OPPOSITION MUNICIPALE : RESPECT D'UNE DÉMOCRATIE OU MATIÈRE À PLAINTES EN DIFFAMATION ?
À l'évidence, la maire sortante Arosteguy n'a pas bien intégré l'idée, après son incroyable élection de 2020, due au désistement tardif du ministre Didier Guillaume, que son occupation de l'Hôtel de Ville était limitée à six années et qu'après ce terme, une nouvelle consultation serait proposée aux Biarrots afin qu'ils expriment leur nouveau choix pour assurer le destin leur ville.
De même que si le conseil municipal prévoit la présence d'élus dits de «l'opposition», c'est bien parce qu'il a été admis, selon des principes républicains et démocratiques, que ces représentants du peuple puissent venir «s'opposer» au maire en place.
Tout au long de son mandat, madame Arosteguy a mis dans la gamelle de ces élus de l'opposition biarrote, bien plus d'os à ronger que ce qui pouvait être escompté.
Son traitement des
dossiers successifs et ses choix invraisemblables adoubés par ses
suiveurs de la majorité municipale, auront donné bien du grain à
moudre à ces conseillers siégeant en minorité, et continuent à
indigner nombre d'observateurs à l'esprit légaliste, indépendant
et ambitieux pour leur ville.
À quelques mois de la prochaine
échéance, la pile des mécontentements accumulés est immense sur
la quasi-totalité des thématiques relevant de l'autorité
municipale, de sorte qu'une fébrilité certaine transpire des murs
de la mairie.
Ajoutons à cela le compte-rendu du récent sondage commandé qui n'a probablement pas été de nature à rassurer l'édile.
Afin de juguler cette nervosité perceptible, les conseillers de la maire - directeurs «d'inconscience» - ont cru être inventifs mais l'ont fourvoyée dans des campagnes de communication décalées et déplacées, de fait mal accueillies par les Biarrots car elles oscillent entre une autosuggestion relevant de la méthode Coué et un ringardisme comico-pitoyable.
Par de tels artifices, ces «communicants», venus d'ailleurs, ont une bien piètre opinion des Biarrots : de façon méprisante, ils nous servent un narratif d'un Biarritz idyllique censé entraîner notre adhésion aux idées positives qu'ils tentent de nous inculquer afin qu'elles se gravent dans notre esprit pour être perçues comme une réalité.
Mais pour reprendre le propos d'une élue de l'opposition, il ne faut pas nous prendre pour des jambons ! Et la gestion municipale de madame Arosteguy persiste, tant sur le fond que dans la forme, à donner des armes à ses opposants qui ne se privent pas de dégainer et d'en faire leurs choux gras.
C'est alors que face à une litanie de reproches amplement argumentés par l'opposition biarrote, en spectateurs incrédules nous assistons à une réaction surréaliste de la maire qui s'émeut que des avis contraires aux siens puissent s'exprimer et semble vouloir confisquer la prérogative des élus de l'opposition d'être... dans l'opposition.
Nous entendons parler «d'attaques personnelles» - lesquelles ? -, qui s'assimileraient à de la diffamation. Certains idolâtres de la maire - il en est pour des raisons diverses - l'encouragent même à attaquer en justice ses opposants politiques.
Sans doute ces courtisan(e)(s) iraient jusqu'à lui fournir le bâillon et à le nouer eux-mêmes sur ces affreux élus d'opposition qui ont l'outrecuidance de contester la maire biarrote !
Certes, il est plus aisé d'agir à sa guise sans que personne n'y trouve rien à redire. Mais ce temps est révolu... en France. La censure, c'est pour les dictatures. Et loin de nous l'envie de singer ce qui se fait dans ces régimes autoritaires.
Il est du devoir des élus
de l'opposition à la fois d'informer le peuple biarrot et de
dénoncer des incongruités, voire certaines dérives, s'il en est.
C'est ce à quoi s'est adonnée tout dernièrement l'élue
d'opposition Corine Martineau en publiant un extrait d'un ancien
conseil municipal dans lequel il fut question de l'expédition à
Santa Cruz (Californie, USA), aux frais du contribuable, de la maire
et de quelques-uns de ses élus : fortement ébranlée par le
succès de ce post - plus de 4.500.000 vues - madame Arosteguy semble
avoir perdu les pédales, en tout cas n'a pu maîtriser son ire, en
écrivant :
«La campagne a déjà commencé sur Biarritz avec
de la boue et des commentaires manipulateurs et pervers, laissant
penser que je suis malhonnête de la part d'une opposante ayant
sponsorisé des posts» (sic).
Alors que le droit de faire passer un extrait d'un ancien conseil municipal ne saurait être dénié à Madame Martineau d'une part, et que cette dernière n'a pas payé de sponsor pour booster ce post d'autre part !
En outre, aucun propos à caractère outrageant ou injurieux n'y est à relevé, tout juste du factuel, du cruellement factuel ! La conseillère municipale s'émeut de n'avoir eu aucun détail des dépenses de ce voyage outre-Atlantique, aucun rapport des échanges et travaux durant cette coûteuse rencontre, et du fait que l'élu d'opposition Jean-Baptiste Dussaussois-Larralde, Ingénieur en Eau, donc spécialiste du sujet prétexte à ce voyage, n'y a pourtant pas été convié...
Dans sa furie, la maire a ajouté à son commentaire : «STOP À CES IGNOMINIES ET AGRESSIONS ENVERS LES ÉLU (e)(s)».
Afin d'appuyer son propos, madame Arosteguy reprend, pour la faire sienne, une formule de Bruno Retailleau - vous savez, celui de «La France des honnêtes gens» - prononcée à la suite de l'agression physique d'un maire : «S'attaquer à des élus de la République, c'est s'attaquer à la République», ne réalisant pas que lorsqu'elle attaque madame Martineau, elle attaque une élue de la République et elle attaque la République...
Il s'agit sans doute d'une inversion victimaire d'une maire agressive envers une élue de l'opposition, laquelle, rappelons-le, avait subi en ville l'agression d'une peintre amie de la maire ; interpellée à ce propos, madame Arosteguy, accessoirement elle-même auteur d'agressions verbales envers des Biarrots lors d'un conseil municipal, avait cru pertinent de justifier cette agression : appréciation à géométrie variable ?
Reste que l'édile biarrote devra, démocratie et liberté d'opinion oblige, se soumettre au droit d’expression donné à l'opposition municipale et garanti par la loi, pour contester la politique du maire sortant.
Si Madame Arosteguy n'a jamais cessé d'être en campagne depuis qu'elle occupe le fauteuil de maire en nous inondant de publications dites «d'information municipale» copieusement assorties de photos dans lesquelles elle pose en vedette, et dans lesquelles l'opposition s'est, au mieux, vue octroyée la portion congrue, il lui faut se préparer à une campagne qui donnera à chacun sa liberté d'expression.
Pour que les Biarrots fassent entendre leur voix souveraine, il lui faudra se soumettre ou... se démettre !