QUAND LES BIARROTS SE PRENNENT UN RÂTEAU
Ils viennent d’avoir une idée de génie à la mairie de Biarritz.
Une idée à laquelle personne d'autre que la maire n'aurait pu - et surtout dû – penser.
La ville étant défaillante - et c'est un euphémisme - dans l'entretien et la propreté de ses trottoirs et de ses caniveaux, il est demandé aux Biarrots - et même exigé ! -, par le biais d'un arrêté municipal, d'y suppléer. Il n'est pas fait référence à votre jardin ou lopin de terre, mais bien à ce qui se passe au-delà des limites de votre propriété, sur le domaine public.
Ah, vous pensiez que vos impôts locaux vous dispensaient de cette besogne, d'autant que ce n'est plus chez vous ? Et bien non !
Alors au boulot ! Sortez gants et accessoires, le travail est là qui vous attend.
De quel travail s'agit-il ? Du nettoyage des feuilles et des déchets, de l'arrachage des mauvaises herbes, du nettoyage après dégâts suite à une tempête : c'est comme aux soldes, tout doit disparaître !
Le désherbage à réaliser à l'eau bouillante, à la flamme, à la débroussailleuse, à la binette, au grattoir ou au bon vieil arrachage pour venir à bout des récalcitrantes verdures doit se faire sans attendre car - à défaut - la sanction vous attend !
Il nous tarde de savoir comment Rolande E., qui a 92 ans et qui vit seule, va pouvoir faire pour entretenir son devant de clôture, comment Martin S. va se débrouiller alors que son chirurgien l'a formellement intimé au repos complet. Quant à Pierre et Joanna qui ne viennent qu'aux grandes vacances... et bien, à leur retour en juillet, ils découvriront la pampa... et une prune !
Bien sûr, nous aurons toujours des personnes pour nous dire qu'il n'existe pas de mauvaises herbes, que la verdure est plus belle que le bitume et pour se réjouir de la victoire d'une pousse sur le béton. Bien sûr.
Qu'ils sachent qu'ils risquent de réviser leur jugement quand ils apprendront ce qui suit. Monsieur M. déteste retirer les herbes, il ne le fait donc jamais. Si quelqu'un glisse sur la portion de trottoir appartenant à Monsieur M. et se casse une jambe, il est en droit de se retourner contre ce particulier, et non contre la ville.
En novembre dernier (voir publication : https://www.facebook.com/share/p/14bE3rbrbQ/), nous vous prédisions que vous devrez bientôt repeindre les écoles de vos enfants, ratisser la plage au petit matin et... nettoyer à tour de rôle les trottoirs communaux. Et bien amis biarrots, nous y sommes !
Aujourd'hui ce sont les trottoirs et caniveaux qu'il nous revient d'entretenir. Et demain ?
Faudra-t-il participer, à tour de rôle, au pavage de nos rues percées ?
Faudra-t-il venir avec son sécateur entretenir des ronds-points délaissés ?
Ou bien nous sera-t-il demandé d'épauler la police municipale en effectifs insuffisants ?
Face au nombre désormais ingérable de Biarrots mécontents qui assistent à l'incurie de la maire et de sa majorité municipale, ces dernières n'ont pas trouvé mieux pour résoudre le problème d'entretien de la ville. Risible et pathétique.
Le contenu de cet arrêté municipal vaut la peine d'être lu pour définitivement comprendre que la mairie prend les Biarrots, au mieux pour des vaches à lait, et au pire pour des pigeons.
Entre autres considérations, l'on peut y voir inscrit :
-«Considérant la nécessité d'entretien des voies publiques pour maintenir la commune dans un état constant de propreté, d'hygiène et de sécurité», alors que s'il est bien un sujet délaissé par cette municipalité et sur lequel les Biarrots ont renoncé à tout espoir d'amélioration, c'est bien sur la question de la propreté de leur ville !
-Et d'ajouter, accrochez-vous bien : «Considérant qu'il appartient au Maire de prendre toutes mesures afin d'assurer la salubrité et la sécurité publique» : il serait temps que la maire prenne conscience qu'il lui incombe d'assurer la salubrité des habitants et de nos visiteurs, mais ne pouvant - ou ne voulant ? - le garantir, les Biarrots y sont assujettis.
-Ou encore : «Considérant que les mesures prises par les autorités ne peuvent donner des résultats satisfaisants que si les habitants remplissent les obligations qui leurs sont imposées dans l'intérêt de tous» : dans cette merveilleuse phrase, incroyable aveu d'impuissance, la ville nous dit en bref que puisque nous, élus, nous ne savons pas faire : à vous de faire !
-Enfin : «Considérant que la ville de Biarritz ne prélève pas de taxe de balayage prévue à l'article 1528 du Code Général des Impôts» : cet avertissement - presque une menace - nous explique que nous devons nous estimer heureux et être reconnaissants envers la ville qui ne nous inflige pas une taxe supplémentaire, faisant fi de nos impôts locaux censés servir à cette intention !
Ah non, ce n'est pas fini ! :
«Article 1er : outre le nettoiement régulier de la voie publique effectué par les services municipaux, l'entretien des trottoirs et caniveaux incombe aux propriétaires ou, sous leur responsabilité, à leurs représentants qualifiés (gérants, locataires, gardiens, etc...), riverains de la voie publique.
Ces derniers sont tenus d'assurer, en toute saison, le nettoyage des trottoirs et caniveaux sur toute la largeur, au droit de leur façade et en limite de propriété.
Cette obligation s'applique aux immeubles bâtis et non bâtis. À défaut, ces opérations seront effectuées d'office par la commune aux frais du propriétaire, après mise en demeure restée sans effet pendant un mois.»
«Article 2 : Le nettoyage concerne le balayage mais également le désherbage.
Le désherbage doit être effectué par tonte, arrachage, binage ou tout autre moyen, à l'exclusion des produits phytosanitaires et pharmaceutiques.»
Fabuleuse diatribe qui nous fait nous interroger sur la taxe foncière à Biarritz : quand se verra-t-elle diminuer ? Parce que l'on ne peut s'attendre à ce que les Biarrots payent autant, ou plus, pour moins de services.
«Article 6 : Par temps de neige ou de gelée, les propriétaires et leurs représentants sont tenus de balayer la neige au droit de leur habitation, sur les trottoirs ou banquettes jusqu'au caniveau, en dégageant celui-ci autant que possible. En cas de verglas, ils doivent jeter du sel ou du sable devant leur habitation.» : circonstances plus rares dans notre cité balnéaire, mais prévoyez tout de même une jarre de gros sel et une pelle à neige. Des fois que la maire et ses adjoints fassent dans les quartiers une tournée des mauvais citoyens qui ne balaieraient pas lors d'un exceptionnel épisode neigeux.
Vous n'aurez plus à téléphoner - oui, dans le vide - à «Allo Mme le Maire», pour vous plaindre que les abords de chez vous ne sont pas entretenus. Na ! Il faudra vous autoflageller. Quelle époque formidable, n'est-ce pas ?