ALGUE TOXIQUE : MISE EN DANGER DE LA POPULATION

Cet été, nous faisons face à une déferlante toxique sur nos plages, celle de la microalgue ostreopsis ovata, apparue en 2021. Il semblerait que le réchauffement de l'eau soit la raison de sa migration dans notre région : elle est donc là qui attend sa prochaine victime.

Que faire ? Comment prévenir son apparition, empêcher son installation, limiter sa propagation ?

À ces questions, les scientifiques n'ont pas encore apporté les réponses.

Les Autorités ont donc un devoir : celui d'informer avec une totale transparence. Une transparence quant aux relevés quotidiens, une transparence quant aux effets sur les sujets humains, les animaux et même la nature environnante, une transparence quant aux avancées des connaissances par les spécialistes.

Nous le savons maintenant : le simple fait de respirer l'air marin, même sans tremper un orteil dans l'eau de mer, peut donner lieu à de graves conséquences sur des métabolismes, fragiles ou pas. L'ARS (Agence Régionale de Santé) recommande aux personnes ayant des problèmes pulmonaires et cardiovasculaires, de ne «pas fréquenter la plage et ses abords». Idem pour la consommation des produits de la mer - poissons, mollusques, crustacés - pêchés dans des zones colonisées par l'ostreopsis.

Des troubles respiratoires, ORL et cutanés, une grande fatigue, des maux de tête, des symptômes grippaux, des douleurs musculaires, des tremblements, des saignements de nez, des nausées ainsi qu'un désagréable goût métallique dans la bouche, sont les quelques symptômes qui nous ont été rapportés.

Jusqu'ici les personnes touchées ont été : les professionnels qui travaillent en bord de plage, ceux qui résident en front de mer, les promeneurs, les surfeurs et les baigneurs.

Pour autant, le public n'ayant pas accès à l’information, rien ne nous indique si des cas, bien plus graves ceux-là car mortels, sont en lien avec l'ostreopsis. Les affreux décès d'un jeune homme de 26 ans à la Côte des Basques, et d'un autre de 32 ans à Saint-Jean-de-Luz, tous deux en excellente santé, interrogent.

Jusqu'à présent, seule la plage du Port-Vieux a été interdite à la baignade. Dont acte.

Ceux d'ici qui ont une connaissance ancienne de l'océan savent qu'une pollution - quelle qu'elle soit - ne connaît pas de frontière et navigue selon les courants et la fantaisie de la nature. Biarrots, vous êtes donc très nombreux à avoir affiché une forme d'incrédulité et parfois même de l'écoeurement à ce que cette interdiction ne touche qu'une seule plage biarrote, laissant le loisir aux baigneurs et aux surfeurs de se transporter à la Côte des Basques, à Miramar, à la Milady ou à la Grande-Plage. La plus forte preuve en est que cette microalgue ostreopsis est présente sur d'autres plages de la Côte Basque. On nous a déjà fait le coup avec le nuage de Tchernobyl : on connaît la ficelle. CQFD.

De cela, vous n'êtes pas dupes. L'industrie du Tourisme, basée sur la seule activité balnéaire, montre ici toutes ses limites ; on l'a déjà pu constater lors d'étés particulièrement pluvieux ou d'épisodes de fermetures de plages suite à des présences fécales.

Ce Tourisme, sur lequel repose beaucoup d'emplois directs et indirects - et nous en avons conscience - ne peut pour autant dispenser les Autorités municipales d'ouvrir les yeux sur ce qui est une priorité indiscutable et non-négociable : la santé publique.

À ce jour, aucune réglementation n'existe et il revient donc à la responsabilité du maire de procéder à la fermeture, ou pas, d'une plage contaminée. Nous comprenons que c'est une décision bien trop grave pour n'en laisser l'initiative qu'à la volonté ou à la conscience d'une seule personne, alors même qu'un maire est généralement peu enclin à faire fuir les touristes de sa ville.

Nous appelons donc, de toutes nos forces, à la réouverture totale des douches de plages, avec cette fois-ci une incitation appuyée ou même une obligation - au moyen d'un affichage sur les plages, des annonces d'employés municipaux, de l'Office de Tourisme ou par haut-parleurs des MNS, que soit propagée l'information dans toute la ville sur la nécessité de se rincer aux douches de plages. Il est d'ailleurs fortement conseillé à tous ceux qui ont passé du temps et/ou qui se sont baignés de prendre une douche (corps + cheveux).

Cette insanité d'avoir privé d'un rinçage des enfants, des personnes âgées, des personnes avec des pathologies qui les rendent fragiles, est irresponsable et indigne.

Que l'on ne nous rétorque pas l'argutie de la préservation de la ressource eau : quand la ville de Biarritz installe, face à la Grande-Plage, des pelouses avec des arroseurs automatiques, quand la maire installe une nouvelle fontaine - au demeurant kitsch - place Saint-Charles, comment justifier par ailleurs que soit déniée à toute une population la possibilité d'une douche de plage pour tenter d'échapper aux terribles conséquences de la microalgue ?

Si ces douches de plage représentent forcément une dépense, qu'en est-il alors d'une autre dépense - bien plus importante celle-là - celle de soigner les personnes atteintes par les symptômes évoqués plus haut ? Ne pas protéger habitants et touristes pour une raison pécuniaire, c'est le refrain que madame la maire nous donne à entendre.

Face à la levée de boucliers provoquée par la suppression des douches de plages, madame Arosteguy a rouvert une douche sur sept. Ne voulant pas totalement se contredire sur cette inepte disposition, elle avoue tout de même à moitié son erreur abyssale. Ce jusqu’au-boutisme qui met en danger autrui est intolérable, tandis que des médecins de la Côte alertent pourtant sur l'urgence d'agir pour protéger la population.

La maire Arosteguy cède face aux coups de boutoir porté par l'élu Guillaume Barucq (médecin à la ville et érudit sur le sujet de l'eau de mer) et d'autres de ses collègues de l'opposition, face aussi à une pétition qui a réunit plus de 17.000 signataires, et face à l'appel pressant de Sauvegarder Biarritz.

Notre ville compte 86 pommeaux de douches disséminés sur nos plages, de la Milady à Miramar. Seulement 12 ont été rendus accessibles aux baigneurs et surfeurs pour cet été. C'est honteux.

Quant aux ridicules pédiluves - trop souvent en panne - qui ne rincent que le pied du format d'un nouveau-né, voilà le genre de gadget à quoi s'amusent les élus de la majorité pour faire face à un enjeu de santé publique.

Faisons par ailleurs un petit pas de côté pour relever qu' à Biarritz le groupe Suez gère les stations d'épuration... et y assure aussi les contrôles de la qualité des eaux de baignade. Un petit mélange des genres ? Un peu «juge» et «partie» ? Madame la maire aurait dû scinder la responsabilité de ces deux missions pour des raisons qui paraissent évidentes à toute personne douée d'un peu de bon-sens.

C'est une crise majeure à laquelle nous faisons face. Nous avions connu en 2002 la marée noire qui avait recouvert d'une nappe d'hydrocarbures nos plages. Nous sommes au cœur d'une affaire qui a un impact sanitaire similaire sur notre Côte Basque.

En attendant, que la maire de Biarritz fasse son devoir.

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