COHABITATION ENTRE TOUS : ÉTAT DES LIEUX

Nous souhaitons traiter un sujet sur lequel nombre de Biarrots ont attiré notre attention et nous ne pouvons plus, à divers titres, détourner le regard.

C'est un sujet délicat qui ne peut être traité froidement car il s'agit d'êtres humains à qui l'on doit la dignité et le respect.

Biarritz connaît, depuis la période Covid et les troubles dans l'Est de l'Europe, un nombre grandissant de personnes que la société désigne «Sans Domicile Fixe».

Enfants de l'assistance publique, personnes en rupture avec leurs familles, divorces compliqués, addictions qui isolent, guerres qui détruisent la raison individuelle, personnes en mal-être ou en déshérence : les causes sont multifactorielles, mais le résultat est le même.

La présence de ces personnes - souvent seules, parfois avec chiens, rarement en couple - en des points stratégiques de notre ville (Halles, Place Clemenceau, Place Saint-Charles, La Négresse, Grande-Plage, pour n'en citer que quelques-uns) vous interpelle, et vous nous le dites.

Nous avons choisi, pour des raisons évidentes de respect à la personne, de ne pas faire paraître, à leur insu, des photographies.

L'association Zuekin - partenaire de l'association Atherbea - est située proche de l'église Saint-Martin et compte 120 adhérents. Elle est remarquablement menée par deux salariés travailleurs sociaux et une quarantaine de bénévoles qui méritent notre respect pour l'accueil qu'ils réservent à des personnes en grande difficulté qui souhaitent pouvoir compter sur une oreille amicale, une collation, une machine à laver le linge à disposition, la possibilité de prendre une douche, etc...

Pour autant, cette association ne peut tout résoudre : si elle se bat constamment pour assurer ces services vitaux, certaines personnes ne sont plus sociabilisées et échappent de fait à l'action positive de l'Accueil de Jour.

Difficile alors de venir en aide à des personnes qui ont le droit de refuser cette main tendue.

Et pourtant, comment accepter que des êtres humains soient ainsi abandonnés à leur sort ?

Il ressort une grande fragilité psychologique et même psychiatrique chez certains d'entre eux, associée à une déchéance qui s'accélère sous la prise de substances illicites et l'abus d'alcool.

Se pose aussi la question des chiens qui - s'ils sont parfois le seul lien qui relie ces personnes au sentiment d'amour et sont un élément indispensable pour leur sécurité - peuvent parfois manifester des attitudes agressives.

Un dernier problème se pose : quand la personne en détresse ne souhaite pas l'aide d'un tiers et se retrouve dans un manque évident d'hygiène et d'accès à des soins médicaux, cela conduit à une difficile cohabitation dans l'espace public.

Car les lieux que nous avons identifiés plus haut, et dans lesquels ces personnes en détresse ont pris des habitudes, sont aussi partagés avec d'autres usagers que sont des commerçants, des restaurateurs, des habitants, des promeneurs.

S'engage alors parfois une disharmonie et même une impossibilité de maintenir une activité - en particulier pour les restaurateurs et les commerçants - quand le manque d'hygiène est tel qu'il fait fuir les clients de leurs établissements.

Il faut d'ailleurs songer que ces petits commerçants - pas de grandes enseignes concernant les cas auxquels nous pensons - ont des loyers à payer, des salaires à assurer, des entreprises à faire tourner ; autant d'impératifs qui les contraignent à trouver rapidement des solutions.

Que faire face à ce constat ? Une forme d'impuissance s'opère car à la fois la liberté individuelle des «Sans Domicile Fixe» et le droit constitutionnel de liberté de circulation doivent être respectés... mais qu'en est-il de ceux qui tiennent commerce et subissent les méfaits et leurs conséquences ?

À travers la France, des maires ont choisi de prendre des décisions administratives unilatérales formalisées par des arrêtés municipaux aux motifs variés : «anti-mendicité», «interdiction de stationner debout ou assis en centre-ville», «interdiction de dépôt de nourriture pour animaux» ou encore par l'installation de bancs hostiles à la longue station.

Ces actions, parfois décriées par une partie de la population et très discutables sur le plan humain, ont souvent donné lieu à des recours devant le Tribunal Administratif, lequel émet des avis tantôt positifs, tantôt négatifs, s'appuyant sur la situation réelle de la ville en question.

Mais qu'il est complexe de se départir de son idéologie pour énoncer un jugement en phase avec le réel !

L'on voit bien qu'il est donc difficile de respecter tout à la fois les droits des uns et le travail des autres.

Formons donc le vœu que les élus de la Majorité «à l'Inclusion et aux Solidarités», «à la Tranquillité publique», «à l'Animal dans la ville», «au Commerce», «à l'Hygiène», aillent sur le terrain pour tenter d'entamer un dialogue avec les deux parties car, à l'évidence, ce n'est actuellement pas le cas.

Rappelons-nous qu'une situation que l'on ne tente pas de régler ne peut que s'envenimer. N'abandonnons donc pas toute une fraction de la population à cette inertie.

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