«IRATY... BOISE» TOUT !
Depuis le début de l'année, nous avons pu remarquer que des grandes manœuvres s'opéraient sur les aires de stationnement de part et d'autre de la halle d'Iraty. Et lorsque ce genre de remue-ménage intervient dans notre ville, une inquiétude nous envahit car «chat échaudé craint l'eau froide».
En effet, si de temps à autre nous aimerions pouvoir distribuer quelques bons points à notre municipalité, les occasions ne se présentent guère.
Et une fois encore, nous ne pouvons que nous émouvoir face à la défiguration du site, après avoir assisté à l'arrachage d'arbres. Depuis lors, l'annonce du projet - l'installation de panneaux photovoltaïques - n'a pas été de nature à nous réjouir, même si nul ne peut contester le principe de fabrication d'une énergie solaire.
Pourtant, les services de communication de la ville, dont la presse locale semble relayer les propos, nous prennent par la main pour nous dire ce que nous devons en penser. Tout d'abord la formulation : «L'entreprise Enoé effectue des travaux pour équiper d'ombrières le parking de la halle d'Iraty (...) sans que la ville ne débourse un seul centime». Ainsi, nous sommes mentalement guidés : nous aurons de l'ombre offerte... par un mécène ? Puis à la lecture de l'article nous sommes amenés à comprendre qu'une telle initiative nous sera d'autant plus bénéfique car des bornes électriques seront également mises en place et que tout cela ne nous coûtera rien.
En premier lieu, permettez-nous de pointer la LAIDEUR du spectacle de ces supports métalliques surmontés de panneaux photovoltaïques. C'est plus de 7.500 qui viendront gâcher ce secteur de Biarritz très emprunté, non pas sur «le» mais sur «les» parkings de la halle.
Quant aux arbres existants, ils ont été déracinés, mais déplacés d'un parking à l'autre, nous dit-on afin de nous rassurer. Si bien qu'en plus d'être à notre avantage, nous sommes amenés à considérer que l'opération Enoé se déroule de manière éco-responsable, alors que les conséquences d'une telle transplantation restent à voir. Nous en reparlerons...
Pour se revendiquer respectueuse de l'environnement, plutôt que de permettre un tel dispositif immonde, n'eût-il pas été préférable que la ville plante tous azimuts, afin d'apporter de l'ombre aux véhicules stationnés ? D'autant qu'à proximité d'un axe ultra pollué par le trafic routier (la RD 810, ex Nationale 10), des arbres auraient été salutaires car ils ont pour vertu de rendre l'air plus respirable en réduisant la matière particulaire. Comme chacun sait, ils génèrent de l’oxygène par la photosynthèse, captent du CO2 pendant leur croissance et fixent de nombreux polluants atmosphériques.
Des études scientifiques concluent que les arbres en ville absorberaient la moitié des particules les plus fines, considérées parmi les plus nocives pour nos poumons. De plus, dans le contexte de dérèglement climatique auquel nous sommes exposés, les arbres devraient être préférés à toute autre alternative. En période de canicule, les surfaces dites imperméabilisées tels les sols bitumés des parkings, concentrent la chaleur et la présence d'arbres permet d’absorber une partie de cette chaleur et de rendre les températures de la ville plus supportables.
En bref, un arbre c'est noble et beau et il est notre meilleur allié pour la sauvegarde de notre santé.
Revenons à la com' de la ville qui veut nous influencer afin que soit saluée l'efficacité de son administration car les cordons de la bourse municipale ne seront pas déliés pour cette opération !
Là, il faut avouer que la ficelle est grosse pour nous entortiller dans une démonstration selon laquelle nos élus seraient des as de la négociation. En réalité, la bonne affaire semble surtout être pour la société Enoé qui, sur notre espace public, a installé «à ses frais» les panneaux photovoltaïques afin qu'elle vende l'électricité produite à EDF.
En outre, cette entreprise, dont nous avons tout de même compris qu'elle n'agissait pas par philanthropie, a lancé un financement participatif.
Si bien que des questions, dont les réponses pourraient fâcher, n'ont pas été posées :
-Le montant du droit d'entrée, s'il en existe un pour exploiter le site ?
-Le montant de la redevance annuelle, s'il en existe une ?
-La durée de l'aliénation de notre espace public ?
-Le délai d'amortissement d'un tel investissement pour la société Enoé, sachant que la rentabilité d'un tel aménagement correspondrait à la consommation électrique de 800 foyers ?
-Les conditions de l'usage des bornes électriques ; gratuites ou payantes et à quel tarif ?
-L'étanchéité du toit de la halle d'Iraty sera traité par la société Enoé ; doit-on comprendre qu'il sera aussi investi par d'autres panneaux photovoltaïques ou restera-t-il végétalisé ?
-Est-il vertueux qu'une société privée propose un actionnariat pour financer une opération sur le domaine public ?
Sous le sceau d'une démarche noble et supposée d'intérêt général, nous craignons, à la suite d'une dilapidation successive de notre patrimoine biarrot, d'être malheureusement les témoins impuissants d'une nouvelle transaction commerciale de notre municipalité.