QUAND ON SERT À UN AFFAMÉ UNE OLIVE POUR LE RASSASIER
Nous avons dénoncé à diverses occasions, et toujours de manière très documentée, le procédé de manipulation des esprits biarrots par la mairesse Arosteguy.
Et si nous avons peu l'occasion de tresser des louanges à l'édile biarrote, nous devons lui reconnaître le toupet dont elle sait faire preuve pour retomber sur ses pieds ; tant pis si, ici ou là, est glissé un mensonge, un propos insolent voire calomnieux à l'encontre d'un tiers ou des maires précédents, ou encore un parjure.
Mais au fond, ce qui pourrait être perçu comme de l'audace, n'est en fait qu'une insolente hardiesse qui illustre bien une malhonnêteté intellectuelle et le mépris profond de madame Arosteguy pour ses administrés.
Sa récente communication à l'occasion d'une installation provisoire d'une sculpture vient corroborer ce qui précède.
La maire biarrote - qui à l'évidence lit Sauvegarder Biarritz - a bien relevé que nous condamnons le désert culturel dans lequel elle nous a placés depuis sa prise de fonction.
Le 30 mars dernier, nous l'interpelions : «N'est-ce pas le devoir d'une Ville de mettre à portée de tous une diversité artistique - en particulier à la jeune génération dont la personnalité est en construction -, de nous permettre d'accéder aussi bien aux grands maîtres de la peinture et de la sculpture des siècles précédents, qu'aux nouvelles formes d'expressions, y compris au travers d'installations d'artistes ?».
Puis le 5 avril dernier, dans un article intitulé «À BIARRITZ, L'ABSTRACTION DE L'ART, OU L'ART DE L'ABSTRACTION ?» nous écrivions :
«… renier toute ambition culturelle c'est faire fi du rôle de l'Art dans la transmission et l'universalité du patrimoine et dans le lien qu'il crée entre les époques et les personnes.
La contemplation d'une œuvre d'art c'est pourtant une expérience jubilatoire, une source d'émotions, de réflexion, voire de méditation et de transcendance. C'est un voyage dans l'irréel, une invitation au rêve, et parfois l'occasion de réveiller nos consciences lorsque l'art n'est pas seulement contemplatif mais aussi porteur de messages. (…) on a tordu le cou à tant d'opportunités pour permettre, notamment à la jeune génération, de se familiariser avec différents courants artistiques. (…) Quel manque d'ambition pour Biarritz ! Quel manque de vision ! Quel manque d'élévation !»
S'appropriant en substance le plaidoyer pour la Culture qui fut le nôtre dans nos différentes publications, voilà madame Arosteguy qui se présente en parangon de l'Art et de la Culture en reprenant notre formulation et en singeant même la présentation de nos textes.
Pensant nous circonvenir, elle vient nous bercer de paroles et nous dit son «ambition de rendre la culture vivante, accessible et partagée. Entrant ainsi en dialogue avec chacun, et invitant à la rencontre, à la surprise, à l’émotion. (…) pour que l’art soit à portée de main… et de cœur. (…) Merci à toutes celles et ceux qui font vivre cette dynamique culturelle inclusive et audacieuse.».
Sauf que son comportement depuis ces cinq longues années passées fut à l'inverse du narratif qu'elle nous livre en espérant nous le faire gober. Toujours cette même dichotomie entre le discours et le réel.
Et ce n'est pas en brandissant aujourd'hui, tel un hochet, UNE sculpture plantée là pour QUATRE MOIS, que la maire parviendra à nous embobiner.
Confortée dans ce néant par son adjointe à la «Culture», toutes les deux nous ont sevrés d'expositions d'art - Beaux-Arts, Art Moderne, Art Contemporain, Art conceptuel -, et sans offense pour les agents du Service des Affaires Culturelles, nous nous demandons comment ils occupent leurs journées. Ils doivent trouver le temps long à la Villa Natacha, eux naguère en charge de tant d'événements haut-de-gamme programmés par les maires Borotra et Veunac.
Les Biarrots doivent prendre conscience que les festivals - Danse, Cinéma, Musique - et autres spectacles, sont tous des initiatives «gérées» par des structures indépendantes de la municipalité, le rôle de cette dernière se limitant à leur octroyer des subventions plus ou moins généreuses, selon les bénéficiaires.
S'il s'agit bien d'une offre culturelle, elle ne relève néanmoins pas de la Ville et n'est financièrement pas accessible à tous.
Au risque de jouer les rabat-joie, doit-on rappeler ici, à titre d'exemples :
-que le Festival des Arts de la Rue fut inexplicablement supprimé par dame Arosteguy ?
-l'affaire du déshonorant refus - par madame Arosteguy et son adjointe à la Culture - du don d'une sculpture d'un artiste reconnu à l'international, Louis Derbré, qui fera Biarritz être la risée du monde culturel régional. Souvenons-nous de cette fin de non-recevoir avec des arguments affligeants et grossiers envers la donataire et irrespectueux envers l'artiste. L'œuvre «refusée» est dorénavant visible chez nos voisins angloys et 50 nouvelles sculptures viennent d'investir le Château de Conon...
Cela nous inspire une interrogation : l'adjoint à la Culture monsieur Jean-Bernard Pinatel a-t-il été cette fois rassuré sur la valeur marchande de l'œuvre «Bains des dames», pour en avoir accepté le «prêt» par l'artiste Juan Garaizabal ?
-l'annulation pure et simple d'une exposition d'arts basques convenue entre les collectionneurs et la directrice de la médiathèque, partie depuis lors après un sévère burn-out occasionné par une pression municipale insupportable.
-le rejet d'une proposition faite par une collectionneuse biarrote d'exposer des œuvres du peintre Joseph Saint-Germier.
L'installation de «Bains des dames» est un non-événement, monté en mayonnaise par la maire et ses agents en communication, et constitue une bien piètre pitance pour satisfaire l'appétit de tous les Biarrots avides d'art. Il s'agit bien d'une outrageante imposture quand nous méritons autre chose que de la cuculture.
Avec sa volonté d'en faire tout un plat, c'est son leurre qui tombe à plat : cette sculpture n'est qu'un pis-aller, mais madame Arosteguy n'a rien d'autre à quoi se raccrocher.
[Pour info, aux amoureux des Beaux-Arts et de la représentation des bords de mer :
-le musée Marmottan-Monet présente - du 9 avril au 31 août 2025 - l’exposition «Eugène Boudin, le père de l’impressionnisme : une collection particulière».
-Plus près de nous, le splendide tableau «La Baigneuse» de Jean-Dominique Ingres, sera bientôt disponible à sa contemplation au musée Bonnat-Helleu à Bayonne.]