SONDAGE AUPRÈS DES BIARROTS : LA NOUVELLE EXTRAVAGANCE

Des Biarrots, beaucoup de Biarrots, nous disent avoir reçu l'appel d'un institut de sondages pour connaître leur avis sur notre ville : sa politique générale, ses infrastructures, sa propreté, son club de rugby, etc...

Mais aussi sur le profil du sondé : son niveau d'études, sa situation professionnelle, l'ancienneté de sa présence à Biarritz et même sur la tendance de son vote lors des dernières Municipales et Législatives.

Avant de revenir sur l'opportunité d'une telle démarche, examinons de plus près qui sont ces sondeurs basés à Vanves en France, et à Tananarive à Madagascar :

«Ariane Études accompagne ses clients depuis plus de 20 ans pour révéler les opportunités de leurs marchés», et indique réaliser des types d'études telles que : «études de notoriété, Opinion, Bilan d’image, Post test publicitaire, Études de lectorat, Études de satisfaction (…).», assurant que 12% des études réalisées portent sur le secteur de la Politique.

Venons-en au principe du sondage.

Est-il nécessaire, pour connaître les effets d'une politique sur une ville, qu'un maire ait recours à ce type d'outil ?

Si un maire et les élus qui composent sa Majorité, à priori sur le terrain et au plus proche des Biarrots, ne connaissent pas les besoins et les envies de sa population après six années de mandat... peuvent-ils justifier l'honneur de se représenter devant les urnes ?

Cette déconnexion, incompréhensible à l'échelle d'une petite ville telle que la nôtre, est révélatrice de ce que les Biarrots nous content quotidiennement. Des élus invisibles dans leurs quartiers, des appels infructueux auprès du service «Allo madame le maire», une maire hors-sol, des services municipaux sous pression de leur hiérarchie et, au final, des Biarrots qui constatent le déclassement de leur ville.

Sauvegarder Biarritz voit autrement le rapport entre élus, services municipaux et habitants. Il suffit de descendre parmi la plèbe, se mêler aux associations biarrotes, avoir des liens amicaux avec les habitants, travailler dans sa cité, consommer et se distraire dans sa commune, pour garder ce lien authentique sans avoir besoin de l'intermédiaire de communicants ou de sondeurs parisiano-malgaches. Cette municipalité, davantage adepte de Saint-Beuve et de sa tour d'ivoire que du contact direct avec la population, voit cette coupure voulue, organisée, se retourner donc contre ceux-la mêmes de ses rangs qui en sont les instigateurs. Car quel habitant, un tant soit peu intégré à sa cité, peut concevoir de devoir parler au téléphone à un sondeur anonyme, qui se trouve quelque part entre Paris et Tananarive, pour être compris par ses édiles ?

Est-ce acceptable que la tendance de notre vote soit demandée au téléphone par une personne dont le sondé n'a pas la possibilité de vérifier la véritable identité et qui pourrait cacher une toute autre intention ?

Est-ce convenable qu'un sondage nous interroge sur notre vote aux dernières Municipales et Législatives ? Si un certain flou s'opère dans une grande ville avec une grande population, les réponses données ici par les sondés ne représentent-elles pas un moyen détourné de connaître le bulletin de vote de madame Dupont qui réside rue de Frias, ou de monsieur Durand domicilié rue Barchalot ?

Se pose alors ici la pertinente question du secret du vote qui, de fait, serait violé. Rappelons que l'enjeu de ce principe est de préserver l'électeur de toute tentative d'influence, que ce soit par intimidation ou subornation.

Le site internet d'Ariane Études se prévaut d'être en conformité avec le RGDP (Règlement Général des Protection des Données) qui met un cadre aux organismes publics et privés qui sont en possession de données. Nous voulons bien y croire car nous n'avons pas d'autre moyen de contrôle que celui de la confiance accordée... mais tout de même. Ariane Études l'écrit : «Les données personnelles sont protégées par des mesures de sécurité informatique et les échanges de données sont cryptés. (…) Les traitements sont anonymisés et les données personnelles sont détruites.».

Est-ce censé complètement nous rasséréner ? À chacun d'étudier la question et d'y apporter sa réponse.

Si nous n'avons pas été en mesure d'entrer en contact téléphonique (01 82 71 41 41) avec un interlocuteur chez Ariane Études qui a curieusement fui à nos questions - allant même jusqu'à nous raccrocher au nez -, la nature des questions posées lors de ce sondage ne pose aucun doute sur le commanditaire.

Ariane Études, en collaboration avec Opinion Way, opère ce sondage auprès des Biarrots avec le numéro 01 62 08 15 02 et agit donc sur ordre d'un client.

Vient maintenant la question - ô combien délicate ! - de qui a payé quoi. Car, vous vous en doutez bien, ce sondage n'est pas gratuit et, à nouveau, une confusion des caisses peut s'opérer. Combien cette nouvelle extravagance coûte-t-elle ? Cela s'est déjà vu trop souvent pendant ce mandat, à l'occasion de pseudos voyages d'études ou encore lors du bilan de mi-mandat à la gloire de la locataire de la mairie. Il ne serait pas tolérable que la Ville de Biarritz - et donc les contribuables biarrots - mette encore la main à la poche pour une démarche dont la finalité est à intention électoraliste au profit d'une unique candidate, car seule destinataire des conclusions de ce sondage. Nous saurons, au moment de la campagne officielle des Municipales, poser ces graves questions, en attendre des réponses concrètes avec preuves à l'appui et, si besoin est, exiger l'intégration des ces dépenses au budget de la candidate Arosteguy. Qu'on se le dise. Il s'agit d'une mesure pour que soit respectée une équité absolue entre tous les candidats à la mairie de Biarritz.

À lire et à entendre les Biarrots, nombreux sont ceux qui nous disent avoir donné les réponses les plus loufoques aux malheureux interrogateurs, par esprit de contradiction ou de contestation.

Avec un questionnaire formaté et dirigé, des sondeurs qui n'ont probablement jamais mis le pied dans notre ville et des sondés qui manifestent leur insatisfaction en brouillant les pistes par leurs réponses, il ne sortira de cette appréciation qu'une vision tronquée.

En ayant recours à une méthode déshumanisée, quasi robotisée où les Biarrots ne sont appréhendés que comme un panel de consommateurs-cobayes d'un produit dénommé «Biarritz», s'il était confirmé qu'elle en était à l'origine, l'actuelle majorité municipale signerait là l'aveu des limites de sa légitimité à dessiner l'avenir de notre ville et de son discernement pour garantir notre futur bien-être.

Nous ne partageons décidément pas la même vision ni la même ambition pour notre ville.

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