HABITAT INDIGNE : L'HISTOIRE D'UNE BIARROTE ABANDONNÉE PAR SA VILLE
Nous recevons, à Sauvegarder Biarritz, de nombreux récits de Biarrots.
Ce qui est mal vécu pour chacun d'entre vous est bien sûr ressenti comme étant une priorité et, par extension, l'est tout autant pour nous.
Et certains de ces récits sont tellement poignants que nous ressentons une envie de tout essayer pour atténuer les souffrances de ceux qui les vivent, et en appeler à l'humanité de ceux qui ont tout pouvoir pour y mettre fin.
Nous savons tous qu'un véritable fléau s'est propagé dans notre ville : la prolifération des rats.
Notre Biarritz est sale ! Et ces mammifères se complaisent dans cette crasse.
De l'Hôtel du Palais à la Côte des Basques, de Saint-Charles à la Négresse ou de Pétricot à l'Atalaye, ils sont partout.
Mais les rats ne doivent pas cacher un autre fléau tout aussi grave : les cafards.
Les cafards qui en certains points de Biarritz se reproduisent à vitesse grand V et pullulent.
Et cela se sait en mairie... Pourtant, rien ne se passe.
Cela fait plusieurs années qu'une personne que nous appellerons madame X vit l'horreur dans un logement - situé au 29 avenue du maréchal Joffre - qui est sa résidence principale.
Infestée, envahie, expulsée par les nuisibles qui ont pris d'assaut son appartement, madame X - qui ne dispose d'aucun autre bien immobilier - se trouve à la rue. Recueillie une nuit ici, une nuit là, chez des amis de bonne volonté, elle se retrouve épuisée moralement, financièrement - ruinée par des dépenses pour le traitement inefficace d'éradication des cafards + de nombreux constats d'huissiers + les frais d'avocat.
Madame X ne vit plus ! Comment peut-on décemment abandonner cette personne à son désarroi ?
De plus, ne pouvant dormir dans son unique résidence devenue insalubre, comment faire pour maintenir un emploi stable alors qu'elle est contrainte de déplacer chaque nuit son baluchon, au hasard des circonstances ?
Madame X doit non seulement subir ces abominables nuisibles, mais elle est aussi l'objet de dénigrement puis d'intimidation et enfin de harcèlement. La triple peine : elle devient la personne qui gêne, alors qu'elle n'est que victime dans cette affaire.
Dans ce bloc d'immeuble (voir photo jointe à notre post) TOUS les appartements sont infestés.
Les égouts sont la demeure de prédilection des cafards : faut-il que ces cancrelats soient dans une forme olympique pour gravir ainsi les étages !
Quand vous trouvez des cafards jusque dans les combles et sur les toits, vous comprenez que personne n'est épargné.
Mais... au fait ! Madame X n'est pas la seule copropriétaire de cette résidence.
Comment les autres vivent-ils cette cohabitation avec les cafards ?
Pourquoi se taisent-ils ?
Craignent-ils, s'ils s'expriment publiquement, d'essuyer des mesures de rétorsion ?
Pas toujours facile de parler librement quand on dépend plus ou moins de la mairie. Commerçants, restaurateurs, personnes ayant des activités libérales...
Ah !, la nature humaine et ses bassesses ! Tout un monde se bouscule dans ce bloc d'immeubles :
Ceux qui louent leur bien en AirBnB et ne veulent surtout pas de cette mauvaise publicité...
Un autre copropriétaire souhaite, lui, vendre au plus vite son appartement, et se met à faire des travaux pour combler les petits trous et... camoufler.
Celui, qui depuis l'autre bout de la terre se plaignait par écrit des mêmes nuisibles, finit, une fois sur place à vouloir lui aussi vendre son bien et atteste donc n'avoir jamais vu de cafards...
De plus, parmi les copropriétaires qui sont dans un déni calculateur de la triste situation, se trouve celui qui ne veut pas se faire remarquer par le service Urbanisme de la ville car il a l'intention de poser un velux en douce, sans solliciter d'autorisation...
Enfin, n'oublions pas le restaurant en rez-de-chaussée : décidément, qui a intérêt à divulguer la présence inopportune de cafards qui peut contaminer l'homme par les germes de la salmonellose, de l'escherichia coli et du staphylocoque ?
Pour couronner le tout, partout dans l'immeuble l'on retrouve trace de capricornes, termites et vrillettes qui ont fait leur œuvre sur la charpente, les parquets, les volets et les portes.
Mais commençons cette histoire par le début :
Madame X cherche un bien à acheter. Elle en trouve un - au 29 rue du maréchal Joffre - qui lui convient. Il lui est communiqué les rapports d'AG qui ne laissent paraître aucun problème dans la résidence. Madame X achète donc le bien en mai 2022 : les ennuis apparaissent dès sa première nuit.
Madame X se bat... comme elle le peut. Elle a lancé plusieurs procédures : une contre le vendeur qui a maquillé son appartement pour qu'il n'y paraisse rien, une autre contre le syndic de copropriété bénévole qui ne fait RIEN ou presque RIEN.
Puis la justice donne
raison à madame X : la responsabilité du syndic est établie et il
est donc logiquement condamné à éradiquer les cafards qui peuplent
tous les étages de ce bloc d'immeuble. Mais rien ne bouge, rien
n'est fait ! La personne qui gère depuis des années le syndic
bénévole bloque tout à son tour.
Honte à ceux qui auraient dû intervenir dès le début pour résoudre ce qui était encore une petite infestation.
Que fait la mairie de Biarritz ?
Pourquoi ne fait-elle pas intervenir l'Agence Régionale de Santé Nouvelle Aquitaine ?
Qui ordonne au service communal Hygiène et Santé la résolution de cette affaire ?
Que font les élus de la ville de Biarritz pour peser de tout leur poids auprès du syndic de copropriété ?
Que fait le Pôle Départemental de Lutte contre l’Habitat Indigne (PDLHI) qui relève de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques ?
Pourquoi personne ne fait appliquer une décision de justice qui ordonne au syndic d'éradiquer les nuisibles ?
Qu'attendent la ville de Biarritz et ses élus pour agir ?
Attendent-ils que l'avenue du maréchal Joffre et les rues alentour soient entièrement contaminées ?
Attendent-ils que l'école des Pyrénées - elle aussi infectée - soit à fermer pour cause d'insalubrité ?
Victime de ces abominables blattes, mais aussi victime de l'incurie de tous ces organismes - à commencer par une mairie qui passe la patate chaude à d'autres - madame X est à bout de forces.
Le logement est ce qui constitue le point clé de la santé mentale d'un individu. C'est un cocon protecteur, un asile qui le protège du monde extérieur.
Sans logement, un individu perd ses repères, sa dignité et devient dépendant. Cela l'affecte physiquement et mentalement et cela entrave sa vie personnelle et professionnelle.
Nous veillons sur la suite qui sera donnée par les autorités compétentes et ne laisserons pas ce dossier être enseveli sous le temps qui passe.
Alors à toute la chaîne des responsables : RÉVEILLEZ-VOUS !