ET LE PREMIER PRIX DE L'ABSENTÉISME EST DÉCERNÉ À...
L'engagement d'un élu au service d'une ville et de ses habitants devrait être entier, fait de passion et d'amour, d'abnégation et de bonne volonté.
Nous disons bien «devrait être».
Force est de constater, à Biarritz, que les heures de mandat consacrées par certains de ces élus à la mission qui leur a été confiée sont plutôt légères. Ça viendrait même après tout le reste (vie professionnelle, famille, sport, yoga, vacances, farniente et on en passe). Dans ce groupe se distingue tout de même un élu par la constance de son absence : Louis Bodin - conseiller municipal subdélégué «aux grands projets environnementaux». Ah, tiens ! Vous l'aurez bien évidemment reconnu car vous êtes nombreux à nous avoir fait part de votre mécontentement qu'un élu puisse se soustraire à ses engagements, sans pour autant être démis de ses responsabilités.
Rappelons-nous qu'en 2011, à Saint-Jean-de-Luz sous le mandat du regretté maire Peyuco Duhart, la conseillère municipale et enfant du pays Laurence Ostolaza, avait démissionné de ses fonctions car son activité journalistique sur France 2 à Paris était peu compatible avec une présence assidue en mairie.
Même cas de figure à Anglet, où sous le maire Robert Villenave la championne de tennis Nathalie Tauziat, présente de manière sporadique en conseil municipal, avait pris en cours de mandat la sage décision de se mettre en retrait de la vie municipale.
Si la présence de ces deux personnalités appréciées du public sur une liste municipale était de bonne augure pour les deux villes précitées, le fait de les placer en position éligible en cas de victoire aux Municipales était difficilement tenable, tant pour elles que pour les habitants.
S'il a souvent été fait allusion à ses absences en conseil municipal, contre toute attente aucune prise de conscience n'a amené Louis Bodin à davantage de régularité de présence ou à se démettre d'une fonction dont il n'avait peut-être pas cerné tous les contours.
Au-delà de constater, à chaque conseil, la poussière qui s'accumule sur le fauteuil de l'intéressé, cet élu n'est pas davantage disponible en mairie ni plus ponctuel à répondre à ses courriers, y compris ceux de ses collègues-élus.
Faudrait-il donc seulement se contenter de son pouvoir de vote accordé à sa belle-mère (Anne Pinatel - adjointe à la Culture) qui siège, elle aussi, en conseil ?
Son auréole de Señor Météo est-elle censée suffire à satisfaire les petits provinciaux que nous sommes ?
Et c'est ainsi qu'en début de chaque conseil, au moment où la maire fait l'appel, les Biarrots visionnant l'assemblée disent à l'unisson «Tiens ne voilà pas Louis Bodin !».
Interpellée encore une fois lors du dernier conseil municipal sur celui qui joue l'Arlésienne depuis plusieurs années, la maire Arosteguy indique aux Biarrots que «Nous l'avons intégré dans cette majorité sachant que sa disponibilité physique ne serait pas optimale». Elle a aussi indiqué qu'«il est bien vivant et en bonne forme.» Vous étiez inquiets ?
Il faut donc comprendre que malgré ses absences programmées, monsieur Bodin a, en parfaite connaissance de cause et de manière assumée, été choisi par la maire, alors même qu'il ne séjourne que très rarement à Biarritz, n'avait aucune intention de modifier son rythme de vie et ne pouvait donc logiquement pas assumer ses fonctions.
Dans une ville comptant plus de 25.000 habitants, ne pouvait-on placer, sur cette liste conduite par Arosteguy, une autre personne résidant à Biarritz (ou tout le moins aux environs), au plus proche de ses administrés et connaissant ainsi les sujets les concernant ? Quel mépris affiché pour les locaux.
L'obsession de la communication, l'attrait superficiel des caméras et des vedettes du moment devaient, avant même l'élection de cette majorité municipale, marquer ce mandat.