ON Y TRAVAILLE...

La politique est un Art noble.

C'est un exercice du débat, de la contradiction et de la belle langue et où, au final, les arguments les plus percutants l'emportent.

Cet Art noble n'a pas cours à Biarritz.

Il faut faire avec des acrobaties qui ne sont pas artistiques, des débats qui tournent court, une contradiction qui est déniée et un usage très approximatif du français.

C'est au désavantage de tous que de détériorer ainsi le débat, mais nous avons perdu tout espoir de ramener à la raison et au bon-sens cette majorité.

Il est inutile de prendre l'interlocuteur de l'opposition municipale pour un imbécile. Il a tout autant droit au respect et à la considération que les autres élus de l'assemblée.

Alors qu'un grief est formulé par un conseiller municipal d'opposition concernant un retard sur travaux, un long délai mis à répondre à son courrier, ou le délaissement d'un quartier ou d'un sujet, est dégainée presque systématiquement par la maire la formule «On y travaille...».

Et c'est efficace. Car la crédulité ou le pacifisme du questionneur permet à son interlocuteur de s'en tirer avec une pirouette.

Quand on vous assène un «On y travaille» ferme, avec un hochement de tête qui accompagne cette assurance, quel élu aurait le mauvais esprit de croire qu'il n'en est rien et qu'il est en train de se faire berner ?

Et pourtant...

Cette manière polie d'envoyer quelqu'un sur les roses, sans que cela soit trop voyant, a fait son temps.

C'est comme lorsqu'un conseiller municipal d'opposition demande qu'une précision figure sur un document ou bien sollicite la communication d'un document, d'une preuve... Parfois poussée dans ses retranchements, parfois réagissant avec un aplomb certain, la maire répond énergiquement «on vous le transmettra par mail, pas de problème !».

Le document ne trouve pourtant jamais le chemin de la boîte mail du demandeur...

Pourquoi ? Document inexistant ? Contenu embarrassant ? Mépris envers le demandeur ?

Comme toutes les ficelles, les réponses toutes faites ou les sorties faciles, ça dure un temps.

Nous sommes entrés dans la dernière année de la mandature et ces astuces sautent aux yeux et aux oreilles de tous aujourd'hui.

Si un élu d'opposition interroge la maire en janvier 2022 sur un sujet de travaux de voirie, et qu'il lui est répondu «On y travaille», il n'y a rien à redire. Mais si ce même sujet n'est toujours pas traité fin 2022... la duperie est évidente. Il en est ainsi pour tant de cas à Biarritz.

Ces esquives sont tellement lassantes et contre-productives.

À quoi cela sert-il ? Qui cherche-t-on à tromper, à part soi-même ?

Ce jeu d'évitement, de dérobade, est digne d'un enfant qui n'aurait pas fait ses devoirs et qui prétend à sa mère qu'il les a faits.

Ne serait-il pas plus judicieux de remplir son rôle d'élu et de remplir sa mission en toute transparence ?

De répondre à l'élu d'opposition que le sujet n'a pas encore été mis sur la table ?

Que d'autres priorités ont été traitées ?

De transmettre les documents promis pour une meilleure cohabitation et confiance entre majorité et opposition ?

Ces deux blocs ne sont pas censés être des ennemis mais des acteurs collaboratifs de Biarritz.

De ces méthodes dépassées de management - pour reprendre la terminologie de technocrate - les Biarrots nous confient n'en plus vouloir.

Qu'ils se rassurent, le début d'une autre histoire va s'écrire bientôt pour Biarritz. Si on osait, on leur dirait «on y travaille» !

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