QUAND UN SKETCH BURLESQUE SE DÉROULE EN MAIRIE DE BIARRITZ

Avec la riche actualité que nous offre la majorité municipale, Sauvegarder Biarritz n'est pas revenu sur ce curieux flottement qui a prévalu pendant le vote, en conseil municipal, de l'affaire dite de la «Négresse».

Nous ne reviendrons pas ici sur le fond de l'affaire. Tout a été dit et écrit sur le sujet.

Parlons plutôt du croquignolesque cafouillage que l'on ne trouve vraiment qu'au sein de la mairie biarrote.

«Je vais soumettre au vote à bulletin secret puisque un tiers du conseil municipal l'a demandé donc je me dois de respecter cette demande. Cela va être assez rapide, je pense.»

Ces quelques mots prononcés par madame Arosteguy étaient censés permettre à l'assemblée présente de passer au vote, comme cela est le cas pour bien des délibérations au cours d'un conseil municipal.

La demande - issue d'élus de la majorité municipale - de passer ce vote, non pas à main levée mais à bulletin secret, a donné lieu à un spectacle affligeant digne d'un numéro de Laurel et Hardy.

Comment comprendre que des élus biarrots n'assument pas leurs votes sur un tel sujet ? Cela interroge que des élus entendent cacher leurs opinions à leurs administrés. Manque de courage ? Mais en faut-il vraiment pour participer à ce vote ? Passons.

Après distribution des bulletins, les élus votent en plaçant leurs enveloppes dans l'urne.

Puis, patatras, l'élu d'opposition Sébastien Carrère pose une question à propos de l'intitulé des bulletins mis à la disposition des élus pour qu'ils procédent au vote de la délibération : «Je ne comprends pas bien - sur la forme - s'il n'y a pas une irrégularité puisque il y a deux votes sur le bulletin - Abrogations des délibérations comportant sur la dénomination de la rue de la Négresse (délibération de 1986) et du quartier de la ville la Négresse. Ne fallait-il pas, même si nous prétendons - vous prétendez - que la délibération de 1861 finalement ne donnait pas de nom au quartier. Mais si on veut coller à la demande de la cour administrative d'appel, nous n'abrogeons pas la dénomination du quartier de la Négresse. Nous abrogeons une délibération, en l'occurrence une délibération de 1861 et aussi celle de 1986. Avec les effets que ça entraîne.».

Face à cette remarque fort juste, Madame Arosteguy - un peu gênée ? - répond : «On va faire simple. On avait préparé éventuellement des papiers, donc vous pouvez rayer. On vous demande OUI, NON, ABSTENTION. Donc, vous répondez à la question que je.., enfin par rapport à ce que je vous ai annoncé tout à l'heure. Donc, ce que je vous ai annoncé tout à l'heure...».

Elle feuillette ses papiers. Ciel, elle a déjà oublié la question !

Madame Motsch met son grain de sel : «En fait, ce que vous nous demandez, ça ne correspond pas à ce qui est écrit. Donc le vote est irrégulier.».

Ah oui, c'est original. Le bulletin ne correspond pas à la question de la délibération.

S'enlisant inexorablement, madame Arosteguy réplique : «Alors vous rayez et vous mettez...».

L'élue Motsch lance : «Irrégulier !».

Madame Arosteguy agacée : «Ben si vous voulez, on revote !».

L'élu d'opposition Jean-Baptiste Dussaussois-Larralde précise la demande en expliquant patiemment à la maire : «Il faudrait que les bulletins soient identiques. Il faudrait prendre des bulletins vierges.».

Madame Arosteguy, quelque peu déphasée, reprend : «Très bien. Sur papier blanc. Très bien.».

Ça commence à ressembler à un gag : si c'est dorénavant aux conseillers municipaux d'opposition de renseigner la maire sur la régularité d'un vote, où allons-nous ?

Madame Arosteguy : «Alors vous pouvez reprendre OUI POUR, NON CONTRE, hein, ça a le même sens.»

Oui, oui merci, on a compris. C'est même pour ça que ces braves gens recommencent !

Allez, on est reparti pour un tour. Bulletins, enveloppes, petit tour de table avec l'urne, dépouillement...

Vous souffrez ? Ayez donc une pensée pour ceux qui écoutent le conseil municipal dans son intégralité. Comme distraction, il y a mieux.

Et puis, ne vous plaignez pas, là on vous donne la version accélérée !

Ce n'est pas fini. Au dépouillement des bulletins, re-flottement... Le premier adjoint Boudousse semble incapable de retomber sur ses pieds dans le décompte des bulletins. Ce n'est pourtant pas bien compliqué : 35 élus siègent au conseil municipal et, en l'absence des procurations des élus Morin et Brao, ça nous fait donc... 33 bulletins. Vous suivez toujours ? Et dire que ces gens-là brassent des millions d'euros en mairie de Biarritz.

Alleluia ! Le compte est bon. Il en aura fallu de la patience.

Visiblement rougie, la maire donne le clap de fin à ce numéro comique.

Chapeau bas ! Poiret et Serrault n'auraient pas fait mieux !

Amateurisme, quand tu nous tiens ! Alors qu'il aurait suffi d'imprimer des bulletins à l'avance, avec les mentions «POUR», «CONTRE» et «ABSTENTION»... pour s'éviter ce naufrage.

Si les suiveurs de Pierre Desproges étaient Biarrots, ils en feraient des choux gras.

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