expliquer leur maintien. Tous auraient les moyens de leur courage. Tous peuvent s'émanciper de la tutelle de la maire et retrouver leur respectabilité.
Car nous les avons vus voter de manière aveugle et inouïe pour la vente de la Villa Fal - aliénant à jamais ce bien patrimonial dont auraient pu jouir des générations futures de Biarrots -, la vente des anciens locaux de la Police municipale qui auraient dû revenir aux séniors chassés de l'Âge d'Or, la vente du cinéma Le Royal, tout ce qui précède ayant été cédés pour des bouchées de pain.
D'aucuns voient dans la rébellion - sourde, car nous n'en avons pas encore vu les effets - de ces insoumis, le projet de se recycler, lors de la prochaine consultation pour les municipales, dans une liste conduite par un ou une autre candidate que Madame Arosteguy.
Mais que n'ont-ils attendu ? Pensent-ils que les Biarrots seront à ce point amnésiques ?
N'ont-ils pas la lucidité qu'ils porteront définitivement la responsabilité complice d'avoir laissé faire ?
N'ont-ils pas conscience qu'ils seront persona non grata, tant pour les constructeurs que pour les membres d'une future liste ?
Qu'il est décevant de constater que rien, jusqu'alors, n'est jamais venu ébranler l'assujettissement de ces personnes.
Il existe tout de même une différence entre discipline et soumission, entre loyauté et servitude, entre fidélité et servilité. L'obéissance sans aucun esprit critique confine à la subordination qui peut être perçue comme une indignité.
Reste que comme Soeur Anne nous ne voyons rien venir...
Bien que se déclarant opposés à la gestion municipale, nos sécessionnistes semblent avoir du mal à s'affranchir du joug du pouvoir en place. L'honneur c'est vrai, ça a un prix !