D'UN PALAIS (hôtel) À L'AUTRE (justice) : UNE ÉTOILE A FILÉ !

Le chef étoilé Aurélien Largeau

On pouvait le prévoir, c'est fait. En se débarrassant du chef étoilé Aurélien Largeau, la table de l'Hôtel du Palais a perdu son étoile dans la toute dernière édition du Guide Michelin.

Une situation regrettable pour le palace biarrot, sur fond d'une affaire trouble.

Hôtel du Palais

Souvenons-nous du licenciement fracassant de ce chef - l’un des plus jeunes chefs de palace de sa génération - suite au bizutage présumé auquel aurait été forcé un employé aux cuisines avant de quitter ses fonctions dans l'établissement.

Face au lynchage médiatique qui s'ensuivit, ce prétendu «commis», prétendue «victime», niera toute contrainte ou violence, assurant qu'il ne s'agissait que d'une «blague de potaches entre amis» et qu'il n'y avait d'ailleurs pas matière à ce qu'il dépose plainte contre Aurélien Largeau.

De son côté, le chef étoilé assure qu'il «condamne toute forme de maltraitance, bizutage ou humiliation au sein des brigades, et jamais je ne m’associerai à de tels comportements».

Alors pourquoi ce buzz ?

Alors pourquoi tant de précipitation à le révoquer ?

Alors pourquoi le parquet de Bayonne ouvrira-t-il une enquête pour «agression sexuelle et violence» ?

La réponse donnée par son avocate est que cet incident aurait été instrumentalisé par la direction du groupe Hyatt «qui depuis mars 2023 cherchait à se débarrasser de lui sous un fallacieux prétexte, voulant changer d'orientation». «Cela sera démontré devant le conseil de prud’hommes», ajoute-telle, et des actions en diffamations seront engagées, «notamment contre Sud-Ouest» car son client «n'aurait pas été contacté par la rédaction du journal, ni pour l’article du 26 décembre, ni pour le suivant, celui qui a été largement repris par la presse, en date du 27 décembre», le privant ainsi de «la possibilité d’établir la vérité».

Aurélien Largeau se dit profondément choqué par la tournure des événements, en priorité par son éviction du palace pour «faute grave», mais aussi par tous ceux qui ont contribué à porter atteinte «à son image et à son honneur». Il vise en particulier la maire de Biarritz, Maider Arosteguy, l'accusant d'avoir osé prendre la parole alors même qu’aucune enquête - ni même en interne - n’était ouverte au moment où elle s’est exprimée, violant de la sorte la présomption d’innocence.

Le palace historique, propriété de la ville de Biarritz, est géré conjointement par une société d’économie mixte présidée par la maire ; mais on peut en effet s'interroger sur les raisons qui ont amené la première magistrate de la ville, une élue de la république, à s’exprimer précipitamment, avant même que la justice ait fait son oeuvre ?

D'autant que la justice, que dira-t-elle ?

Pour Jérôme Bourrier, le procureur de la République de Bayonne qui avait ouvert une enquête préliminaire, celle-ci «n'a relevé aucune infraction pénale».

Des auditions et investigations qu'il a diligentées, notamment afin de «vérifier la réalité des informations et l'exercice d'une forme de contrainte pouvant avoir été exercée à l'encontre du salarié», il apparaît «clairement que ce dernier, qui s'était d'ailleurs abstenu de tout dépôt de plainte, se trouvait à l'origine d'une mise en scène organisée à l'occasion de son dernier jour de travail au sein de l'établissement, sous un aspect ludique. (...) il résulte qu’aucun acte de contrainte, d’agression sexuelle et de violence n’a été exercé de la part de quiconque parmi le personnel présent, et en particulier du chef de cuisine dont la responsabilité a été très largement pointée, en violation de la présomption d’innocence» ajoute encore le procureur de Bayonne.

Si bien qu'après avoir fixé l’objectivité et la réalité des faits, ce magistrat a donc procédé au classement sans suite de la procédure.

Ce point n'est pas anodin et pourrait d'ailleurs être de nature à obtenir aux Prud’hommes la nullité du licenciement prononcé par la direction du palace, car si pas de faute, pas de motif de licenciement.

Ce qui est étonnant c'est que la maire de Biarritz semble n'avoir formulé aucune excuses à Aurélien Largeau suite aux propos qu'elle a tenus et qui pourraient être jugés diffamatoires en cas de plainte de ce dernier.

Le journal Sud-Ouest, qui avait largement ouvert ses colonnes au déclenchement de cette affaire, semble n'avoir pas relaté, à ses lecteurs, le classement sans suite du Procureur.

Cet épisode, qui semble être monté de toutes pièces, laisse les Biarrots interrogateurs sur le sens du renvoi d'un Chef étoilé. D'autant plus que le départ en 2022 du renommé directeur de l'Hôtel du Palais, Alessandro Cresta, avait déjà donné lieu à mille conjectures. Ce grand professionnel reconnu dans le milieu du luxe et des palaces avait eu son nom et sa réputation jetés en pâture dans la Presse. Devenait-il, lui aussi, trop encombrant pour certaines personnalités de la ville ?

On a également assisté aux départs de deux DGS (Directeur Général des Services) à la mairie, du directeur des golfs, de cadres de l'Office de Tourisme, et tout dernièrement celui du directeur de cabinet de la maire a été annoncé. Ces départs ne semblent pas tous relever de la volonté des intéressés, à en juger par les procédures initiées devant les juridictions compétentes.

Ces renvois, qui semblent correspondre à une méthodologie car devenus récurrents, finissent par interroger les Biarrots.

De plus, jamais, avant ces quatre années de mandature, nous n'avions assisté à autant d'injures publiques, de propos inappropriés ou de décisions contestables de la mairie, donnant d'ailleurs lieu à des plaintes devant les tribunaux, dont certaines sont encore pendantes.

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