LES INVENTEURS D'INVENTIONS QUI EXISTENT DÉJÀ
Si l'on vous parle de plans vus d'en haut, qui permettent de voir aussi bien la topographie des rues que celle des bâtiments et des maisons, quel nom d'application vous saute tout de suite à l'esprit ?
Oui, bravo, Google Earth !
Cette formidable application permet le visionnage de tous les endroits de la terre en mode images satellite, et même en 3D, grâce au système Street View. C'est une révolution technologique téléchargée plus d'un milliard de fois à travers la planète. Autant dire que peu de personnes ignorent l'existence de ce remarquable outil numérique !
À Biarritz, lors du conseil municipal du 16 décembre 2024, une délibération - qui aurait pu passer inaperçue car paraissant insignifiante de prime abord - demandait aux élus présents de voter en faveur d'une décision d'adhésion de la Communauté d'Agglomération Pays Basque (CAPB) à un outil dont dispose déjà notre ville, grâce à Google Earth.
Cette délibération, dont l'intitulé emberlificoté est la suivante «Convention de mise en œuvre d'un partenariat technique et financier pour la constitution d'un fond de plan très grande échelle au format d'échange PCRS (Plan de Corps de Rue Simplifié) et mise à jour sur le territoire de la communauté d'agglomération», semble vouloir plus laisser le lecteur dans le brouillard que l'informer.
Au sujet de la CAPB, le peu de prérogatives qui restaient à la ville ont l'air de glisser inexorablement vers la communauté d'agglomération. Les seules compétences de la commune seraient-elles, à l'avenir, d'enregistrer les naissances et les décès ? Il est du devoir d'un maire de ne pas laisser ses attributions être grignotées par une assemblée - certes démocratique - mais aux intérêts bien souvent antinomiques. Sur les 158 communes faisant partie du groupement, difficile d'imaginer être toujours sur la même longueur d'onde. Ici comme ailleurs, il s'agit de montrer sa force - et sa détermination - sans avoir à en user.
Pour revenir à cette délibération superfétatoire :
-si l'on vous conseille d'adhérer à quelque chose de superflu et qui va coûter aux contribuables, vous n'êtes pas obligé d'y aller tout de go.
-Si l'on vous demande de sauter du Rocher de la Vierge, vous pouvez aussi réfléchir aux conséquences et ne pas suivre l'injonction.
-Ah mais pas à Biarritz. Non à Biarritz, on saute du Rocher de la Vierge, et seulement après on réfléchit... ou pas !
C'est la raison pour laquelle Sauvegarder Biarritz souhaite, en faisant connaître au plus grand nombre cette délibération, faire comprendre l'état d'esprit d'une maire et de sa majorité qui donnent l'impression de ne pas soupeser de manière attentionnée - sur ce sujet comme sur d'autres - les intérêts de leur ville.
Lors de ce conseil municipal de décembre 2024, et avec le pragmatisme que l'on lui connaît, la conseillère municipale d'opposition Corine Martineau a pris la parole et a résumé le contexte en quelques mots : «Juste une question, c'est pour quoi exactement ?».
Dans une réponse que d'aucuns trouveraient embarrassée, l'adjoint Laborde a ramé pour tenter d'apporter des précisions, en indiquant que c'est «pour la voirie, pour les réseaux, pour l'accessibilité, la gestion des projets (...)».
Oui, comme Google Earth, quoi...
À l'époque de notre faramineuse dette nationale, faudrait tout de même montrer un peu plus de scrupule dans les dépenses municipales. Car, ce qui est inutile, est déjà trop cher. Si ce n'est pas une somme - 2.658,25€ par an, pendant 4 ans soit 10.633€ - qui fera sombrer la ville, pour autant l'on voit, depuis le début du mandat Arosteguy, nombre d'adhésions à des associations, à des structures, et à des «machins» qui, mises bout à bout, représentent des sommes non-négligeables pour une commune telle que la nôtre.
À l'avenir, notre devoir de responsabilité, tant de citoyen que d'élu, sera de se montrer vigilant sur le bien-fondé de telles résolutions, sur la capacité financière d'une ville à y participer, sur l'intérêt que cela comporte pour la commune concernée, et sur son applicabilité sur le terrain.
En attendant, subissons... et payons.