LA PALME D'OR SE DÉLOCALISE À BIARRITZ

 

Sommes-nous à Marrakech ou bien à Rabat ? Ne serait-ce pas Agadir ? Ou alors Casablanca ? Et bien non, nous sommes à Biarritz !

Le Jardin Public situé en centre-ville est la dernière victime de la frénésie palmière qui s'est emparée de la municipalité en place.

Nous avions évoqué dans nos colonnes l'invraisemblable et récente installation de hauts palmiers au rond-point de l'Europe.

Cela continue.

Si le Jardin Public se trouve dans un réel manque de rénovation paysagère, d'aménagement d'un nouveau revêtement de sol, d'équipement d'un espace de jeux pour enfants, ainsi que d'une augmentation de bancs publics, tout ce qui précède doit obligatoirement faire l'objet d'une étude par des professionnels.

Ici, tout ajout botanique doit être planté en parfaite harmonie et adéquation avec l'existant, dans le respect des Anciens qui ont conçu le Jardin et au service de l'écosystème de notre région.

C'est le fruit d'un long travail d'intelligence avec des paysagistes urbains qui peuvent même y intégrer un mini parcours de découverte des plantes pour toutes les générations. Soyons sérieux, ce type de projet d'avenir ne peut se réduire à un croquis rapide sur un bout de nappe.

Nous le disons et nous le répéterons autant qu'il le faudra, nous avons au Pays Basque des espèces indigènes qui ne demandent qu'à pousser. À condition de ne vouloir modifier la physionomie et les particularismes de ce pays. Le tamaris est un élément marqueur de notre ville et nous distingue singulièrement. Il est pourtant le grand oublié de ces quatre dernières années. 

Si l'arbre est résilient et peut parfois prendre souche dans un terrain et un climat qui ne sont pas les siens, il ne faut pas non plus oublier la question de son adaptation esthétique. Et là le bât blesse. Car cette rangée de palmiers et de bananiers dépare au côté d'arbres centenaires aussi majestueux ! Il n'y a pas de dialogue entre ces arbres car ils ne parlent pas la même langue.

Leur plantation en alignement de la Gare du Midi marque la volonté d'une maire de se transposer en une autre ville azuréenne où se joue le plus grand festival français du cinéma. Il ne suffit pas de s'en croire pour l'être, mais il semble que certains de nos élus biarrots n'aient pas assimilé cette vertu.

Le calendrier ne tenant rien du hasard, un certain festival de cinéma jouera à Biarritz sa deuxième édition au mois de juin. Nous voyons donc une grande célérité de la municipalité à rénover, aménager, finaliser les travaux du cinéma Le Royal, après trois ans d'atermoiements et d'amateurisme. Cela relève du même réflexe pour les nouveaux palmiers qui doivent donner l'illusion d'un arrière-plan trompeur. Nous devrons bientôt nous excuser auprès des festivaliers de ne pas offrir en toile de fond le panorama de la Méditerranée.

Si le jardin méditerranéen est en vogue auprès des particuliers qui peuvent, bien entendu, concevoir leur espace privé comme ils l'entendent, nous regrettons que la municipalité de Biarritz ne contribue pas à re-créer des espaces verts respectueux de la faune et de la flore locale.

Là se situerait pourtant une véritable détermination écologique, efficace et qui ne relève pas de communicants mais d'utilité publique.

Planter un arbre est une action bénéfique pour la biodiversité et un acte généreux pour les générations futures qui en profiteront. Mais c'est un acte de long-terme, peu compatible avec la rentabilité immédiate voulue par le service de communication municipal biarrot.


Nous faisons donc à nouveau face à une politique de végétalisation qui ne répond pas au besoin des habitants, qui n'est pas à l'avantage ni respectueuse du Jardin Public, qui n'est pas intégrée d'un point de vue esthétique et qui est un non-sens écologique.

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