La BOtitude de la municipalité biarrote

Il n'est pas nécessaire de revenir ici sur la machination de longue haleine entreprise par la maire Arosteguy pour provoquer le départ des Gave-Aldigé aux commandes du rugby professionnel BOPB. Nous avons tous assisté, spectateurs médusés, aux coups-bas de notre édile qui n'a pas toléré que les dirigeants du club, après avoir de leur côté respecté leurs engagements - tant budgétaires que de remontée en Top 14 - lui ont fait part de leur saine colère devant sa reprise de parole de co-financer le centre de formation promis durant la campagne des dernières municipales.

Nous avons pu réaliser jusqu'où pouvait aller, en même temps que le parjure, la vilenie, l'abject, le méprisable. Nous savons les intrigues successives, les manœuvres plus ou moins secrètes et autres conspirations, autant de manigances déloyales qui ne sont pas entendables pour exclure les anciens dirigeants.

Ainsi qu'elle le confie au journal Sud-Ouest du 7 juin 2024, «tout a été organisé pour que le club soit en grande difficulté».

Après avoir eu leur peau, la maire a cru pouvoir placer ses pions. Mais l'expérience qui lui fait manifestement défaut, aurait dû lui inspirer la prudence face aux prétendues bonnes intentions ou volontés de soi-disant repreneurs. Ces derniers se sont dégonflés telle une baudruche et l'inquiétude n'a fait que grandir dans les rangs des supporters.

Prise à son propre piège, notre édile s'est trouvée avec un club de rugby sans tête, et surtout sans financier. Coûte que coûte il lui a fallu trouver une solution afin d'éviter le scandale d'être la maire qui aura tué le club centenaire, champion de France lors de mandature de ses prédécesseurs. Nous n'utilisons volontairement pas le mot de «honte» qui ne fait pas partie du lexique municipal - adjoints de la majorité compris, car ils ont tous laissé faire...

Voilà quelques semaines, la rumeur locale, relayée par la presse, nous a assurés de la relève de ceux qui furent fort irrévérencieusement qualifiés de «hongkongais».

Mais la sagesse populaire et le bon sens ont freiné l'enthousiasme qu'aurait dû provoquer une telle annonce. Chacun, échaudé jusqu'ici, préférant attendre... et voir.

Après quelques mic-mac, certains protagonistes entrant, d'autres sortant et vice-versa, tout était en ordre, renchérissait-on, et le nouveau staff pouvait sereinement affronter l'A2R, le gendarme de la ligue chargé de vérifier les comptes.

Sauf que... à la date prévue, la commission de discipline a considéré que le dossier n'était pas bien ficelé ! Cette appréciation n'est pas anodine car elle induirait la relégation du club et pour la maire de se retrouver à la case départ dans le rôle de la fossoyeuse du club.

Car il est patent que son immixtion dans les affaires du BO aura porté la poisse à nos rouges et blancs. Quand d'autres structures s'offrent un coach mental pour aider les joueurs à travailler sur leur concentration et leur confiance, à Biarritz nous avons eu notre maire comme coach de démoralisation, créant depuis quatre ans un climat d'incertitude sur l'avenir du club et, par ricochet, sur celui des joueurs. Difficile donc d'être performant dans ce contexte. Certains d'entre eux se sont épanchés auprès de nous sur l'inquiétude de leur devenir sportif.

Mais revenons aux dernières news du club qui fait à nouveau état de l'ingérence d'Arosteguy, celle-là même qui raciocinait sous la présidence Gave-Aldigé, arguant que cela n'était pas le rôle d'une ville de se mêler d'un club professionnel privé et encore moins de l'aider pécuniairement, et que d'ailleurs la Cour des Comptes veillait au grain, patin-couffin...

Pour s'inscrire dans le respect des exigences imposées par l'A2R, à la hâte il a fallu préparer une nouvelle copie, cette fois en bonne et due forme. Dans un montage ubuesque, la Ville de Biarritz deviendrait alors le sponsor des sponsors du club, vous suivez ? C'est un nouveau concept : car on nous dit avoir enfin trouvé des repreneurs aux bourses pleines, mais un contrat stipule que la Villa Rose (récemment rénovée à grands frais et d'une valeur d'au moins 2 millions d'euros) a été sortie du Bail Emphytéotique Administratif (BEA) au profit d'une fiducie à laquelle est également octroyée 500.000 euros, le BEA étant lui aussi cédé à cette fiducie.

Alors pas de raisons de s'inquiéter, tente-t-on de nous dire en nous expliquant qu'une fiducie est un contrat par lequel un bien est cédé comme garantie à un créancier, lequel devra le restituer au débiteur lorsque celui-ci aura rempli ses obligations. Mais supposons que le débiteur ne puisse précisément pas honorer ses engagements ? Nonobstant les propos de la maire relayés par la presse locale et qui tendent à minimiser la portée du risque pour la ville de cette «garantie», chacun en a bien saisi le sens dont les synonymes pourraient être gage, caution ou nantissement. Pour le législateur, «La garantie» est l'obligation que la loi ou le contrat impose à celui qui transmet la propriété ou la jouissance d'un bien ou d'une créance, de prendre fait et cause pour celui auquel il a transféré ses droits lorsqu'un tiers vient à contester ceux de ce dernier.

En clair, si intervenait un trou financier du côté des futurs actionnaires-investisseurs-repreneurs-sauveurs, le bien servant de garantie pourrait être récupéré pour éponger les dettes ou payer les créanciers.

De sorte que, fait du prince, dans le schéma proposé Arosteguy fait don de biens immobiliers biarrots à des entreprises commerciales privées, et cela en catimini, sans avoir sollicité l'avis, et encore moins l'accord, du conseil municipal. Drôle de pratique ! On fait passer au vote du conseil municipal une dépense d'une poignée de fifrelins, mais on passe en force pour des biens et des capitaux de plusieurs millions d'euros.

Car par ce contrat mirifique, la mairie se porte garante auprès de l'A2R des 3 millions d'euros requis, à la place desdits actionnaires-investisseurs.

Voilà ce que la maire de Biarritz - laquelle fustigeait toute intrusion d'une municipalité dans la gestion d'un club de rugby pro - est allée défendre à Paris auprès des interlocuteurs de l'A2R, aux frais du contribuable une fois encore, pendant que nos associations sont la langue pendante faute de moyens.

Quand aurons-nous lecture de toutes ces dépenses - voyages, hébergements, restaurations, et autres menus frais - que nous, Biarrots, devons assumer ?

Voilà une administration qui fonctionne à la tête du client, prodigue avec les uns - distribuant sans aucun complexe des largesses au-delà de l'acceptable -, et mesquine avec d'autres.

Voilà des élus de la majorité complices de ce qui précède et de la poursuite de l'aliénation éhontée du patrimoine foncier biarrot.

Interrogée sur ce qu'il adviendra si les repreneurs font long feu - ou pschitt si vous préférez -, la maire déclare qu'il y aurait alors deux cas de figure possible, soit «mettre la clé sous la porte et décider que le rugby professionnel n'a pas vocation à perdurer à Biarritz» ou «vendre le club à des acheteurs qui ont de l'argent». Dommage qu'elle ait gâché la troisième : travailler en harmonie et intelligence avec le tandem Gave-Aldigé, plutôt que de lâcher la proie pour l'ombre.

Reste que les principes d'égalité, de loyauté, de transparence et de démocratie sont encore bafoués dans cette triste affaire.

Bref, tout cela a des relents nauséabonds insupportables.

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