L'IMPÉRATRICE EUGÉNIE ? CONNAIS PAS...

Avant l'invraisemblable et, il faut bien le dire, la comique identification de la maire de Biarritz à l'impératrice Eugénie de Montijo, était venu le temps de sa découverte par le premier édile de la ville.

La découverte de quoi ? Pas de quoi, mais de qui ?

Non pas de l'Amérique, mais de l'impératrice Eugénie !

Nous vous sentons perdus, aussi allons-nous vous expliquer ce que signifie cette «découverte».

Dans l'article du Sud-Ouest du 17 janvier 2025, résident plusieurs pépites. Nous aurons donc l'occasion d'y revenir et de commenter, à la loupe, ce qui s'y est dit.

Aujourd'hui, nous ouvrons le sujet sur l'une d'elle : la découverte, par la maire Arosteguy, d'une personnalité qui aura marqué Biarritz et donc les Biarrots mais - à la lecture de cet article - pas tous.

En voici l'extrait :

«Maider Arosteguy cite très fréquemment le nom d'Eugénie de Montijo.

Elle a installé dans son bureau un tableau représentant l'impératrice.

Interrogée sur cette passion, elle explique avoir découvert la personnalité de cette femme lors de l'exposition «Et Eugénie créa Biarritz, Ville Impériale» au Musée historique en juillet 2020.»

Nous savons que parmi nos lecteurs se trouvent toutes les catégories d'âges et de profils.

Pour autant, nous formons le vœu qu'aucun d'entre eux n'ignore l'existence de nos grands personnages historiques. De Jeanne d'Arc à Louis XIV, de Cléopâtre à Napoléon Ier, tous ces illustres nous accompagnent dès l'enfance pour résider dans l'ombre de notre cerveau, tels des familiers.

Certes, nous en avons tous connu à l'école, au collège et au lycée, des écoliers - parfois nous-mêmes ! - qui, au lieu d'être sagement penchés sur leurs cahiers, regardaient par la fenêtre passer les papillons et comptaient les mouches au plafond.

Ces élèves, définis comme cancres ou flemmards par leurs professeurs, et rêveurs ou poètes par leurs mères, n'ont cure de situer Charlemagne dans la dynastie des Carolingiens ou des Mérovingiens.

Mais sans le situer précisément au XIIème ou au XIXème siècle, ils savent que le roi des Francs a bel et bien existé.

Que ces braves cossards de l'étude se rassurent, ils trouveront pourtant, plus tard, un emploi sans ces acquis de culture générale. Parfois, ils font même de la politique : ceci explique la chute culturelle vertigineuse de certains de nos représentants.

Il nous faut donc nous pencher sur cette affaire de la «découverte» de l'impératrice par la maire biarrote lors de l'exposition organisée en 2020 par l'adjointe à la Culture d'alors, Jocelyne Castaignède.

Cette dernière avait préparé de longs mois durant une exposition-hommage dont l'intention était de commémorer le centenaire de sa disparition. Grâce aux prêts de collectionneurs privés et de documents issus du fonds du Musée Historique de Biarritz, ce parcours permettait de retracer rapidement la présence de l'impératrice à Biarritz.

Tableaux, écrits, et objets divers, servaient de contrepoint matériel aux textes proposés aux visiteurs. Judicieusement placée dans le calendrier estival - oui, ce temps révolu où l'été donnait lieu à de belles expositions -, cet aimable événement rappelait à nos visiteurs la valeur historique de notre cité balnéaire.

Si l'intention didactique de l'exposition était donc bien de matérialiser le lien entre Eugénie de Montijo et Biarritz, il échappait certainement aux organisateurs qu'elle en permettrait la découverte de l'existence-même de l'impératrice aux Biarrots !

-Comment oser avouer cette impéritie ?

-Comment peut-on vivre à Biarritz et méconnaître l'impératrice Eugénie ?

-Comment peut-on se prétendre Biarrote et méconnaître, à 60 ans, l'impératrice Eugénie ?

-Comment peut-on imaginer le futur de Biarritz si l'on n'en connaît pas son histoire ni ceux qui l'ont faite ?

-Comment peut-on briguer un mandat de maire, ignorer l'existence d'Eugénie et ne la «découvrir» qu'une fois maire à l'occasion d'une exposition municipale ?

Les bras nous en tombent.

À force de bras tombés, nous craignons de finir comme la Vénus de Milo.

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