IL FLOTTE, MANQUE DE POT, COMME UN AIR DE POTICHE SUR BIARRITZ...
Nous nous croyons dans une fable : Perrette et les pots très laids.
Décidément. Ces pots ont la cote sur notre Côte. Côté ville, ça dépote pour la disposition des pots.
Au sortir des longs mois de travaux à l'Hôtel du Palais, d'aucuns pouvaient imaginer qu'un ruissellement de Beau et de Neuf viendrait se poser sur ce qui constitue l'entrée de la demeure impériale. Que nenni.
Nous l'avons déjà dit : la ferronnerie servant de clôture à notre majestueux Palace est rouillée jusqu'au trognon. Seul le portail de façade a été retouché. C'est un peu comme si, en faisant le ménage chez vous, vous cachiez la poussière sous le tapis.
Comme cela ne suffisait pas, juste en face de l'entrée un terre-plein a été conçu sur la chaussée pour mieux canaliser la circulation routière. Jusque-là, tout va pour le mieux. Mais imaginez-vous que depuis sa création ce terre-plein comporte une curiosité : l'espace est ceint de bordures en béton mais est vide en son centre. À l'époque nous pouvions penser que la synchronisation des travaux n'étant pas aisée, il suffisait de patienter quelques semaines jusqu'à l'arrivée d'une décoration végétale ou artistique. Une sculpture de Derbré ? De grâce pas une Zigor. Oui, nous sommes d'impénitents innocents.
C'est ainsi que la ville a tout d'abord posé trois vilains pots en plastique (des premiers prix au supermarché ?) dans l'espace laissé vide, puis un panneau de signalisation a été installé à la place d'un pot. De trois pots, il n'en reste désormais que deux. Vous suivez toujours ? Ils finiront pas avoir notre pot, euh pardon, notre peau.
Ne pensant toujours pas à mal, nous patientons et espérons qu'il s'agit peut-être d'une mise en scène pour annoncer la pose prochaine d'un pot du renommé artiste français Jean-Pierre Raynaud. Le musée Beaubourg n'accueille-t-il pas, en permanence, cette œuvre - «Le Pot Doré» - devenue emblématique ? Pourquoi pas Biarritz ? Ayons de l'ambition pour notre ville !
Les mois passent et nos tristes pots gris ne bougent plus. Ahhhh, l'installation que nous pensions provisoire est donc permanente ! Le pot aux roses est découvert.
C'est du plus bel effet. En parfait accord avec le périmètre classé Bâtiment de France. Adieu fenêtres PVC et volets roulants non-autorisés dans le secteur, bonjour pots en plastique autorisés puisque placés par la ville !
Le dispositif «Site Patrimoine Remarquable» venu en remplacement de l'«AVAP» (l'Aire de mise en Valeur de l'Architecture et du Patrimoine) qui vient en renfort du PLU (Plan Local d'Urbanisme) et des «Bâtiments de France» peut se satisfaire de cette implantation judicieuse ! C'est du meilleur goût et en parfaite adéquation avec l'environnement architectural...
Il ne nous reste plus à espérer que les clients de l'hôtel arrivent en taxi les yeux bandés pour s'éviter la vision de ce paysage de rouille et de plastique, peu conforme à l'univers Second Empire vanté sur la com' de l'hôtel et de l'office de tourisme.
L'hôtel de ville, lui, reste sourd comme un pot, à la volonté d'esthétiser Biarritz.