ENCORE UN EXEMPLE DU MANQUE D'ENTRETIEN DE LA MUNICIPALITÉ BIARROTE
Face à notre emblématique casino municipal, est niché un magnifique bassin d'eau au tracé rigoureux de l'Art Deco.
Un bassin qui semble abandonné de tous, mais à Biarritz on en a hélas l'habitude.
Ce bassin se mérite. Il n'est pas ostentatoire. Il se laisse apprivoiser par le scrutateur amoureux de l'ancien. Il faut aller à sa rencontre, et non l'inverse.
Le Biarrot, lui, connaît son existence. Soit il le contourne négligemment, soit il lui rend visite à la manière d'un pèlerinage.
Ce bassin est l'exemple de ce que les architectes d'alors faisaient de décoratif, qui ne remplit aucun rôle utile mais dont l'esthétisme lui confère une place essentielle dans l'ensemble architectural.
Certains bâtisseurs des temps modernes pourraient s'en inspirer.
Remarquable bâtisse dont la paternité revient à l'architecte Alfred Laulhé, le casino municipal voit le jour en 1929 - année qui allait amener la pire crise financière de tous les temps.
Alfred Laulhé, né à Biarritz en 1879, va marquer notre ville par son style aux lignes épurées de l'Art Deco. Son œuvre magistrale restera bien évidemment le casino municipal, mais à Biarritz il participera aussi à la reconstruction de l'Hôtel du Palais détruit après l'incendie de 1903 et à la conception de nombreuses villas.
Après cet instant de remémoration historique, revenons à des considérations hélas peu agréables mais sur lesquelles il faut tout de même se pencher.
Dans ce lieu jadis synonyme de luxe - eu égard à l'activité casinotière qui s'y déroule - nous notons aujourd'hui une fatigue notable des lieux. Peintures, sols, ameublement : voilà bien un site qui a besoin d'être repris en main sérieusement pour lui faire retrouver son faste d'antan.
Depuis de très nombreuses années Biarritz Tourisme - ou Destination Biarritz - a la gestion partielle de cet édifice pour la location de ses salles. Festivals, congrès, mariages, divers événements privés se déploient à longueur d'année et amènent un peu de vie en ses murs.
Le bassin se trouvant sur le parvis, en partie haute du casino municipal, est le témoin accusateur d'un patrimoine délaissé au profit d'autres chimères de la majorité municipale.
Prenons un instant pour scruter ces photos. Qu'y voit-on ? :
-Un bassin sans eau, ce qui retire tout sens à son aménagement,
-un trou béant, en partie basse, qui laisse apercevoir des détritus logés là de longue date,
-des tags disgracieux sur les magnifiques carreaux de faïence,
-des autocollants posés à même les carreaux,
-des carreaux manquants à la mosaïque,
-un encadrement en pierre ébréché,
-une saleté repoussante de l'ensemble.
Quelle tristesse.
Le 16 mars 2024, Sauvegarder Biarritz avait publié un texte dénonçant l'absence d'eau dans toutes les fontaines publiques de la ville.
À l'exception d'une ! : La fontaine kitsch de la place Saint-Charles, qui est la seule à bénéficier d'alimentation en eau... non-potable !
Il n'y a rien de plus laid qu'un bassin ou une fontaine à sec. C'est une évidence.
Mais nous nous lassons de faire des leçons de Beau à une maire et à des élus qui, manifestement, n'y entendent rien.
Rien ne changera, tout sera laissé en l'état : un cadeau empoisonné de plus pour le prochain maire de Biarritz qui aura fort à faire pour rénover et rendre son lustre à notre ville.