NOUVELLE SUBVENTION AU BOPB : ACROBATIES ET CONTORSIONS (JOUR 2/3)

GUILLAUME BARUCQ

L'élu d'opposition n'y va pas par quatre chemins pour dénoncer, tout haut, ce spectacle auquel nous assistons tous : «Vous avez raison, madame le maire, quand vous dites que le BO ne devrait pas être un objet politique. Non, effectivement, ce n'est pas un objet. C'est bien plus qu'un objet pour vous, c'est un jouet politique. C'est-à-dire que tous les ans vous nous servez la même scène, la même pièce, et vous vous posez en sauveurs, en sauveuse. Je relisais des articles de l'année dernière, on peut superposer exactement à cette année : à chaque fois on laisse le club se mettre en difficulté et on se pose en sauveur providentiel. Au lieu d'offrir au club du BOPB une indépendance économique, un modèle économique comme ont proposé les précédents présidents, vous entretenez une dépendance toxique. J'aimerais vraiment que les supporters se rendent compte de ça».

Puis, goguenard devant ce pathétique laïus livré par l'adjoint aux Finances, il ricane : «Il faut arrêter les beaux discours. On vous a entendu monsieur Chazouilleres avec ce discours plein d'émotion, mais vous en faites trop ! (…)».

Sans concessions, monsieur Barucq poursuit : «On à l'impression que comme à chaque élection, on part à la pêche aux voix et c'est à qui mieux-mieux va caresser dans le sens du poil les supporters du BOPB. Moi, depuis le début je leur ai tenu un discours de vérité. Je leur ai dit, je leur ai même écrit en 2020 que nous allions donner les moyens au club d'un Super-Aguilera, d'un grand stade moderne qui permette non seulement des matchs de rugby de haut-niveau mais aussi des concerts, des manifestations pour tous les Biarrots, parce qu'à un moment il faut arrêter le clientélisme. (...) Et ce qui me dérange, madame le maire, c'est que vous intervenez, vous négociez au nom du conseil municipal, et aujourd'hui si le BO est sauvé c'est sur votre promesse d'engager le conseil municipal sur ces 250.000€, sauf que nous n'avons pas encore voté ! Alors, on connaît l'issue du vote. Bien sûr. Votre majorité va vous suivre (…) mais dans l'absolu, ce n'est pas de l'argent qui sort de votre poche. Vous auriez pu nous proposer de mettre 250€ chacun et si mille Biarrots avaient fait l'effort, on en serait arrivés au même résultat».

Puis d'appuyer là où ça fait mal : «Donc, moi il y a plusieurs choses qui me dérangent dans cette histoire, et c'est notamment de savoir qui fait quoi. Alors, je n'aime pas personnaliser les choses mais quand même je voudrais vous demander qui est monsieur Stérin, votre ami que vous appelez Pierre-Édouard ? Qui est ce monsieur ? (…) Quels sont les deals que vous avez pu passer ensemble ? Il faut nous le dire parce qu'on aimerait comprendre. Aujourd'hui, vous nous faites voter une subvention de 250.000€ qui pourrait correspondre à l'équivalent du salaire chargé d'un nouveau directeur-général, sauf que c'est de l'argent public. Et quand on ne sait pas exactement ce que devient l'argent public, ben ça s'appelle un détournement d'argent public. J'emploie les grands mots, mais à un moment il faut dire les choses».

Et si on parlait du nerf de la guerre ? : «Notre rôle c'est d'offrir une continuité, une pérennité à ce club mais nous, chaque centime que nous donnons doit être fléché. Aujourd'hui, si on donne de l'argent, et bien on doit avoir des parts dans cette société. On doit avoir une place autour de la table du comité de direction. On doit pouvoir demander un audit et on doit pouvoir le voir cet audit. Les Biarrots n'ont jamais vu d'audit des comptes. (…) À un moment il faut sortir de cette opacité et de toute manière on sera obligés de sortir de cette opacité. (…) Mon rôle d'élu c'est de dire que l'on ne peut plus jamais jeter par la fenêtre de l'argent public. Madame le maire, je crois qu'il est encore temps de faire des propositions intelligentes.»

«Dépendance toxique», «clientélisme», «deal», «détournement de l'argent public», «opacité» : autant de vocables qui forcent à la réflexion.

