QUAND LA MUNICIPALITÉ «CANNES» LES BIARROTS
Après les barrières, les plots, les panneaux d'interdictions, de déviations, et «d'ayant-droit» - comme c'est vilain et de triste mémoire -, sans oublier les axes désormais piétonnisés donc confisqués, telle la fermeture du Tunnel du Rocher de la Vierge, nous sommes économiquement exclus de notre ville.
Lors du Conseil municipal du 8 avril dernier, la majorité municipale le confirme et l'assume :
Dans ses propos, la maire fait régulièrement référence au Sud-est et plus particulièrement à la ville de Cannes, dont le premier édile semble être son mentor. Si bien que c'est sans doute pour tenter de se hisser à son niveau qu'elle trouve judicieux de calquer ses pratiques. Ainsi, pour faire tout comme Cannes, surtaxons le stationnement, a-t-elle dû se dire un beau matin !
Nous voici donc soumis à des tarifs prohibitifs qui vont définitivement interdire la fréquentation du centre-ville à une partie de la population biarrote. Cela est inadmissible car aucun barème préférentiel, ni pour les faibles revenus, ni pour les locaux, n'est prévu.
Payez et taisez-vous, sinon restez chez vous ! Quant à la maire et les élus de la majorité municipale, tous jouissent sept jours sur sept, 24 heures sur 24, d'un abonnement de stationnement dans l'hypercentreville, payé par le contribuable biarrot, celui-la même duquel on exige qu'il s'acquitte du prix du stationnement augmenté sans sourciller.
Mais cela ne s'arrête pas là, car comme le relevait le conseiller municipal d'opposition Sébastien Carrère, sur ce sujet du stationnement on peut dire que les élus de la majorité ont «été particulièrement créatifs et plein d'imagination» : jusqu'alors deux plages - Milady et Marbella, de fréquentation populaire - avaient échappé au racket du stationnement, ce dernier y étant demeuré gratuit.
Oui mais à Cannes, c'est payant et à Biarritz nos élus veulent faire comme elle. Du coup, fini la gratuité pour aller à la plage, il nous faudra payer le parking ! Ah ! Si vous êtes Biarrot-Biarrot, vous ne paierez pas, mais si vous êtes un Biarrot que le coût de l'immobilier a exilé de force de la cité impériale, vous devrez mettre la main à la poche ! Une «vision très communale» ou «une politique à la Clochemerle», ajoutait l'élu d'opposition Sébastien Carrère. D'autant que comme l'indiquait à la maire l'élu d'opposition Guillaume Barucq «vous savez qu'autour de cette table (du Conseil municipal), il y en beaucoup qui ne vivent plus à Biarritz...». Quant à l'élue d'opposition Corine Martineau d'ajouter «qu'on punit des gens qui n'ont pas besoin de l'être car ils le sont déjà par l'augmentation du coût de la vie».
Ah non, ne râlez pas, car la maire l'a dit lors du dernier conseil municipal, sur la Côte d'Azur, ils paient aussi le droit de se poser sur la plage ! Alors n'allez surtout pas la ramener et estimez-vous plutôt content. Une autre façon de nous prévenir que nous vivons peut-être la fin d'une ère des plages gratuites.
Un triste bilan qu'a dressé l'élu d'opposition Guillaume Barucq en interpellant la maire : «(...) la plage, qui était un loisir populaire, (...) est en train de devenir une activité payante, tout payante».
Car la maire nous a fait l'inventaire de tout ce que la ville doit payer : leur nettoyage, leur surveillance, leurs sauveteurs - des fois que vous n'étiez pas au courant ! C'est à se demander comment faisaient ses prédécesseurs ?
C'est aussi à se demander à quoi sert le budget de la Ville ? Pas à son entretien, nous y reviendrons très prochainement.
C'est aussi à se demander à quoi servent nos impôts ? D'autant que comme le rappelle à la maire l'élu d'opposition Brice Morin : «Vous ne cessez de dire que vous n'augmentez pas les impôts, mais tout ceci (la tarification du stationnement) n'est-ce pas une augmentation déguisée ?»
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Au rond-point de l'Europe, installation de palmiers... comme à Cannes. |
Mais de l'argent, la mairie en trouve quand elle le veut en subventionnant, par exemple, un Festival à hauteur de 350.000 euros ! Car pour faire tout comme Cannes, il nous fallait absolument pouvoir revendiquer nous aussi un Festival du Cinéma - pardon, un Festival «international» ! C'est fait avec Nouvelles Vagues. Maintenant, les Cannois n'ont qu'à bien se tenir, ils doivent trembler devant cette concurrence.
Nous ne pouvons nous empêcher de déceler quelque cynisme dans tout ce qui précède. Et de constater qu'au moment des priorités de la municipalité, tous les Biarrots ne sont pas égaux.
Tant il est vrai que certains sont plus ego que d'autres !