FÉMINISME À GÉOMÉTRIE VARIABLE ?

Le 8 mars, Journée Internationale des Droits des Femmes : faut-il comprendre que les 364 autres jours sont dédiés aux seuls droits des hommes ?

Cette journée, qui devrait être un hommage à toutes les femmes et à tous leurs droits, s'est transformée hélas en un discours hystérisé par des activistes menant non pas un combat juste pour la moitié de l'Humanité mais un combat avec une intention politico-lucrative.

La maire de Biarritz, en mal de convictions solides et toujours en recherche de se raccrocher quelques électeurs, n'échappe pas à la mode commerciale de la sororité sur laquelle elle entend bien capitaliser.

Vous pourriez être surpris que nous utilisions ce terme de «mode» alors que le combat des droits des Femmes n'entre surtout pas dans ces considérations temporelles.

Pour madame Arosteguy, il s'agit pourtant de mode : pas d'un combat transpartisan.

Pour celle qui se compare à l'impératrice Eugénie et qui se réfère à son supposé féminisme, la carte de la séduction a ouvertement été jouée, allant à l'encontre de ce qu'une femme qui convoite un siège de maire devrait se permettre.

Dans ce programme biarrot de 2025 célébrant le Jour des droits de la femme, la ville déploie une suite d'interventions féminines. Ici, la parole n'est donnée qu'à certaines femmes qui portent un discours commun. Pas de diversité, pas de pluralité.

Où sont, dans ce programme, les témoignages de femmes aux parcours difficiles ?

Aller chercher dans l'entreprise des femmes qui ont rencontré une réussite professionnelle, c'est bien, mais il n'y a pas que ça dans la vie.

Il existe aussi des femmes, beaucoup de femmes, qui ont des métiers que la société ne valorise jamais et qui sont pourtant indispensables. Ce sont celles qui pratiquent les métiers d'aides à la personne, de femmes de ménage, de caissières, et tant d'autres activités dont la pénibilité au travail est évidente.

Dans le programme bling-bling de la maire, pas de visibilité pour ces femmes méritantes qui cumulent souvent un emploi à faible rémunération et des enfants à élever.

Puis il y a cette autre catégorie de femmes, celles que l'on qualifie de «femmes au foyer». Ces femmes qui ont choisi de ne pas travailler - renonçant ainsi à une pension de retraite et se plaçant en situation d'insécurité en cas de divorce, de séparation ou de veuvage - pour élever leurs enfants, et souvent donner au monde associatif de leur temps.

Et ces mères seules, qui doivent endosser les deux rôles de la parentalité : avoir un métier qui permet de nourrir une famille et assurer le quotidien, se dédiant des miettes de temps pour leur personne.

Ce sont de toutes ces femmes dont il faut parler : celles qui travaillent, celles qui ne travaillent pas, celles qui vivent en couple, celles qui ont choisi de vivre seules, celles qui ont des enfants, celles qui en souhaitent mais qui n'en aurons pas, celles qui n'en souhaitent pas, celles qui voyageront dans le monde entier, celles qui ne quitteront jamais leur village, celles qui choisissent de vivre grâce à leur plastique, celles qui refusent de se rendre «belles», celles pour qui le sport est indispensable, celles qui ne s'approchent jamais d'une salle de gym, celles qui portent une parole féministe, celles qui portent un modèle familial rétro. Toutes sont femmes, chacune à sa manière.

Quand on célèbre la Femme et ses Droits, il n'est pas bon de passer sous silence une fraction de femmes. Où alors, à vouloir se piéger à faire ressembler toutes les femmes à un stéréotype qu'adoube un cercle très fermé.

Faut-il y lire une discrimination de la maire de Biarritz de ne placer sous le projecteur que des femmes qu'elle estime être dignes d'être écoutées, et d'oublier d'autres qu'elle considérerait comme quantités négligeables ?

Dans les témoins que madame Arosteguy a choisis avec son spin-doctor dircom/dircab madame Hubert-Nasser, sont exclues ces femmes qui ne rentrent pas dans une case bien précise.

Madame Hubert-Nasser, visiblement très agitée pour cette journée de fraternité des femmes, a publié sur son compte facebook un extrait de la maire de Biarritz : «Droit de vote : nous ne sommes pas assez à l'exercer ! (...)» croyant toucher une corde très sensible dans la communauté des Femmes. Cette déclaration de madame Arosteguy étonne, alors qu'elle-même déclare ne pas avoir exercé, de manière régulière son droit de vote !