CORINE MARTINEAU

L'on sait que l'élue d'opposition a jeté toutes ses forces dans la sauvegarde de ce patrimoine que représente le Biarritz-Olympique : «Voici vos mots en 2019 - C'est un projet qui doit nous unir, qui doit fédérer, qui doit apaiser, nous rassembler - C'est franchement réussi ! Je ne sais pas qui vous avait écrit le texte mais il a été inspiré (…) Madame le maire, depuis le début vous avez utilisé le BOPB pour vous faire élire. Vous ne pouviez pas penser ce que vous disiez vu la façon que vous avez agi. C'est un champ de ruines auquel nous assistons aujourd'hui. Une illusion camouflée par un intérêt. Vous n'avez pas su vous adapter au propriétaire et au président de l'époque qui a toujours investi dans le club en spécifiant qu'il ne venait pas pour l'immobilier. (…) La remontée en Top14 fut la preuve de la bonne gestion du sportif, comme de l'économique, tout ça salué par la DNACG (actuelle A2R), les mêmes qui aujourd'hui retoquent la gestion actuelle. Pour les remercier, vous leur avez coupé l'eau, le gaz, renoncé au projet des infrastructures, refusé de financer une nouvelle pelouse sous prétexte que vous ne pouviez pas financer une entreprise privée. Maintenant vous le pouvez : c'est vraiment n'importe quoi ! (...) Vous avez alimenté et entretenu un conflit permanent pendant que nos voisins avançaient. Vous êtes seule responsable de la situation où nous nous trouvons aujourd'hui».

Madame Martineau a aussi rappelé la coûteuse et invraisemblable pseudo-idée improvisée par une maire qui cherchait, par tous les moyens, à faire mordre la poussière au duo Gave/Aldigé : «Que dire du projet de délocalisation du centre d'entraînement à l'hippodrome des fleurs, avec des centaines de milliers d'euros d'études passés à la poubelle. Aujourd'hui vous avez été cherché un repreneur avec aucun projet concret, sinon celui dont il se fait l'écho dans la presse : de récupération électorale aux municipales en vue des futures élections présidentielles. Je laisse les Biarrots chercher sur internet le projet dit Périclès de monsieur Stérin».

L'élue est revenue sur la scandaleuse dilapidation du patrimoine communal au profit d'intérêts privés : «Et comme ça ne lui suffisait pas, vous avez laissé un des biens de la ville - la Villa Rose - en gage que vous avez estimé, on ne sait comment d'ailleurs (!), deux millions d'euros. Une subvention de 500.000€ dans un montage complètement opaque de fiducie où la ville, après avoir tout donné, s'est retirée et n'a plus de regard sur rien. Quelle vision. Monsieur Stérin est tranquille : il ne partira jamais les mains vides».

Où en sommes-nous en bout de mandat de madame Arosteguy ? : «La cerise sur le gâteau : un redressement de la DNACG, une rétrogradation à cause de salaires et d'avantages de certains complètement démesurés, de non-présentation de documents et comptes dans le rouge. Et comme par hasard un repêchage par monsieur Stérin ! Malin le Stérin, j'ai envie de dire. Il a attendu le moment où tout le monde est dans la mouise pour reprendre la main. À croire qu'il savait à qui il avait affaire. Lui avez-vous promis quelque chose ? Un Légo grandeur nature de 300 logements ? La prochaine étape dans six ans c'est quoi : des immeubles à la place du stade ?».

Et de rappeler quelques vérités qui font mal : «Maintenant, vous êtes là à chercher des bouts de chandelles pour sauver le club que vous n'avez eu de cesse de détruire depuis le début. (…) à cause de votre mépris, votre orgueil, votre incompétence, nous payons. Nous payons votre campagne électorale de 2020 au travers de l'outil politique qui vous a permis de vous faire élire : le BO. Nous payons vos choix, vos calculs, vos combinaisons. On est passé d'un projet à une fiducie opaque. D'une bonne gestion à des comptes calamiteux. Du Top 14 au National. D'un mécène investisseur à un investisseur non-mécène. (...) Vous avez installé la gangrène et maintenant vous voulez construire un hôpital de campagne. Vous dénaturez Aguilera, ridiculisez le club, l'avez mis en danger permanent. Si vous ne l'aviez pas détruit, vous n'auriez pas besoin de le sauver. Vous ne méritez pas le BO». Voici une intervention qui a le mérite de la clarté.

Rendez-vous demain pour la suite des interventions de Brice Morin, Nathalie Motsch et Sébastien Carrère !

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