CENSURE D'UNE ÉLUE BIARROTE

Il nous est tous parvenu le récit de tristes dictatures où toute forme d'expression qui ne répond pas à la doxa se retrouve aussitôt censurée. Ces pays restent encore, en 2024, trop nombreux, où un peuple oppressé ne peut librement énoncer un avis sans être inquiété par un retour de bâton.

Dans ce conformisme de la pensée, pratiqué par ceux qui sont assujettis à un ou une chef/fe - car la fraction féminine n'échappe malheureusement pas à cette dérive -, impossible d'ouvrir un débat, d'instiller un avis différent, sinon l'étiquette de «faiseur de rébellion» est rapidement décernée.

Qu'en est-il de la liberté d'expression sur nos terres biarrotes ?

Pour la plupart, les Biarrots reçoivent dans leur boîte aux lettres le bulletin municipal «Biarritz Magazine».

Ce support, naguère si agréable à lire, est aujourd'hui une espèce de Pravda, ridicule dans son récit idéalisé, digne de l'univers des Bisounours. Grosbisou en page 2 suit Groscopain en page 7 qui suit Groschéri en page 10... Il y a du niveau, faut suivre.

Dans ce Biarritz rêvé, tout fonctionne, tout le monde est content et les habitants sont les plus heureux des citoyens.

Si nous n'avions pas de doute quant à leur capacité d'assimilation intellectuelle, nous pourrions croire que la maire et les élus de la majorité ont lu «L'Art d'avoir toujours raison» d'Arthur Schopenhauer, tant ils manient à merveille la stratégie de la dialectique éristique.

C'est sans doute pour cette raison que beaucoup de lecteurs nous confient démarrer leur lecture à la manière des Hébreux : par la fin. Car en toute fin de revue se trouve - vous l'aurez compris - l'espace dévolu aux conseillers municipaux de l'opposition.

À lire ces tout petits encarts, cela équivaut à un os sans viande jeté à un chien. 2500 signes (espaces compris) d'expression, pour une parution bimestrielle, c'est plus que chiche, c'est mesquin. Mais c'est déjà trop pour la directrice de la rédaction qui n'est autre que... la maire Arosteguy.

C'est ainsi que la conseillère municipale d'opposition Corine Martineau - souvent la cible de l'ire de la majorité car d'une efficacité redoutable - a été censurée pour des motifs plus que vaseux, dans le Biarritz Magazine de juillet/août 2024.

Vous trouverez d'ailleurs joint à ce post le texte censuré de Madame Martineau, lequel devait figurer en 1ère partie de l'article prévu, la 2ème partie étant écrite par le conseiller municipal d'opposition Jean-Baptiste Dussaussois-Larralde. Si cette deuxième partie a bien été publiée, la première a minablement été interdite par la maire.

 

La raison ? Monsieur George-Philip Chartier, compagnon de Madame Arosteguy, y est cité.

Et pourquoi est-il cité par Madame Martineau ?

Car ce monsieur - espèce de prince consort - s'invite constamment dans le débat public en ayant un avis sur à peu près tout et tout le monde. Son support de prédilection - les réseaux sociaux - sont, pour lui, un terrain de jeu formidable où, de manière vulgaire, il décapite, tourne en dérision et diffame à tour de bras. Est-ce dû à une frustration d'être relégué à un rôle de potiche ? En tous cas, pour cet individu, pas de discrétion ni de réserve.

A-t-on jamais vu les épouses des maires précédents intervenir publiquement pour faire part aux Biarrots de leurs opinions sur telle personne ou tel projet ? Soyons sérieux !

 

Pour signifier son veto, fort courageusement la maire Arosteguy - directrice de la rédaction du bulletin municipal, nous nous répétons - enverra au charbon le rédacteur en chef Frédéric Filali pour faire valoir le «caractère manifestement outrageant, diffamatoire ou injurieux» du contenu et donc de sa non-publication.

Il ne reste plus à Corine Martineau que trois options :

1) se soumettre à cette scandaleuse accusation et entièrement réécrire son texte,

2) aménager différemment son texte sans retirer la partie litigieuse,

3) refuser la censure et ne pas envoyer de nouveau texte.

Connaissant le courage et la pugnacité de cette dernière, c'est bien évidemment la deuxième option que l'élue retient.

Mais voilà que le hasard du calendrier fait coïncider cet incident et la tenue du conseil municipal du 24 juin ! Corine Martineau prend donc la parole en conseil pour dénoncer cette entorse à la liberté d'expression et récite in extenso le texte censuré.

Crime de lèse-majesté ! En signe de faiblesse et sans aucun respect envers l’élue Martineau qui est en train de s'exprimer, la maire se lève et quitte la salle, suivie par plusieurs serviles élus de la majorité. Ce lâche comportement ne salit que ses initiateurs mais pas sa victime.

Étonnant cette susceptibilité à géométrie variable de Madame Arosteguy qui manie l'insulte publique, en usant de mensonges, en conseil municipal mais, en revanche, ne supporte pas d'entendre les quatre vérités dans ce même conseil. Une procédure initiée par une personnalité biarrote est pendante devant la Justice.

Moralité de cette histoire ? Une élue - Corine Martineau - dénonce la conduite inacceptable du couple Chartier/Arosteguy et se retrouve diffamée publiquement en conseil municipal par la maire et simultanément sur les réseaux sociaux par le compagnon de cette dernière.

Nous comprenons mieux la question posée par Madame Martineau à la maire : «Qui est le maire ? C'est lui (George-Philip Chartier) ou c'est vous (Arosteguy) ?».

Alors, qu'en dites-vous ?

 

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