FONTAINE, JE NE BOIRAI PAS DE TON EAU ! FABLE DE LA FONTAINE !
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Rond-Point André Lichtenberger |
Elles ont fait la réputation d'Aix-en-Provence, si bien que la cité thermale est souvent désignée «la ville aux mille fontaines».
Chaque rue menant à l'une des cent-trente recensées, assure-t-on, qu'il est agréable pour le promeneur d'entendre tantôt le murmure du ruissellement de l'eau, tantôt son clapotis, aux vertus rafraîchissantes.
Car, cela coule de source, une fontaine c'est fait pour déverser de l'eau !
Eh bien manifestement pas à Biarritz.
Si notre ville ne compte que quelques fontaines, sans vouloir éclabousser personne, nous sommes obligés de reconnaître que la majorité d'entre elles, pas toutes d'un charme visuel et d'une valeur historique évidents, sont continuellement sèches.
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Rond-Point Asiatica |
Or dans un contexte de réchauffement climatique et de périodes caniculaires de plus en plus nombreuses, l'accès à l'eau pour tous semble être essentiel.
Pour les joggeurs ou les simples marcheurs qui prolifèrent dans l'espace public biarrot, souvent accompagnés de leurs animaux de compagnie, quelle déception de se heurter à une fontaine d'où ne surgit aucune eau !
Idem pour les touristes qui, lors de leurs balades, doivent prudemment s'encombrer de gourdes en prévision de pouvoir étancher leur soif.
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Rond-Point André-Lichtenberger |
Et d'ajouter que lorsque ces fontaines ne coulent pas, nous avons le spectacle hideux de tuyaux, oxydés pour la plupart, quand le bassin de récupération d'eau n'est pas encombré de feuilles mortes ou, pire, de détritus en tous genres. Mieux vaut ne pas avoir de fontaine, si elle ne doit pas fonctionner.
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Le bassin du jardin de la Grande-Plage a été rempli grâce aux pluies abondantes laissant une eau saumâtre |
Déjà, la fontaine installée sur la Place Sobradiel qui avait coûté pas moins de 105.000 euros au contribuable biarrot pour la prise en charge de la fonte de la pièce et de frais annexes - le dessin de l'œuvre étant un «cadeau» de son auteur -, «aura fait davantage couler d’encre que d’eau» - comme le relevait «le piéton» du journal Sud-Ouest, lors de son installation en 2015. Les Biarrots n'ont pas tous su comment interpréter cette masse en forme de molaire sans doute en hommage aux activités de bouche alentour, où il faut s'abstenir de faire boire votre toutou, l'eau n'y étant pas potable.
Revenons au constat inouï de nos fontaines mortes. Est-ce parce qu'elles sont défectueuses ? Est-ce parce que leur fonctionnement coûte cher ? Est-ce, en hiver, parce que le système doit être vidangé avant les périodes de gel afin d’éviter tout potentiel accident de canalisation, mais à Biarritz..! Est-ce, en été, parce que l'eau coûte cher et qu'interviennent aussi des considérations écologiques qui pointent la nécessité de l'économiser ?
Mais alors s'il existe de bonnes raisons pour que nos fontaines soient fermées, à la fois en hiver et en été, c'est à se demander pourquoi une nouvelle fontaine à Saint-Charles ?
Quand on n'est pas en capacité de faire vivre normalement les existantes, était-elle opportune, même si cela était une promesse de campagne ? Tant d'autres étant tombées à l'eau !
Bien sûr que l'initiative de la précédente mandature de créer une place dans ce coin du quartier était salutaire et louable. Mais malgré le plus d'un million d'euros investis, le résultat a déçu eu égard à son caractère minéral - avec un sol très blanc qui réfléchit la lumière de manière très agressive surtout l'été - et à l'absence de bancs. Il est donc heureux que l'actuelle majorité municipale ait arboré et placé des assises. Mais si peu ! Pourquoi n'être pas allé plus loin, en végétalisant résolument ce lieu et en le dotant de vrais bancs confortables pour le rendre attractif ? Doit-on obligatoirement être punis si l'on doit s'asseoir ? Quel dos peut raisonnablement souffrir longuement ces pseudos bancs dépourvus de dosserets et défiant toutes les règles ergonomiques ?
Quant à la fontaine, ce n'est pas la pierre de la Rhune qui la constitue qui fait oublier son design, pas vraiment assorti à l'environnement. Une création originale, telle la fontaine-boule de la rue Albert-le-Barillier à Anglet, aurait pu être préférée à cette conception trop classique et néanmoins sans personnalité et sans dimension d'authenticité. Quant à son eau, elle n'est pas potable ! Où est alors l'intérêt, s'il n'est ni esthétique ni pratique ?
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Rond-Point André-Dassary |
Il ne nous reste qu'à rêver de fontaines à eau potable, avec une signalétique claire afin que chacun puisse les trouver facilement dans la ville. Comme les rêves sont sans limites, nous pouvons même imaginer une application pour smartphone qui aiderait nos visiteurs et leur permettrait d'accéder à une carte localisant et répertoriant toutes les fontaines disponibles. Ainsi le touriste pourrait se rendre à la fontaine la plus proche, par le chemin le plus court, pour se désaltérer.
Espérons que bientôt quelqu'un se mouillera pour faire de ce rêve une réalité !
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Une fontaine à Bayonne, place de la Cathédrale, qui propose de l'eau potable sur simple appui de bouton |