LA SMART CITY, PAS SI INTELLIGENTE À BIARRITZ

Aujourd'hui, dès que l'on se pose une question à laquelle nous n'avons pas de réponse, notre réflexe est de nous tourner vers notre ordinateur ou notre smartphone.

Un service, un numéro, une information, tout se trouve sur Google mais crée aussi parfois une frustration de n'avoir pas la possibilité d'obtenir une réponse d'un être humain.

La Ville n'échappe pas à cette informatisation des données et il est vrai que cela peut faciliter bien des démarches administratives ou de loisirs, telles que déposer un permis de construire en ligne, consulter en direct les webcams des plages, accéder à la billetterie de spectacles, et tant d'autres éventualités.

Ce dispositif, inventé par nos amis anglo-saxons, a été désigné par le terme «smart city» converti chez nous littéralement en «ville intelligente» ou bien en «ville connectée» ou encore «ville numérique».

Pendant longtemps, on a parlé de «la ville de demain». Demain est déjà aujourd'hui et il faut vivre avec son temps.

La ville de Biarritz a su prendre le virage et s'adapter à notre époque en proposant un ensemble de services en ligne. Enfin pas tout à fait.

Un ami geek de Sauvegarder Biarritz a fait le test du visiteur lambda sur l'application «Biarritz». Il nous a fait part d'un certain nombre d'observations dont nous vous livrons quelques exemples :

-dans la rubrique «se déplacer», impossible de faire fonctionner correctement l'onglet «Tram & Bus». Quand la page s'ouvre enfin après plusieurs essais, l'affichage saute en permanence. Peine perdue.

-dans la rubrique «navette gratuite», c'est encore mieux : un message d'erreur s'affiche. Quand on songe que l'on a de cesse d'encourager les habitants à privilégier le transport en commun...

-dans la rubrique «mobilité douce» (comprendre vélo), se trouve «itinéraires vélo». Faut-il comprendre que les autres rues ne sont pas empruntables à vélo ? Quand on connaît le peu de praticité de ces voies-vélos, peut-on vraiment parler d'«itinéraires vélo» ? Tout ceci n'est pas bien sérieux.

-et que dire de l'onglet «Arceaux / Parking vélo» dont le plan n'est pas consultable - car impossible à zoomer - sur smartphone ?

-qu'en est-il de l'onglet «vélo libre service» ? Le lien de téléchargement «Play Store» pour appareils Android de l'application «Pony» ne marche pas. Bon. On commence à en prendre l'habitude.

Pas de bus, pas de navette, pas de vélo. Si vous ne voulez pas prendre de voiture, il vous reste d'y aller à pinces.

-dans la rubrique «stationnement», un onglet fort judicieux intitulé «parking souterrain - places disponibles» s'y trouve. Mais encore une fois, ça ne marche pas ! Vous devrez donc vous embourber dans un trafic dense pour rien.

-vous cherchez à localiser un emplacement PMR, là encore le plan est impossible à zoomer et dé-zoomer...

Nous pourrions continuer cette énumération encore longtemps si nous ne craignions qu'elle ne soit trop fastidieuse.

Alors que Sauvegarder Biarritz pensait pouvoir enfin féliciter la majorité pour une avancée technologique appliquée à notre ville, force est de constater qu'elle n'est encore une fois pas à la hauteur. Comment l'expliquer ?

Mais le plus ennuyeux reste à venir. Puisque nous avons compris que le sort des Biarrots n'intéresse pas la maire Arosteguy, tentons de l'intéresser en parlant de ceux venus d'ailleurs : les touristes. Dans une station balnéaire telle que Biarritz, est-ce envisageable de ne pas proposer dans l'espace public un accès gratuit et illimité à internet ? À l'heure du télétravail où bien des personnes se trouvant en villégiature à Biarritz restent tout de même contraintes de rester en lien avec leur activité professionnelle, internet est essentiel.

Hormis des bars d'hôtels, peu de lieux à Biarritz proposent un accès internet et la ville se doit donc d'offrir ce service indispensable. Car s'il est vrai que la ville communique sur ce service qui, selon elle, serait déjà existant, qu'en est-il réellement sur le terrain ?

Square d'Ixelles, Grande Plage, Halles, Côte des Basques, Plage du Port Vieux, sont quelques-uns des lieux dont la ville se vante d'être en zones accessibles au WiFi gratuit. Nous les avons testés maintes et maintes fois, cela ne fonctionne pas.

Il en va ainsi de bien des dispositifs prétendument déjà mis en œuvre dixit la maire, tels le service «Allo Madame le maire» qui n'agit pas sérieusement sur le terrain, les ridicules «chuteurs» inefficaces pour assurer la tranquillité publique et l'accessibilité aux PMR dans notre ville.

Il ne suffit pas de toujours, toujours communiquer. Il convient aussi d'agir, de remettre l'ouvrage sur le métier et de s'assurer être à la pointe de la technologie pour offrir un service exemplaire aux Biarrots et à nos visiteurs.

Dans les années 80, Biarritz a su se placer en «ville expérimentale» et développer la recherche en fibres optiques.

Il est regrettable, aujourd'hui, de ne pas poursuivre la voie de l'innovation dans l'IA et son application à notre cité.

De smart city, Biarritz se trouverait donc davantage dans la dumb city.

La ville intelligente devra encore attendre plusieurs mois pour que Biarritz fasse la transition vers le monde moderne et davantage d'intelligence.

Posts les plus consultés de ce blog

LES NOUVEAUX BANCS PUBLICS DANS NOTRE VILLE : L'APOTHÉOSE DU MAUVAIS GOÛT 

ABSENCE DE LA PELOTE AUX JEUX OLYMPIQUES : FALTA !

LA THÈSE DE LA PRIME AU SORTANT ?