TAISEZ-VOUS ! JE VOUS DEMANDE DE VOUS ARRÊTER !

Tous les habitants de Biarritz reçoivent ou sont censés recevoir le bulletin municipal «Biarritz Magazine» dans leur boîte aux lettres. D'autres préfèrent au support papier sa consultation sur écran numérique. À chacun son style.

À en croire le récit de nombre d'entre vous, la lecture que vous en faites commence, de manière non conventionnelle, par la fin, pour démarrer par les textes des conseillers municipaux d'opposition. Là aussi, à chacun son style !

Les thèmes ouverts par ces élus minoritaires ont pour intérêt d'informer les habitants et de les positionner en tant qu'opinions de la population biarrote. Même si l'on peut retrouver chez certains d'entre eux des sujets de prédilection, force est de constater que toutes les préoccupations de nos concitoyens sont ici évoquées.

Nous vient à l'esprit un mauvais signe envoyé par la nouvelle municipalité qui laisse présager de son peu de respect pour les huit élus qui représentent tout de même 49,76% (5.024 voix) face à la maire qui totalise 50,22 % (5.069 voix). Cette expression très minoritaire des électeurs, dans une ville qui compte plus de 25.000 habitants, interroge et engage donc la majorité en place à une certaine modestie.

Souvenons-nous que dès le début de son installation, la maire, pourtant elle-même dans l'opposition lors du mandat 2014-2020 et donc a priori consciente du peu d'espace réservé à celle-ci, n'avait rien trouvé de mieux que d'astreindre à seulement 1.000 signes - espaces compris - chaque groupe d'opposition qui jusqu'alors disposait de 2.500 signes.

Dans un esprit d'apaisement et pour entamer une bonne relation entre l'équipe de la majorité et les conseillers d'opposition, ces derniers ont d'abord cherché à engager un dialogue avec la maire afin d'obtenir à l'amiable un meilleur équilibre d'expression. Peine perdue !

Face à cette intransigeance, Patrick Destizon saisit le Préfet en s'appuyant sur la décision de la cour d'appel administrative de Versailles du 8 mars 2007 qui stipule que pour la publication d'un bulletin municipal d'environ 30 pages, l'espace réservé à l'opposition est de 1.600 signes, obligeant la maire à fléchir.

La maire et sa majorité, prises au piège de cette jurisprudence, n'auront en effet d'autre issue que d'accorder quelques misérables signes supplémentaires à l'opposition.

Le Biarritz Magazine oscille entre 40 et 56 pages dans lesquelles la maire et ses adjoints s'étalent aisément pour revendiquer leur supposé bilan (!) et les conseillers municipaux d'opposition disposent dorénavant de 2.500 signes pour s'exprimer dans une étroite colonne.

Nous vous laissons juge de ce fair-play.

 

Cet incident allait marquer définitivement de son sceau l'arbitraire et le jusqu'au-boutisme de la maire qui dénie, à une certaine fraction de la population, une forme d'existence démocratique.

N'ayant pu passer par ce coup de force-là, il fallait que la maire et les communicants travaillant à son service trouvent un moyen détourné pour réduire l'expression de ces élus qui portent à la connaissance des Biarrots des sujets qui leur tiennent tant à cœur !

En janvier 2023, le Biarritz Magazine change de périodicité et passe donc de mensuel à bimestriel. Il fallait y penser, ils l'ont fait.

Ainsi, ce support qui a pour mission initiale d'informer, d'instruire et d'aider le citoyen, n'est désormais disponible qu'une fois tous les deux mois sous couvert d'une politique écologique. Cette argutie en greenwashing ne tient pas debout car, dans le même temps, la ville imprime et distribue quantité de tracts et de feuillets au mépris de cette notion verte.

Décidément, à Biarritz les débuts d'année ne sont pas signes d'ouverture : en janvier 2024, les Biarrots découvrent un Biarritz Magazine qui a subi une modification de maquette, par choix de la municipalité qui cherche à laisser sa trace au travers du dérisoire.

En d'autres temps, l'équipe municipale construisait une médiathèque et créait un nouveau parking, aujourd'hui elle modifie la mise en page du magazine municipal. Question de priorité ou de vision et d'ambition politiques.

Ce remaniement fait, à l'habitude les mauvais choix se révèlent et le lecteur se voit désormais contraint de se munir d'une loupe pour tenter de déchiffrer les pattes de mouche tenant lieu de tribune aux élus de l'opposition. Alors même que nous le savons tous, une grande partie des fidèles lecteurs du magazine municipal sont bien au-dessus de l'âge moyen, la majorité en réduit le format et modifie la typo des seules pages dévolues à l'opposition.

Les deux élus délégués aux personnes âgées, au handicap et à l'inclusion n'ont pas trouvé à redire sur ce qui paraît une évidence de bon sens à l'égard de ceux dont ils sont censés améliorer le quotidien.

Nous relevons aussi que les textes des élus Guillaume Barucq, Patrick Destizon, Lysiann Brao, Brice Morin, Nathalie Motsch, Sébastien Carrère et Jean-Baptiste Dussaussois-Larralde, qui étaient jusqu'à présent dans une colonne lisible et détachée de leur collègue de page, sont dorénavant sur deux colonnes, de sorte que le lecteur comprend mal où se situent le début et la fin du texte et à qui appartient la tribune.

En ce qui concerne l'élue Corine Martineau, nous constatons depuis 2020 que son texte est systématiquement coupé en deux demi-colonnes, la plaçant dans une inégalité par rapport aux autres expressions écrites. Comment expliquer cette iniquité ?

La page où cette dernière et Jean-Baptiste Dussaussois-Larralde s'expriment contient aussi, toujours depuis 2020, un large encadré servant d'annuaire, ce qui ne respecte pas l'égalité entre élus.

La (très) petite photographie de 1,2 cm qui était placée en fin de texte au côté du signataire, a tout bonnement disparu pour ainsi dépersonnaliser chaque élu d'opposition.

Les élus de la majorité, et au premier chef la maire, utilisent pourtant abondamment leur image dans ce support...

Ces indignes mesquineries pourraient prêter à rire si elles ne procédaient pas d'une méthode antidémocratique maintenant déjouée.

D'autant que ce n'est pas fini, le plus tordu reste à venir ! La ville de Biarritz sort à grand fracas un nouveau magazine sous le nom de «Imagine Biarritz» et qui porte en couverture la mention «avril-mai 2024» ; nous comprenons donc qu'une version-bis du bulletin municipal vient de voir le jour. Petit détail qui a son importance : ce périodique n'étant pas officiellement un support de la vie municipale, il échappe de fait à l'expression démocratique de l'opposition présente en conseil municipal.

Ainsi, en feuilletant ce récit idéalisé digne d'un conte de fées pour enfant de cinq ans, les Biarrots découvrent une ville qu'ils ne reconnaissent pas ! Dans ce monde merveilleux, il n'y a pas de problème et surtout, fort opportunément, pas d'opposition !

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