AGUILERA : CE QUE LES ÉLUS D'OPPOSITION ONT À DIRE (JOUR 3/3)

Sébastien Carrère - Jean-Baptiste Dussaussois-Larralde

-SÉBASTIEN CARRÈRE

Cet élu, qui oppose toujours une force tranquille lors des conseils municipaux, n'a pas pour habitude de parler pour ne rien dire. Très au fait du sujet de l'Urbanisme et de ses obligations, Sébastien Carrère entame : «J'ai d'abord une question. Vous faites référence à un comité de pilotage organisé en septembre 2024 où le projet aurait été validé, alors que nous-mêmes, conseillers de l'opposition, avons été invités à une commission générale. Alors est-ce que vous faites allusion à cette même réunion, sinon s'il y a eu comité de pilotage, j'aimerais bien savoir qui était convié et qui a participé ? (...)».

Ne voyant pas le piège qui lui est tendu, madame Arosteguy confirme ses propos : «Vous avez tout à fait raison. La commission générale n'a rien à voir avec le comité de pilotage. La commission générale vous a rendu compte des décisions qui ont été prises par le comité de pilotage composé d'élus qui s'occupent du plateau Aguilera.».

L’élu d'opposition réitère «...Où n'étaient pas présents les élus de l'opposition ! Bon.». Et, à nouveau, la maire confirme : «Non, non, pas sur ce comité de pilotage.».

Monsieur Carrère complète et rappelle des promesses émises : «Alors que nous participons aux commissions d'urbanisme et autres commissions liées aux aménagements... Vous nous aviez quand même promis de nous associer sur ces choix...».

Confondant «commission» et «comité de pilotage», Madame Arosteguy a ensuite émis un curieux raisonnement selon lequel des élus d'opposition participant à ces «commissions» pouvaient faire valoir leurs opinions lors de ces réunions.

Mais à quoi cela sert-il puisque toutes les décisions sont déjà prises lors du comité de pilotage par des élus de la majorité ? La commission ne devient alors qu'une réunion d'information à l'opposition !

L'élu Carrère poursuit sur le bilan de ce projet Aguilera : «Concrètement, il n'y aura pas un logement démarré à l'issue de votre mandat. Ça c'est un fait. J'ai regardé le programme : 2025 sera consacré aux études de maîtrise d'œuvre. Point.

Du point de vue du projet sportif, là aussi je pense qu'il y a beaucoup de déception parce que vous nous parlez du projet sportif mais hormis la locomotive, le moteur principal du plateau Aguilera c'est quand même le rugby (...) Mais il n'y a rien sur le rugby... Une esquisse sur le centre de formation au Bendern (...) On sait très bien pourquoi c'est venu comme ça sur la table. Vous étiez dans un rapport de force avec les anciens patrons du BO (...). Moi, je ne vois rien sur le rugby et je me mets à la place des gens qui vous ont aussi soutenue dans cet élan en faveur du BO, et bien concrètement, il n'y a rien. (...)

La Villa Rose vous l'avez rénovée au frais des contribuables (...) et ça m'amène à votre conception de ce qu'est un bail emphytéotique.».

Monsieur Carrère lui reproche «une approche très mouvante du bail emphytéotique» avec une Villa Rose retirée du bail aux précédents propriétaires (Gave) du BOPB, puis rénovée avec les deniers des Biarrots et donnée aux actuels dirigeants avec laquelle elle s'entend «un peu mieux». Sur le terrain synthétique, il s'interroge sur le rôle de la Fiducie et déclare : «Soit c'est une manière un peu grossière de faire quelque chose avant la fin du mandat sur le volet rugby soit parce que RIEN n'a été fait en réalité. Deuxième option, vos interlocuteurs ne sont pas fiables. S'ils se retournent vers la municipalité à la moindre dépense, mais à quoi servent-ils ?! À quoi servent-ils ? À quoi sert la fiducie BOPB ? Ils amènent une garantie de 3 millions d'euros, il y a une dépense, c'est au contribuable de le faire.».

Face à cette implacable réalité, madame Arosteguy se défend avec une argumentation qui fait au mieux rire, au pire bondir. Elle nous explique qu'«il faut faire trois ou quatre mandats pour faire un projet», tentant ainsi de se sécuriser son fauteuil de maire dans la durée !