Peut-être une apparition de la vierge lui a-t-elle guidé le chemin pour remplir son devoir citoyen et profiter de ce droit gagné après une longue, trop longue lutte ?

Car souvenons-nous, à mi-mandat, dans une interview filmée, madame Arosteguy s'est prononcée sur la question de la Femme en politique et a déclaré : «On est venu me demander, parce qu'on avait besoin de femmes, de participer à une liste pour les élections municipales. C'était en... 2008, je crois. J'étais déjà pas si jeune que ça et franchement, moi, la politique ça ne m'intéressait pas plus que ça. Je crois d'ailleurs que je n'allais pas forcément voter à toutes les élections. Je voyais ça comme un monde masculin, un peu magouilles d'ailleurs. C'est un peu l'image qu'on a parfois, ça magouille là-dedans. Ça ne m'intéressait pas vraiment. (...)».

Trois points à relever dans ce court extrait :

- son implication politique n'existe que par l'opportunité qu'un politique tête de liste, contraint d'obéir à la nouvelle loi paritaire, soit allé la chercher,

- la politique ne l'intéressait pas ! Attention que bientôt ce ne soit pas les électeurs qui ne s'intéressent plus à elle...

- messieurs les politiques apprécieront d'être qualifiés de «magouilleurs», ayant pour seul tort d'appartenir au genre masculin. La définition de magouille étant «agissement malhonnête», a-t-elle, encore une fois, songé à la portée compromettante de ses mots ?

Pourtant, tous les parcours méritent d'être mis en lumière : la seule réussite professionnelle n'est pas l'assurance du bonheur individuel. Or le droit des femmes inclut aussi le droit à l'Épanouissement personnel. Et ce Bonheur ne peut porter la même définition pour toutes les femmes.

Le Biarritz Magazine de mars-avril 2025, véritable support propagandiste au service de la réélection de la maire, nous livre sur quatre pages des formules toutes faites, bien loin des réelles préoccupations des femmes et qui laissent à penser que ce dossier - encore un ! - a été bâclé. Le marketing c'est une chose, la connaissance des dossiers c'en est une autre.

Pour ce qui est de la femme en politique, et bien que nombre d'entre elles n'aient pas attendu cette obligation pour s'intéresser aux choses de l'État, la règle de la parité - forme de discrimination positive - a considérablement modifié le panorama. Tous les scrutins font dorénavant place égale à la femme et il ne serait pas de bon ton de jouer à Calimero et à la pauvre petite victime. Les femmes sont les égales de l'homme. Un point, c'est tout.

Porter un discours victimaire, c'est déjà se placer en position d'infériorité ou vouloir instrumentaliser sa féminité pour obtenir plus facilement quelque chose.

Lors de la récente démission de l'adjoint Tardits, ce dernier a fait part dans la presse de promesses non-tenues mais surtout d'un autoritarisme - que d'aucuns qualifieraient de machisme - de la part de madame Arosteguy. À quoi d'autre peut-on s'attendre d'une personne qui lance à l'encan ce vilain propos : «Le boss, c'est moi.» ? Selon nos informations, d'autres démissions masculines devraient suivre de la part d'élus de la majorité qui ont eu eux aussi à pâtir de la gouvernance monocratique de la maire. Être femme n'empêche donc pas d'exercer une domination sur l'autre...

Pour ce qui est de la gente féminine présente dans l'opposition municipale, madame Arosteguy oublie toute notion de sororité en étant très agressive envers elle et cumule censure, contrevérités et mensonges à son encontre, visant tout particulièrement l'efficace Corine Martineau.

Si l'on comprend que dans certaines activités historiquement masculines le fait d'être une femme peut être un frein - ne nous mentons pas -, cela peut aussi être un accélérateur dans bien des domaines.

La France est un exemple en la matière, là où l'Afghanistan est son contraire.

Quand le féminisme est passé d'un éveil sociétal à la récupération politique, ont fleuri des féministes de pacotille, des opportunistes flairant une vague bonne à prendre.

Pas sûr que les thèses féministes, diffusées lors de ce colloque biarrot, plaisent au partenaire financier du BOPB, le très conservateur ultra-catholique monsieur Pierre-Édouard Stérin qui semble porter d'autres intentions pour la ville de Biarritz, avec l'inavouable complicité de madame Arosteguy, laquelle est récemment venue applaudir, dans les locaux du Biarritz-Olympique (!), l'un de ses satellites.

Cultiver et revendiquer sa différence et, en même temps, souhaiter l'égalité entre femmes et hommes, peut paraître être une contradiction. Mais madame Arosteguy n'en est plus à une contradiction près.

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