ENFUMAGE ET POUDRE AUX YEUX
Quel récit touchant que celui des propos échangés sur les réseaux sociaux, ou recueillis et relayés dans ses colonnes par le journal Sud-Ouest, concernant Maider Arosteguy sur son directeur de cabinet dont elle nous annonce le départ, et inversement de ce dernier au sujet de la maire qu'il a servie depuis la rentrée de 2020.
C'est d'abord le proche collaborateur de l'édile qui déclare partir «à contre-coeur» pour un noble motif, puis la maire de préciser qu'il n'allait pas être remplacé. Si bien que l'on peut soit imaginer qu'une telle pépite serait irremplaçable, soit que ses diligences n'étaient pas assez importantes pour que quelqu'un d'autre soit nommé à sa place. Mais une autre information émanant de Madame Arosteguy précise qu'une «montée en grade des personnes déjà en poste» sera pratiquée, ce qui revient à dire, en fait, qu'il sera remplacé. Nous savons, le raisonnement est subtil ! Il faut juste suivre... Et pour lui succéder, le nom de Marie-Laure Hubert-Nasser - depuis huit mois directrice de la communication de Madame Arosteguy - est avancé comme une éventualité.
Si ce choix devait se confirmer, cela ne présage rien de bon pour la transparence et l'objectivité auxquelles nous sommes si friands, car cela nous renvoie aux procédés de ces «communicants» qui disent, sans dire, tout en disant. Vous suivez toujours ?
Nous avons eu l'occasion de déplorer une politique de communication, jugée outrancière, à laquelle se livre la majorité municipale, tout en nous interrogeant si cela ne serait pas pour combler les vides d'une action décevante par rapport aux attentes des Biarrots. Car si l'on fait l'examen des presque quatre années de mandat, le bilan est maigrelet.
Dès lors, cette nomination ne dessine-t-elle pas les contours d'une stratégie assumée de la maire de Biarritz dont la préoccupation serait de lisser son image ? À deux ans de la prochaine consultation des électeurs biarrots, le job de la nouvelle directrice de cabinet ne serait-il pas d'oeuvrer davantage pour valoriser l'image de la maire-future candidate et de lui donner le plus de visibilité, que de travailler sur les dossiers de la ville, dans le seul intérêt des Biarrots ? En fait de dir-cab, ne serait-ce pas plutôt directrice du cabotinage que directrice de cabinet ? Le contribuable biarrot ne va-t-il pas ainsi financer la campagne de Madame Arosteguy pour sa réélection ?
Quoi qu'il en soit, tous les ingrédients sont réunis pour que nous soyons en droit de craindre un enfumage à répétition, une stratégie de circonlocutions, et toute autre technique «poudre aux yeux» pour mieux berner ceux qui vous lisent ou vous écoutent, en l'occurrence nous, Biarrots.
Bref ! Il nous faudra rester vigilants pour percer l'écran de fumée.