TRANQUILLITÉ PUBLIQUE : UNE VILLE EN «CHUT» LIBRE

Les riverains du centre-ville voient poindre, en même temps que les beaux jours, les tapages nocturnes. Car qui peut imaginer, en déambulant dans la journée au cœur de notre ville, que le soir venu des nuisances sonores deviennent le cauchemar des habitants alentour ?

Les établissements recevant du public, tels les bars, cafés, brasseries ou restaurants, doivent respecter des seuils d'intensité sonore. Pourtant, nombreux sont ceux qui s'affranchissent de la loi et ne craignent pas d'imposer aux occupants des appartements voisins de la musique à fort rythme, leur déniant le droit au sommeil.

À Biarritz, la municipalité prévient que les cafetiers qui ne respectent pas un niveau sonore décent à leurs clients peuvent se voir condamner à des amendes allant jusqu'à 450 euros, et une semaine de fermeture de terrasse. Mais ce ne sont pas les clients qu'il faut protéger, car ils peuvent toujours quitter le lieu jugé trop bruyant ! L'enfer c'est pour les habitants du quartier qui, sous leurs fenêtres, ont open bar avec un brouhaha infernal !

Le Quartier des Halles est souvent pointé du doigt, à juste raison puisque ce secteur de la ville s'est mué en mangeoire et abreuvoir en quelques années, au mépris des habitations qui existent depuis presque deux siècles.

Mais que dire de la place Clemenceau, des rues du Helder et Larralde ?

La source de bruit de ces lieux de regroupements nocturnes est imputable à la forte musique émise, mais pas seulement. Le débit de boissons alcoolisées est aussi à l'origine du vacarme. La consommation excessive par certains clients occasionne incontestablement des bruits intempestifs qui affectent la tranquillité du voisinage.

De nombreuses altercations se font entendre, donnant aussi lieu à des bagarres qui, par leur violence, font peur.

Il faut aussi compter sur les fumeurs, interdits dans les lieux dits de «convivialité» depuis une loi de janvier 2008. Ils fument donc hors de l'établissement, participant à leur tour au bruit ambiant.

La rue du Helder, comptant sous les maires précédents des établissements dépourvus de terrasses, a vu arriver l'été, avec la nouvelle municipalité, des tables et des chaises sur la voie de circulation. Cette artère biarrote - comme d'autres dans la ville - n'étant pas large, les immeubles font caisse de résonance !

Il est donc primordial que la municipalité mette enfin en place une vraie politique de lutte contre les nuisances sonores nocturnes.

L'été dernier, l'appareillage de communication de la mairie nous a «vendu» un escadron de chuteurs, instauré dans le cadre de la Charte de la tranquillité nocturne de la ville à la suite des Assises de la tranquillité publique, en mars 2022. Un leurre !

Ni le dérisoire de ce dispositif à la désignation comique de «chuteurs», ni le pompeux de la formulation «Assises de la tranquillité publique» n'auront permis de venir à bout de ce fléau. Entre les slogans et la réalité existe un fossé extraordinaire.

D'autant que cette patrouille «de choc» n'est intervenue qu'entre le 15 juillet et le 15 août, alors que les troubles nocturnes en centre-ville, c'est toute l'année. Eh oui ! Même si la période estivale attire plus de monde, créant à l'évidence encore plus de bruit, on pourrait imaginer que les nuits fraîches ou pluvieuses de l'hiver garantissent le calme. Que nenni ! Rien ne décourage les noctambules.

En prime aux bruits dus aux fortes musiques, au ton élevé de gens éméchés qui déposent au pied des immeubles résidentiels des verres et des bouteilles vides ou cassés, au tas des mégots abandonnés par les fumeurs, vient s'ajouter l'urine déversée par tout ce petit monde.

Avec le nouveau casting de la municipalité en remplacement du chef de cabinet, il est à craindre qu'elle fasse preuve, cette année encore, de beaux discours, de belles formules et de belles photos, plutôt que d'une action musclée et efficace.

D'autant que la maire semble s'enorgueillir d'avoir participé au «projet d'innovation ouverte porté par le Connecteur» et baptisé «Pionniers» (sic). «Pour cette première édition, quatre étudiants de trois écoles partenaires... ont travaillé sur la problématique de la tranquillité publique.» (re-sic).

Mais le meilleur est à venir : «Madame le Maire Maider Arosteguy, attachée au bien-être des Biarrots et au vivre-ensemble (re-re-sic) souhaiterait s'appuyer sur l'intelligence artificielle (IA) pour optimiser et rendre plus infaillibles les réponses face à certaines problématiques d'incivilités, tout en modernisant l'administration et en enrichissant la smart-city développée dans la ville.».

Ce pathos n'incite ni à la confiance, ni à l'optimisme.

D'autant moins qu'alors que la «problématique» initiale ne concernait pas la sécurité mais bien la tranquillité publique, les quatre étudiants auraient pondu une «solution clé-en-main pour rendre la ville plus sûre», nous assure-t-on côté mairie.

Espérons que ce seront les clés du paradis ! Car pour sortir la ville de cet enfer, il est impérieux que l'équipe municipale ait plus sérieusement un sursaut de considération du problème et dépêche enfin une brigade compétente et fournie pour restaurer une situation normale.

STOP AUX GADGETS ! Il est temps d'agir, et avec fermeté !

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