Puis, partie dans une logorrhée verbale, elle nous sort une phrase qui mérite d'être encadrée et apposée sur un mur : «Je me souviens avoir traîné mes guêtres à l'A2R à Paris au mois de juin pour sauver le club (...).». Supporters du Biarritz-Olympique, vous lisez bien : elle a «sauvé le club» ! Entendre de tels propos, alors que la ville entière a été témoin de sa désertion du club centenaire ! Elle ose tout.

Elle continue, elle parle, elle s'écoute parler, elle gesticule, elle extrapole, elle s'énerve toute seule pour aboutir à un constat d'auto-satisfaction : «Je suis fidèle, nous sommes fidèles, à nos engagements.». Elle est contente, ça l'occupe.

-JEAN-BAPTISTE DUSSAUSSOIS-LARRALDE

Cet élu, dont on connaît la détermination à mettre Aguilera au centre du débat, a une approche technique du bail emphytéotique et de ses contraintes.

Il rappelle les contours du bail emphytéotique qui lie la ville au BOPB : «À vous entendre, on a l'impression que ce terrain d'entraînement fait partie du bail emphytéotique Administratif. Or ce n'est pas du tout le cas. Je rejoins mon collègue monsieur Destizon et je vous mets en garde parce qu'effectivement la justification que vous apportez aujourd'hui de dire que parce qu'il va y avoir destruction de ce terrain nous sommes en mesure, presque à vous entendre, dans l'obligation, d'aller réaliser une pelouse synthétique sur le terrain d'honneur... À mon avis, ça va être très compliqué à justifier. Là je me permets de vous faire une mise en garde sur ce point.»

Certes, cela indispose que la prochaine équipe municipale puisse avoir à rendre des comptes sur des actions qui peuvent être répréhensibles. Un devoir de rigueur est de mise dans une telle affaire qui pourrait prendre des proportions que l'on ne soupçonne pas.

Jean-Baptiste Dussaussois-Larralde lui reproche, à l'instar des ses collègues, un manque de concertation, tant avec la population qu'avec les élus de l'opposition censés la représenter.

Il en est de ce projet Aguilera comme de bien d'autres à Biarritz, où la négociation est négligée au profit du forcing.

«De manière globale sur ce projet pour synthétiser un peu ma pensée, il me semble que vous continuez à avancer tête baissée dans un projet que personne ne veut, à commencer par les riverains, parce que, comme vous le savez, ils attaqueront certainement le ou les projets quels qu'ils soient pour ralentir ce projet et évidemment des procédures qui sont longues et coûteuses et qui vont dans l'intérêt de personne. Il faut aussi rappeler que la concertation sur l'aménagement du plateau d'Aguilera, tel que vous le proposez, c'est-à-dire à destination d'habitations, a reçu 787 avis défavorables pour 94 avis favorables. Voilà le projet que vous nous présentez. (...)»

Chers lecteurs, nous voici parvenus au récit complet des conseillers municipaux présents lors de ce conseil du 27 janvier 2025 : Patrick Destizon, Guillaume Barucq, Lysiann Brao, Brice Morin, Corine Martineau, Sébastien Carrère et Jean-Baptiste Dussaussois-Larralde.

Tous ont déployé une vision personnelle qui ressemble à celle que vous, Biarrots, souhaitez.

Ceci est pour le fond.

En ce qui concerne la forme : nous avons vu une maire qui semblait être arrivée en conseil municipal d'humeur massacrante. Visiblement énervée par des circonstances étrangères au conseil, elle a, à plusieurs reprises, témoigné un agacement déplacé, sollicitant même parfois la complicité des employés administratifs se trouvant derrière elle. Quant à ceux-là - en particulier la directrice de cabinet/communication et le directeur général des services -, qu'ils sachent qu'ils sont visibles dans le champ de la caméra et que leurs comportements de collégiens sont perçus par tous ceux qui regardent le conseil. Les ricanements, rictus, mouvements de lèvres et autres grimaces à l'adresse des élus de l'opposition, ne sont pas de nature à élever un débat déjà bien dégradé par une maire qui semble avoir du mal à garder le contrôle.

Les Biarrots méritent mieux que ces tristes pitreries.

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