OÙ PASSE L'ARGENT DES BIARROTS ?
La nouvelle municipalité a vendu les bijoux de famille : elle a vendu la Villa Sion, elle a vendu la Villa Fal, elle a vendu l'Auberge de Jeunesse, elle a vendu le Cinéma Le Royal, elle a vendu une parcelle de terrain de la Chapelle Impériale, elle a vendu les anciens locaux de la Police municipale - et très bientôt elle vendra le Centre Communal d'Action Sociale (CCAS), situé près de l'Office de Tourisme -, elle a augmenté les tarifs du stationnement aérien, elle a rendu payantes des aires de parking jusqu'alors gratuites, et nous avons probablement omis d'autres biens eux aussi dissipés...
Mais à quelles fins tout ce patrimoine est-il dilapidé ?
Pas pour de grands projets, certes, car rien n'étant prévu à ce stade du mandat, rien ne se passera d'ici son terme.
Mais à défaut de projets ambitieux, quid de la prise en charge des petites choses ?
Et bien le rare Biarrot qui continue à se rendre en ville, à moins qu'il n'y réside, est effrayé par son état de délabrement avancé. Les trottoirs sont de véritables gruyères et gare à vous si vous ne regardez pas où vous posez le pied. Les dalles sont souvent anormalement déchaussées, exposant le promeneur à la chute s'il ne reste pas vigilant. Le mobilier urbain est déplorable, en particulier les bacs à fleurs, aussi inopportuns qu'inesthétiques, et dégradés dans tous les cas. Les potelets installés par la précédente mandature sont défoncés et pas repeints. Pire, l'actuelle municipalité a fait fleurir nombre de potelets en plastique hideux, dont la mutilation suit de près leur installation. Vous les aurez vus froissés, parfois jusqu'à la compression, et portant les marques - souvent noires - de chocs successifs... Les cerclages métalliques qui enserrent les quelques arbres de notre centre-ville, trop minéral, sont elles aussi fatiguées et ont été soulevées par les racines, si bien que marcher dessus est un vrai défi. Les tags, les mauvaises herbes et les affichages sauvages - parmi eux figurent des annonces de la municipalité (!) - n'ont plus la vie dure comme par le passé.
Les bennes à ordures sont débordantes dans l'hypercentre, mais aussi dans les rues alentour. Quant aux poubelles municipales, en période de week-end ou de vacances elles ne sont pas en capacité d'absorber les ordures laissées et nous condamnent à subir l'affligeant spectacle d'immondices en tous genres à leur pied ou aux abords.
Car l'agression n'est pas seulement olfactive, elle est aussi visuelle.
La signalétique, au demeurant confuse, pour vous faire part de toutes sortes d'interdictions et de recommandations, est d'une laideur criarde. Les panneaux-sucettes JCDecaux, plantés au mépris du site environnant, viennent compléter ce tableau infernal.
Les quartiers de la ville ne sont pas mieux lotis et c'est à se demander si nos élus circulent dans notre cité.
Car peut-on être à ce point aveugle ou indifférent ?
Cet hiver, après la fermeture des Galeries Lafayette, la place Clemenceau était très peu éclairée, ce qui n'est pas de nature à rassurer le piéton. Quand à Bellevue, si le Café-Hôtel de la place n'avait pas été là pour lui apporter un peu de lumière, elle aurait été plongée dans une totale obscurité. Il semblerait que l'adjoint Édouard Chazouilleres ait proposé au directeur de l'établissement de lui communiquer un devis au cas où il voudrait assurer la prise en charge de l'éclairage public. Pourtant, en plus d'être une place et le chemin pour accéder aux résidences Bellevue-Plage et Bellevue-Clemenceau, l'endroit est aussi le passage obligé pour les abonnés et les usagers du parking souterrain...
Dans ce contexte propice, les rats se sont invités. Et même si nous pensons que le cafard n'a «home» à Biarritz, dans ce capharnaüm les cafards ont pullulé, remontant même jusque dans les appartements !
Tout cela confondu imprime l'image d'une ville sale car pas entretenue, et le sentiment que les Biarrots sont négligés.
Ne méritent-ils pas mieux pour leur cadre de vie quotidien ?
Et une autre question demeure : où passe l'argent des Biarrots ?