MOI, MOI, MOI ET LE SURMOI ?
«L'an dernier j'étais encore un peu prétentieux, cette année je suis parfait.» Frédéric Dard
Exagère-t-il ? À peine.
À nouveau, le dernier éditorial de madame Arosteguy publié dans le Biarritz Magazine fait preuve d'une belle leçon d'auto-satisfaction.
Oui, vous avez raison, d'une risible auto-satisfaction.
Cet étalage indécent du «moi» interroge.
Que faut-il y lire ? Où faut-il puiser la source de cette pathologie ?
-Mal-être personnel ?
-Parcours professionnel aux résultats flous ?
-Enfance difficile ?
-Besoin de reconnaissance ?
-Quête d'existence au sein de sa famille ?
-Postéromanie aiguë ?
-Incontrôlable égotisme ?
Cela pourrait prêter à rire s'il s'agissait de madame Toutlemonde, mais plus du tout lorsqu'il s'agit d'une maire.
De quoi a-t-on l'air ? Quelle image renvoie-t-on de notre ville ?
Nous tous sommes les spectateurs effarés d'une femme qui a une totale absence de surmoi.
C'est une évidence que de dire que nous nous posons tous des limites, des sas pour exprimer ce que nous pensons et la manière avec laquelle nous agissons. C'est ce qui définit une société civilisée : un ensemble de codes invisibles, tacites, auxquels nous adhérons tous sans même nous en rendre compte.
Sans ce surmoi - espèce de Juge intérieur servant de modérateur - il est impossible de se poser en critique des situations dans lesquelles madame Arosteguy se place.
Revenons à l'éditorial que signe la maire de Biarritz :
«Agir avec responsabilité : Biarritz fidèle à ses engagements»
-«Agir» : à part agir pour ourdir des intrigues, nous cherchons en vain en quoi l'emploi de ce mot s'applique à ce mandat.
-«responsabilité» : ce mot ne fait partie de son lexique, pourquoi donc l'utiliser ?
-«fidèle» : parlons-en de la fidélité. Fidélité aux Biarrots ? Fidélité à notre ville et à son histoire ? Fidélité à ses promesses ? Fidélité à son image et à sa carrière ?
-«engagements» : ce mot blesse les électeurs qui ont eu la faiblesse de croire à ceux pris par la candidate Arosteguy, puis évaporés dans les embruns depuis son élection.
«Réparer Biarritz, préserver ce qui fait sa beauté, et préparer son avenir.»
Toujours des formules, de belles formules mais qui sont vides de sens.
Et dans cet exercice toujours ce même automatisme de l'éloge de soi.
Madame Arosteguy peut chercher à se convaincre de l'inoxydable pouvoir magique des mots mais c'est faire fi des Biarrots, de ce qu'ils sont en capacité de voir, de ce qu'ils ressentent, de tout ce dont ils ont été privés.
Napoléon Bonaparte nous avait prévenus : «En politique, l'absurdité n'est jamais un obstacle.».
Madame Arosteguy nous le prouve quotidiennement.