UNE MAIRE NE DEVRAIT PAS DIRE ÇA ! ou L'IMPOSTURE DE LA POSTURE !

Corine Martineau, conseillère municipale d'opposition

Soyons permis de vous faire part de notre sidération devant l'accusation faite, par Madame Arosteguy à la conseillère d'opposition Corine Martineau, de déplorer la vente de la villa Fal par dépit de n'avoir pu la vendre à l'un des clients de l'agence immobilière dans laquelle elle travaille.

Cette élue, bien connue pour le travail qu'elle accomplit bénévolement au service de sa ville et des Biarrots qui, par leurs votes, lui permettent de siéger en conseil municipal, s'est en effet toujours montrée hostile à la dilapidation de ce bien historique. Il en est d'ailleurs de même pour ses collègues de l'opposition, ainsi que le journal Sud-Ouest le précisait dans un article du 29 janvier 2023. Car comment ne pas déplorer la perte de cet outil culturel qui aurait pu devenir un espace muséal et/ou d'exposition, alors même que la Crypte de l'Église Sainte-Eugénie, déjà difficile d'accès pour les personnes à mobilité réduite, est fermée depuis de longs mois ?

Pourquoi ne pas y avoir renoncé alors que la mutation de la villa Fal n'avait pas encore été actée chez le notaire ? Quel manque d'ambition !

-Rappelons que la propriété de la Villa Fal avait été récupérée par le visionnaire Didier Borotra, par souci de sauvegarde et dans l'idée qu'elle serait un jour utile aux Biarrots.

-Rappelons aussi que son successeur Michel Veunac avait une vraie ambition culturelle pour le devenir de ce lieu, si bien que face à l'absence d'envergure, de sérieux ou de bénéfice pour la ville des projets arrivés sur son bureau, après un appel à candidatures qu'il avait lui aussi lancé, il préfèrera surseoir. Il n'aurait pas vendu la Villa Fal à un locataire de bureaux !

-Rappelons enfin que l'activité principale déclarée de l'acquéreur choisi par Madame Arosteguy, la société Hémera/Parrou-Duboscq, est l’«achat de biens immobiliers en vue de leur revente». Est-ce assez clair pour vous ?

C'est pourquoi, voir les Biarrots privés d'un outil irremplaçable au coeur de leur ville - 1.500 m² de surface avec des combles parfaitement exploitables, sur un parc de 9.000 m² prolongé d'un espace boisé classé de 12.000 m² -, voir ce superbe ensemble foncier aliéné à jamais pour seulement 2 millions d'euros, ne pouvait que provoquer une réaction de désaccord chez l'élue Corine Martineau. Lorsque cette dernière aura vite compris l'inéluctabilité de la vente de la Villa Fal par la majorité municipale, elle tentera de réduire la casse en appuyant le dossier de la Danse, porté par la société Name Immobilier représentée par Nathalie Salaber-Meunier (*). C'était un choix de résignation, basé sur le sérieux du dossier et guidé par son lien affectif avec cet art, elle-même ayant dirigé une école de danse.

Projet de danse à Fal porté par la société Name Immobilier

Ainsi cette diabolisation malicieuse à laquelle s'est hasardée Madame Arosteguy est aussi injustifiée qu'affligeante.

Lisez plutôt l'extrait :

-Madame Arosteguy : «… Vous avez parlé de quelque chose qui me met extrêmement mal à l'aise, -Madame Martineau (…) Vous avez parlé du fait que nous avons vendu la Villa Fal (…) Aujourd'hui vous faites partie d'une profession pour lequel (sic) j'ai un immense respect, vous êtes devenue agent immobilier et je suis extrêmement mal à l'aise, je vous le dis, que vous puissiez avoir ce genre de réflexion concernant un prix qui ne serait pas le prix du marché. Je pense qu'à un moment donné il faut savoir mettre un peu d'éthique dans nos commentaires et mettre de côté un certain nombre de prérogatives... Voilà, je suis extrêmement gênée (…)»

-Madame Motsch intervient, lui répliquant que «Madame Martineau conteste la destination mais vous ne pouvez raisonnablement lui opposer l'activité professionnelle (…) Donc je ne vois pas le sujet, je ne vois pas le rapport entre son activité professionnelle et sa prise de position sur Fal. C'est hors sujet.»

