LA FEMME BASQUE de Francisco Leiro
De prime abord, le passant pressé pourrait s'interroger sur la présence, en ce lieu, de cette femme et pourtant...
Elle est là à souffler un moment. Cette femme au caractère que l'on pressent fort et que l'on nous dit basque n'a pas l'air de s'intéresser à nous. Elle s'arrête un instant et relève sa main dans un geste d'étirement pour mieux poursuivre sa tâche. Elle n'a pas le temps de laisser vagabonder son imagination. Son corps robuste nous indique que son travail quotidien est physique. Paysanne, lavandière, maraîchère, poissonnière ou ouvrière ?
Les ondulations présentes au sol participent à l'interprétation que le spectateur peut donner à l'œuvre.
L'artiste espagnol Francisco Leiro (1957) entrouvre la porte de notre imagination et nous engage à raconter l'histoire que nous voulons. N'est-ce pas aussi, finalement, le sens d'une œuvre d'art ? Créer l'interrogation et susciter l'inventivité.
Enfin, nous ne pouvons oublier que cette sculpture a été offerte à la ville de Biarritz, lors du mandat de Didier Borotra, par le président de la Galerie Marlborough à New York, Pierre Levai. Réfugié à Biarritz avec une partie de sa famille juste avant-guerre, Pierre Levai a souhaité remercier notre ville pour son accueil au travers d'un don pérenne, visible par tous.
À cette époque, le don d'une sculpture était accepté avec joie et reconnaissance par son maire et la majorité municipale. Mais ça, c'était avant...