BIARRITZ, CITÉ TERRASSÉE

Nous vous avons fait part, dans notre publication d'hier, de la crainte partagée par nombre de Biarrots demeurant au centre-ville, de subir davantage de nuisances sonores nocturnes à la veille de la saison estivale.

Permettez-nous d'évoquer les terrasses qui fleurissent à cette même période et qui sont aussi sources d'autres désagréments pour les riverains certes, mais pas seulement.

Si ces espaces de détente et de convivialité sont appréciés aux beaux jours, une réglementation de l'espace public qu'elles occupent semble nécessaire. Car en fait d'une occupation cadrée il s'agit trop systématiquement d'un envahissement du territoire et de comportements débridés.

Il va de soi que les gérants de ces espaces ont à cœur d'optimiser leur activité en obtenant une rentabilité maximale. Nous ne pouvons donc accabler ces professionnels de faire des demandes d'extensions de terrasse. Par contre, le rôle d'une municipalité est de se placer en arbitre pour permettre à la fois aux professionnels, aux riverains et aux promeneurs de vivre en bonne harmonie et dans le respect de tous. Ce n'est manifestement pas le cas aujourd'hui.

Les limonadiers ou restaurants professionnels sont structurés pour fonctionner sans trop créer de troubles, si ce n'est celui du bruit qui n'est pas négligeable pour le voisinage qui, de surcroît, peut souvent revendiquer une antériorité. Mais la plupart des bars, cafés ou restaurants mis en cause ont acheté leur fonds de commerce alors qu'il était dépourvu de terrasse, le lieu n'étant pas adapté. Si bien que lorsque la municipalité leur octroie cette extension extérieure, ils sont voués à créer des problèmes. Pourquoi nos élus empoisonnent-ils la vie des riverains en particulier, et celle des Biarrots en général ?

Car le piéton que nous sommes doit en permanence slalomer entre des serveurs qui brandissent leur plateau chargé, comme pour vous signifier que sur ce morceau de territoire, d'une part vous n'êtes pas prioritaire et que vous devez donc vous effacer à leur apparition, et d'autre part que... vous dérangez ! Tant il est vrai que travailler dans de telles conditions ne doit pas être facile...

Le chemin qui vous est laissé pour passer se réduit d'autant plus que la fréquentation de l'établissement augmente. Tout comme, d'ailleurs, les serviettes en papier, les mégots et autres tickets de caisse qui ne manquent pas de joncher le sol.

?¬タヘ? Puis ce sont les espaces de stationnement et les trottoirs qui sont transformés en terrasses provisoires, pendant l'été. Le piéton est donc rejeté et doit circuler... ailleurs, où il le peut. Confrontées au passage rendu impossible, les personnes se déplaçant en fauteuil roulant ou avec des poussettes, n'ont plus qu'à renoncer au côté de trottoir encombré en traversant la rue, ou à marcher sur la chaussée, s'exposant ainsi au danger de la circulation automobile.

Ces installations éphémères sont en plus très inesthétiques, protégées au pire par des blocs en béton abîmés et sales, au mieux par des bacs à plantes qui ont tôt fait de dépérir faute d'entretien. C'est à se demander où sont les Bâtiments de France dans ces périmètres relevant de leur autorité et compétence ? Ils sont plus prompts à la vétille quand les résidences du secteur sollicitent la moindre modification, qu'à contrôler la physionomie de ces cantines de fortune dont la mocheté saute pourtant aux yeux.

En plus d'être laids, au bout de quelque temps ces espaces terrassés révèlent au sol une crasse noire glissante qu'il serait heureux de karchériser à l'occasion... De même qu'il serait opportun d'ajouter des poubelles à proximité afin que ceux qui consomment debout, faute de place assise disponible, puisse se débarrasser des emballages de leur repas ou glace, autrement que délicatement posé ou grossièrement abandonné sur l'espace public.

La Ville n'a-t-elle pas conscience - outre le fait que ces terrasses bricolées portent sévèrement atteinte à la circulation automobile et piétonne, à la propreté et aussi au calme - qu'elle ne sont pas valorisantes ? Veut-on faire ressembler Biarritz à Palavas ?

Curieuse initiative que de créer les conditions pour que notre cité se transforme en immense food truck ! Cela impacte négativement notre ville qui se doit d'être en adéquation avec sa volonté affichée pour un tourisme qualitatif.

L'on assiste aussi à des livreurs bien en peine de stationner pour ravitailler ces commerces de bouche, et qui sont donc contraints de jeter leur utilitaire n'importe où, peu importe si cela bloque un passage ou la sortie de véhicules. Cela entraîne une klaxonnade légitime de ceux coincés par cet inopportun. Tout cela au pied des fenêtres des résidents et devant les consommateurs en terrasse venus s'installer en pensant s'octroyer un moment de calme...

Puis viennent les invectives ! Inévitables quand toutes les conditions sont réunies pour créer l'affrontement entre les uns et les autres.

La police locale n'en peut plus. Les effectifs ne sont pas en adéquation avec le nombre d'incidents.

Jusqu'à quand devrons-nous endurer ce désordre perturbateur et dangereux ?

N'est-il pas paradoxal que la municipalité biarrote invente des «chuteurs», revendique une volonté d'assurer la tranquillité et la sécurité de la ville, tout en organisant dans le même temps toutes les composantes vouées à créer le contraire ?

Faudra-t-il qu'un drame se produise pour que les esprits soient retrouvés ?

Inquiétante cette privatisation généralisée d'une partie du domaine public, au prétexte que la ville perçoit une redevance d'occupation en échange.

De plus, avec cet argument, demain ne verra-t-on pas une portion de nos plages privatisée par un café-restaurant-glacier ?

Mais où est donc notre Biarritz ?

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