-Madame Arosteguy de rajouter «... je ne voudrais pas que cette remarque puisse cacher le fait qu'on soit passé à côté d'une vente pour un client privé. Et moi, cette remarque me laisse penser qu'il y a peut-être des intérêts cachés et ça me gêne énormément ! Voilà, je le met sur la table. Je pense qu'à un moment donné, il faut savoir faire la part des choses entre son mandat et...»

-Madame Martineau recadre Madame Arosteguy : «Vous ne savez pas faire la part des choses, madame. Vous parlez de mon activité professionnelle, elle n'a rien à faire dans la mairie. (…) Moi, madame, je ne vis pas de mes mandats. Je ne suis pas une charge pour la collectivité. J'ai la chance de travailler en tant qu'agent pro dans une belle agence qui a pignon sur rue depuis longtemps (…) [elle] n'a jamais eu aucun lien avec la villa Fal, que les choses soient claires. Quant au rapport avec le privé, je ne vous demande pas combien vous avez vendu votre maison et à qui. C'est vous, madame, qui avez vendu un bout de la chapelle impériale à un privé, pas moi.»

Jusqu'où peut aller la calomnie ? Jusqu'où peut aller l'ignominie ? Un tel prétexte, d'un prétendu intérêt personnel de la conseillère d'opposition, ne correspond-il pas à un inversement de situation quand c'est la maire qui, selon son raisonnement, pourrait être soupçonnée d'intérêt personnel par son choix contesté de l'acheteur de la Villa Fal ? Car, au final, qui a vendu ?

Son indignation fourbe n'aura convaincu personne. Chacun aura bien perçu la posture. Chacun aura bien décelé qu'au lieu d'être un sentiment spontané venu du fond de l'âme, tout n'était qu'artifice et probablement préparé à l'avance pour faire face à une contestation prévisible de l'opposition, et plus particulièrement de Madame Martineau, dont les prises de parole en conseil municipal sont toujours d'une grande pertinence. Ses interventions - dont la teneur atteste que les dossiers sont étudiés en profondeur - ont nourri chez la maire un ressentiment, une insatisfaction permanente n'attendant qu'une occasion d'éclater.

C'est le navrant spectacle auquel nous devons assister lors des conseils municipaux. La contestation - qui bien sûr vient toujours de l'opposition - est très mal vécue par Madame Arosteguy. Cela engendre une frustration qui déclenche chez elle le phénomène du «pop-corn» où le petit grain de maïs éclate lorsqu'on le met à chauffer.

Mais a-t-on déjà vu la maire soupçonner ses adjoints de la majorité ? L'a-t-on vue s'émouvoir du fait que le conjoint de l'une d'eux - exerçant le métier d'avocat - se voit charger de la défense de la municipalité ? S'est-elle indignée du fait que la belle-fille de la même adjointe s'est vue attribuer une DSP ? Et tant d'autres «choses qu'on ne peut pas dire et qui ne sont pas entendables», comme l'exprime si bien Madame Arosteguy, avec le tact qui la caractérise.

Bref ! Une indignation stratégique, à géométrie variable, et surtout une imposture de la posture !

Madame Martineau a informé des propos de Madame Arosteguy Monsieur David Lisnard - le président de l'Association des Maires de France (AMF) qui dénonce, sur les médias, les agressions envers les édiles - pour savoir ce qu'il advient lorsqu'une maire calomnie publiquement une élue d'opposition du conseil municipal. Sa réponse est toujours attendue....

(*)Voir notre précédent article VENTE DE LA VILLA FAL : HISTOIRE D'UNE MYSTIFICATION

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